Chroniques rebelles
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Samedi 9 juillet 2016
Le Syndrome du bien-être de Carl Cederström et André Spicer. Celles de 14. La situation de femmes au temps de la grande boucherie d’Hélène Hernandez
Article mis en ligne le 9 juillet 2016
dernière modification le 6 juin 2016

par CP

Le Syndrome du bien-être

Carl Cederström et André Spicer (L’échappée)

et

Celles de 14. La situation de femmes au temps de la grande boucherie Hélène Hernandez (Les éditions libertaires)

Le syndrome du bien-être, c’est quoi ?

Carl Cederström et André Spicer montrent dans ce livre comment la recherche du bien-être optimal, loin de produire des soi-disant effets bénéfiques, provoque au contraire un sentiment de mal-être et participe du repli sur soi.

De multiples cas symptomatiques sont analysés comme ceux des fanatiques de la santé en quête du régime alimentaire idéal, des employés qui débutent leur journée par un footing ou par une séance de fitness, des adeptes du quantified self qui mesurent – gadgets et applications à l’appui – chacun de leurs faits et gestes, y compris les plus intimes…

Un monde stressant et obligé où la bonne santé devient un impératif moral, le désir de transformation de soi remplace la volonté de changement social, la culpabilisation des récalcitrants est un des grands axes des politiques publiques et la pensée positive empêche tout véritable discours critique d’exister.

Présentation des auteurs à la librairie Quilombo.

Celles de 14. La situation de femmes au temps de la grande boucherie Hélène Hernandez (Les éditions libertaires)

Durant la Première Guerre mondiale — la grande boucherie —, le quotidien de la vie des femmes a été bouleversé. Il est rarement question de l’histoire "enfouie" de ces oubliées. Par bribes, dans certains films, grâce à des témoignages, on apprend leurs luttes — elles sont les seules à faire grève —, leur engagement antimilitariste — les tracts distribués de la main à la main —, leur présence dans les usines — elles remplacent les hommes qui sont au front.

Comment vivent-elles la réalité sociale et économique en temps de guerre : les privations, la perte de leurs proches, les responsabilités nouvelles, une autonomie nouvelle peut-être, mais à quel prix ? Quel est leur rôle dans les mouvements politique, féministe, pacifiste ? Si ces années ont semblé représenter une avancée vers l’émancipation des femmes, qu’en est-il réellement ? La loi de 1920 va les remettre sans ambiguité à leur place… Au foyer pour faire des gosses !

Aux revendications féministes pour « le droit à l’instruction, le droit au travail et à l’égalité des salaires, l’abolition de la prostitution, l’émancipation de la femme mariée, la protection de la maternité, parfois même la reconnaissance de l’union libre [et] le droit à la contraception »… Les réponses, à la fin du carnage, sont rapides et d’autant plus brutales : licenciements des femmes qui, durant les années de guerre, avaient tenu des postes réservés aux hommes, ordre de réintégrer fissa leur place au foyer, contrôle des ventres avec la loi criminelle de 1920, pour évidemment une incitation à enfanter en prévision d’une prochaine guerre. Il fallait bien reconstituer le réservoir de chair à canon.