Chroniques rebelles
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Samedi 15 avril 2017
Histoire de Marie à la Parole errante. Retour à Forbach de Régis Sauder
Article mis en ligne le 16 avril 2017

par CP

Théâtre Histoire de Marie Texte de Brassaï interprété par Hélène Huret et mis en scène par Jean Marc Luneau à la Parole errante les 20, 21, et 22 avril à 20h30

et

Retour à Forbach Film de Régis Sauder (sortie le 19 avril) Entretien avec le réalisateur

Histoire de Marie Texte de Brassaï interprété par Hélène Huret et mis en scène par Jean Marc Luneau à la Parole errante les 20, 21, et 22 avril à 20h30

En compagnie de Jean-Marc Luneau

À la fois touchante, gouailleuse, injuste, drôle et simple, Marie c’est le peuple, c’est la plèbe, c’est le bon sens, c’est le besoin d’amour qui n’y croit pas trop. Marie n’est pas née de la dernière pluie et elle a parfois la dent dure !

Heureusement y a Pompon ! Jacqui, elle l’a perdu et elle « souffre après » encore ! Marie aime les bêtes et n’a pas d’héritiers, Mademoiselle Marie Malarmé — ma-de-moi-selle — ça la fait rigoler et ça l’agace, parce qu’elle a pas de pognon, alors faut laisser tomber le mademoiselle et l’appeler Marie tout court. Les enfants, elle aurait aimé en avoir, mais ça coûte cher… Pompon aussi d’ailleurs qui mange toute la viande qu’elle « touche avec les titres » !

En écoutant Marie, on pense à « moi, j’essuie les verres au fond du café » et autres rengaines, à part que Marie n’a pas la langue dans sa poche.

Cela se passe après la Seconde Guerre mondiale, Marie parle de la solitude, de résister au dénuement de l’hospice, de la misère, des bonnes femmes qui se la jouent capitalistes, des bonnes sœurs, de l’hôpital, des flics… On l’écoute ou on l’écoute pas…

Brassaï, lui, l’a écoutée et a saisi les mots de Marie comme s’il faisait des photos, des instantanés. C’est à la fois savoureux et bouleversant !

L’Histoire de Marie est interprétée par Hélène Huret, mise en scène par Jean Marc Luneau à la Parole errante les 20, 21, et 22 avril à 20h30.

Retour à Forbach

Un film documentaire de Régis Sauder (sortie : 19avril)

Entretien avec Régis Sauder

Filmer pour ne pas oublier… Une belle manière de raconter le film documentaire de Régis Sauder, Retour à Forbach. Voilà trente ans que Régis Sauder est parti de cette ville minière de la Moselle, sa ville natale partagée entre la France et l’Allemagne durant des décennies. C’est un bassin houiller surexploité avant et pendant les trente glorieuses, puis abandonné pour aller exploiter ailleurs… Le profit décide. Le résultat… Des boutiques fermées, un sous-sol creusé sans se préoccuper des conséquences, des bâtiments fissurés, des effondrements et la population qui, pour une bonne partie, se sent lâchée… « C’était ma cité. [dit l’un des témoins dans le film] Aujourd’hui, je vois un désert. C’est un gâchis !  »

Forbach, ville frontalière, dont on ne dit pas l’histoire, parce qu’elle est confuse et qu’on ne sait plus très bien quel était le bon côté à choisir. Laisser la mémoire s’effacer ou jouer au mal de l’époque, la quête identitaire. Régis Sauder questionne le passé qui s’estompe, celui de la ville occupée par les nazis où la population était divisée.

Faire un film, c’est raviver la mémoire, essayer de comprendre et écouter ceux et celles que Régis Sauderl a connu.es, les autres aussi, au fil des rencontres… « Voter nationaliste, c’est voter la guerre. C’est revenir aux années trente !  » dit l’un de ses amis qui exprime son inquiétude.

Le plus important n’est finalement pas de dénoncer la montée du Front national ou le racisme, c’est de montrer les gens qui habitent la ville et en font la diversité, c’est écouter le mal vivre s’exprimer, la résistance aussi de celles et ceux qui croient à la richesse de cette diversité. Et puis, Forbach a toujours été une ville d’accueil et «  la génération actuelle réfléchit, elle ne se laissera pas faire ».

La maison familiale de Régis Sauder est vendue comme on tourne une page et l’enfant à la fenêtre de sa chambre, c’est l’image de la transmission et de quelque chose d’autre qui commence…

Retour à Forbach

Un film documentaire de Régis Sauder (sortie : 19avril)

Samedi 22 avril et dimanche 23 avril 2017

Salon du livre libertaire

En 2017, le Salon du Livre libertaire revient en plein centre de Paris, à l’Espace d’animation des Blancs-Manteaux (Paris 4e) pour deux jours ludiques à la découverte d’une expression et d’une histoire libertaire, hors des circuits grand-public parce que non-commerciale et souvent autogérée ! Durant ces deux journées, nous vous proposons également des moments forts de débats, de découverte de films, d’expositions et d’animations.

– Des rencontres avec plus d’une centaine d’auteur.es et d’éditeur.es libertaires…

– Des projections de films suivis de débats autour des luttes d’actualité,

– Radio Libertaire en direct durant les deux jours,

– Et un bar & une restauration légère (vegan et carnée),

Vous retrouverez la Librairie Publico au Salon du Livre Libertaire

 Samedi 22 avril de 11h à 20h
 Dimanche 23 avril de 11h à 16h

Films projetés dans le cadre du Salon du livre libertaire

SAMEDI 22 AVRIL 2017

—> 11h 30 : Je ne mange pas de ce pain-là. Benjamin Péret, poète c’est-à-dire révolutionnaire Un film de Rémy Ricordeau (1h 34 mn)

Ce premier film documentaire sur une des principales figures du surréalisme retrace l’itinéraire du poète et du révolutionnaire Benjamin Péret. Révolté, réfractaire, anticlérical, provocateur, engagé dans la révolution espagnole, original et novateur dans sa démarche poétique, il n’a jamais fait de concession avec le pouvoir ni dévié de ses principes.

« Le merveilleux, je le répète, est partout, de tous les temps, de tous les instants. C’est ce que devrait être la vie même, à condition cependant de ne pas rendre cette vie délibérément sordide comme s’y ingénie cette société avec son école, sa religion, ses tribunaux, ses guerres, ses occupations et ses libérations, ses camps de concentration et son horrible misère matérielle et intellectuelle. »

— 13h 10 => 14h10 Débat avec Rémy Ricordeau et Barthélémy Schwartz (auteur de Benjamin Péret, l’astre noir du surréalisme).

—>14h20 Cuba. L’île aux deux visages Un film de de David Muntaner, Hélène Eckmann et Alex Gohari (24 mn)

et

Cuba. Révolution dans la révolution Un court métrage de Alejandro Menendez Vega (2 mn 45)

Sur les rencontres de l’Observatoire critique de La Havane en 2011.

Un débat suivra après la projection des films dans la salle des débats sur le thème : Cuba, après la mort de Fidel Castro animé par Daniel Pinós.

—>15h La Bataille de Florange Un film de Jean-Claude Poirson (1h 49 mn)

«  Les promesses, c’est terminé ! On va prendre notre avenir en mains ! » Jean-Claude Poirson, ancien ouvrier et militant, va suivre pendant trois ans le combat des ouvriers sidérurgistes de Florange contre Arcelor-Mittal. Un combat quotidien contre la logique capitaliste et l’abandon de l’État : « On n’est pas des criminels. On veut juste du travail. » En réponse, les CRS débarquent et de victimes, ils et elles deviennent les coupables, mais la résistance ne fléchit pas.

La Bataille de Florange est le journal d’une lutte ouvrière… On lâche rien chantent les grévistes face au mépris et aux mensonges des politiques. La projection du film a été interdite à Florange par le maire FN de la ville, une censure politique sans précédent au cœur de la vallée historique des sidérurgistes lorrains.

— 16h 50 => 17h Débat. (Le réalisateur présente actuellement son film dans un festival du film documentaire au Brésil.)

—> 17h 15 : Des spectres hantent l’Europe Film de Maria Kourkouta et Niki Giannari (1h 40 mn)

Les camps de réfugié.es sont des zones d’arbitraire, d’attentes interminables, de désespoir et même de mort par manque de soins… Des Spectres hantent l’Europe de Maria Kourkouta et Niki Giannari place le spectateur et la spectatrice dans la réalité d’une situation insupportable sans aucune recherche du spectaculaire. C’est une foule qui tente de passer vers un ailleurs pour échapper aux bombes et à la misère. Le défilé sans fin se poursuit… Les queues sont une constante, attendre pour manger, pour boire, pour se laver, pour se soigner, pour des informations, pour passer la frontière, pour un droit à l’école, pour tout… Chaque geste du quotidien s’accompagne d’une attente obligatoire. L’attente est la règle.

Les deux cinéastes filment le camp d’Idoméni, à quelques pas de la frontière, entre la Grèce et la Macédoine, occupé par une population internationale, kurde, syrienne, pakistanaise, afghane… Il n’est pas seulement question de la catastrophe actuelle et de l’attitude inhumaine des États, ce qui est souligné dans le film, c’est la pérennité des exils forcés des populations. En Grèce, il y aurait plus de 60 000 réfugié.es bloqué.es dans les camps tenus par l’armée et le HCR.

— 19h => 19h 20 Débat (Maria Kourkouta et Niki Giannari sont actuellement en tournage)

DIMANCHE 23 AVRIL 2017

—> 12h : L’Aluminium, les vaccins et les 2 lapins Film de Marie-Ange Poyet (1h 30 mn)

https://www.youtube.com/watch?v=64J87LoiTJY

Depuis 1926, l’aluminium est utilisé comme adjuvant dans les vaccins. Initialement destiné à augmenter leur efficacité, il se révèle être neurotoxique et à l’origine de maladies graves. Le film de Marie-Ange Poyet, co-écrit avec Didier Lambert, s’attache à donner la parole aux acteurs et actrices d’une catastrophe sanitaire annoncée.
Malades, chercheur.es, médecins, historienne, journalistes témoignent au cours du film sur les effets et les dangers de l’aluminium, révélant le silence entretenu en raison d’intérêts industriels et politiques, pour dissimuler la vérité à la majorité de la population.

Réalisatrice du film Sang contaminé, l’autre scandale, Marie-Ange Poyet poursuit son travail d’information du public avec ce film sur les vaccins afin de faire pression sur les grands groupes industriels pharmaceutiques et tenter de faire réagir les responsables politiques pour que soit modifiée la composition des vaccins. Les vaccins sans adjuvant d’aluminium existent, mais ils ont été retirés du circuit… Pourquoi ?

L’Aluminium, les vaccins et les 2 lapins est une alerte directe à l’opinion publique.

— 13h 30 mn => 14h 30 Débat avec Marie-Ange Poyet, Didier Lambert (association E3M) et Romain Gherardi (neuropathologiste et auteur de Toxic Story).

—>14h 45 Faire tomber Dieu dans le temps Un film de Nathalie Peyrebonne, Daniel Pinós et Eugenio Prieto (53 mn)

Entretien filmé avec Armand Gatti

— 15h 40 => 16h 30 Débat avec Jean-Marc Luneau, membre du collectif des metteurs en scène d’Armand Gatti et de Daniel Pinós

Un mois d’avril riche en événements : la Semaine internationale de solidarité avec les prisonniers politiques, Le 18 avril, l’apéro politique du CICP (21 ter rue Voltaire dans le 11ème) contre les violences policières, le 21 avril, solidarité avec les prisonniers politiques kurdes au centre démocratique du Kurdistan, 16 rue d’Enghien dans le 10ème, et le Salon du livre libertaire les 22 et 23 avril.

Les élections ? Cela me rappelle un texte de Prévert qui m’est resté en tête depuis l’enfance et semble toujours autant d’actualité :

Vers la fin d’un discours extrêmement important
le grand homme d’État trébuchant
sur une belle phrase creuse
tombe dedans
et désemparé la bouche grande ouverte
haletant
montre les dents
et la carie dentaire de ses pacifiques raisonnements
met à vif le nerf de la guerre
la délicate question d’argent.

Alors le 30 avril, veille du 1er mai, à ne pas manquer :
« Jour Ferré » Ni dieu ni maître !
à l’Alhambra, dimanche 30 avril à partir de 18 h

Nilda Fernandez, la Compagnie Jolie Môme, Annick Cisaruk & David Venitucci, Mona Heftre, le Trio Utgé-Royo, Léo Nissim, Les Têtes de bois, Jean My Truong… etc.
ALHAMBRA – 21, rue Yves-Toudic – Paris 10e / Métro République
Réservations 01 40 20 40 25 et 06 12 25 52 85

Au cinéma beaucoup de films à voir, le film de Régis Sauder, Retour à Forbach, mais aussi Jonction 48 d’Udi Aloni si l’on veut comprendre les conditions sociales de la population palestinienne israélienne (issue des Palestinien.nes resté.es en Israël après 1948). En un mot de l’importance de la musique dans la résistance et voilà ce qu’en dit Udi Aloni au micro de Radio Libertaire : «  La musique tient une place importante dans mes films. En fait, je fonctionne sur le lien triangulaire entre art, théorie et résistance, ou activisme. Chacun de mes films a cependant sa spécificité, même s’il existe une continuité dans ma filmographie. Être uniquement dans la résistance ou l’activisme ne fait que répondre au pouvoir. On est sans cesse dans la lutte, et il est difficile de trouver des expressions positives, de s’épanouir. Or l’art donne un sens à la lutte et j’ai toujours travaillé dans cette relation triangulaire, art, théorie et activisme. Dans Jonction 48, c’est encore plus clair, car il s’agit de création musicale palestinienne, le hip hop palestinien étant aussi un langage universel, celui des opprimé.es. » (Sortie le 19 avril)

Chroniques rebelles du samedi 29 avril 2017

Rencontre avec John Gibler autour de deux de ses livres publiés aux éditions CMDE :
Mourir au Mexique. Narcotrafic & terreur d’État

Au Mexique, la collusion entre narcotrafiquants, politiciens, industriels et milices paramilitaires ne fait plus aucun doute. Le retentissement mondial du massacre de 43 étudiants en septembre 2014, montre le nouveau mode de gestion gouvernementale : la guerre totale contre la société civile. Exécutions, charniers, disparitions deviennent les outils d’une politique de terreur d’État.

Au delà de l’enquête, le livre de John Gibler est une déconstruction des mythes du narcotrafic qui est pour le capitalisme une véritable une aubaine où les profits nagent dans le sang.

Rendez-les-nous vivants !
Histoire orale des attaques contre les étudiants d’Ayotzinapa

« Le flic est arrivé et il a braqué son gros calibre sur ma tête. Il a dû hésiter : “Je le tue, maintenant ?” » Témoignage d’Erick Santiago Lopez, 22 ans, étudiant en deuxième année.

La nuit du 26 septembre 2014 à Iguala, dans l’État de Guerrero au Mexique, 6 personnes ont été assassinées et 43 étudiants de l’école rurale d’Ayotzinapa ont disparu. Au Mexique, plus de 29 000 personnes sont portées disparues. « L’affaire » des 43 étudiants d’Ayotzinapa a réveillé la société mexicaine dans ses bases les plus profondes et a suscité un élan de solidarité internationale. Le gouvernement s’est empressé de répandre de fausses rumeurs et de conclure l’enquête par des théories aussi fumeuses que mensongères.

John Gibler a enquêté sur les lieux quelques jours après les faits pour comprendre ce qui s’était passé et a recueilli des témoignages pendant un an.

À lire sur Mediapart et sur Divergences2 : « Halte aux entraves à l’accès aux territoires français et européen » par Alexandre Moreau, président de l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers née en 1989, dans un contexte de renforcement des contrôles aux frontières et de restriction des conditions d’accès au territoire européen qui sévit à la fin des années 1980 et qui n’a fait qu’empirer.)

https://blogs.mediapart.fr/edition/les-mots-en-campagne/article/140417/presidentielle-2017-halte-aux-entraves-lacces-aux-territoires-francais-et-europ

http://divergences2.divergences.be/spip.php?article1480&lang=fr