Chroniques rebelles
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Samedi13 janvier 2018
Encyclopédie pratique des mauvais genres de Céline du Chéné et les éditions Nada
Article mis en ligne le 13 janvier 2018
dernière modification le 29 janvier 2018

par CP

Encyclopédie pratique des mauvais genres
Céline du Chéné
Une encyclopédie publiée par les éditions Nada.

Trois autres livres publiés par les éditions Nada :

Bohemians.
Une histoire graphique des avant-gardes artistiques aux États-Unis

Superbe ouvrage coordonné par Paul Buhle et David Berger sur certaines des figures de la bohème états-unienne…

Puis une nouvelle édition du célèbre livre de John Reed, enrichie de textes inédits,
Dix jours qui ébranlèrent le monde

Enfin
Femme rebelle
L’histoire de Margaret Sanger

Peter Bagge
Une bande dessinée sur la fondatrice du journal The Woman Rebel.
En l’occurrence, tout à fait mauvais genre
dans la société états-unienne du début du XXe siècle.

En compagnie de Céline du Chéné et de l’équipe des éditions Nada

Encyclopédie pratique des mauvais genres Céline du Chéné (éditions Nada)

Pour commencer donc, L’encyclopédie pratique des mauvais genres de Céline Du Chéné… Parler de subversion d’une autre manière, artistique certes, mais avec un certain engagement qui se veut libre, ou libéré c’est selon, grâce à l’utilisation des corps, des mots, de la matière, des tabous. Il est donc question de mauvais genres… Et pourquoi pas ?

Dans les chroniques rebelles de Radio Libertaire, nous avons déjà parlé de vampirisme, de sang, de poils qu’il faut dissimuler, de SM… Et voilà, aujourd’hui nous converserons autour du livre de Céline Du Chéné, qui rassemble 26 récits sur des personnages, des créations qui se veulent subversives, provocantes, dont le but est d’élargir, et même de remettre en question, les codes habituels de l’expression, sous toutes ses formes…

L’Encyclopédie pratique des mauvais genres se fait abécédaire pour entrer dans un monde marginal de créations hétéroclites, qui bousculent, qui dérangent parfois, qui désarçonnent ou interrogent, avec au rendez-vous la curiosité, la mise en scène, et l’humour souvent. Pour vous glisser dans la diversité des mauvais genres, voici un court florilège, qui mêlent trois expressions différentes, en trois lettres : Q pour quête, V pour voie sacrée et T pour tombe.

Bienvenue dans L’Encyclopédie pratique des mauvais genres de Céline du Chéné où se croisent des itinéraires, des représentations, des images, des formes, des projections, de la poésie brute… mauvais genre évidemment.

Bohemians. Une histoire graphique des avant-gardes artistiques aux États-Unis, un ouvrage coordonné par Paul Buhle et David Berger…

Une histoire graphique avec plusieurs scénaristes et plusieurs dessinatrices et dessinateurs underground états-uniens — Peter Kuper, Spain Rodriguez, Sharon Rudahl, Jeffrey Lewis et d’autres —, les récits étant coordonnés par Paul Buhle, auteur d’Une histoire populaire de l’empire américain et David Berger. Bohemians est le récit riche et surprenant des élans rebelles qui ont traversé l’histoire culturelle et politique des États-Unis aux XIXe et XXe siècles. D’où une très grande diversité, tant par les différents portraits et anecdotes que par les représentations graphiques. Une histoire à découvrir avec certaines des grandes figures de la bohème aux États-Unis, de Julia Branch à Walt Whitman, de John Reed à Woody Guthrie et Robert Crumb en passant par Oscar Wilde, Marcel Duchamp, Francis Picabia, Gertrude Stein, Joséphine Baker, Billie Holiday et bien d’autres… Un esprit de liberté, des idées utopiques brassées dans un mouvement cosmopolite et radical qui a influencé les arts, la littérature, la musique, la danse, la contestation et les luttes sociales ; c’est aussi une autre manière de regarder les quartiers mythiques de Greenwich Village, Harlem ou Brooklyn.

10 jours qui ébranlèrent le monde de John Reed

Nouvelle édition augmentée de textes inédits en français, de la correspondance de John Reed, de Louise Bryant, de documents.

Écrivain de l’avant-garde newyorkaise, journaliste bohème proche des syndicalistes révolutionnaires, John Reed arrive à Petrograd en septembre 1917. Son témoignage est exceptionnel, et le style de ses récits semble en prise directe avec la révolution, les difficultés au quotidien, les contradictions, l’aspiration à la liberté, la contre-révolution. Pourtant le texte est rédigé à son retour de Russie, car toutes ses notes ont été confisquées du fait de ses sympathies avec les syndicalistes révolutionnaires qui étaient contre l’engagement des États-Unis dans la Première Guerre mondiale.

Publié en 1919, Dix jours qui ébranlèrent le monde est d’abord encensé par les dirigeants russes, puis sera décrié en 1924, par Staline. En 1920, John Reed retourne en Russie et y meurt du typhus.

La révolution de 1917, écrivent José Chatroussat et Julien Bordier dans leur avant-propos, « ce prélude a eu lieu, parmi d’autres expériences, où les gens eux-mêmes ont accaparé l’exercice de la démocratie, par en bas : dans des comités, des conseils, des soviets. La Commune de 1871 n’est pas morte. La révolution d’Octobre 1917 n’est pas morte. La révolution espagnole de 1936 n’est pas morte. L’insurrection hongroise de 1956 n’est pas morte. À condition que nous estimions que les femmes et les hommes qui en ont été les acteurs conscients et ardents ont des histoires, des idées et des pratiques essentielles à nous transmettre.  »

Analyser, comprendre, s’approprier les expériences révolutionnaires passées et en nourrir une pensée critique est certainement crucial dans un moment des plus réactionnaires.

Femme rebelle. L’histoire de Margaret Sanger de Peter Bagge.

Fondatrice du journal The Woman Rebel et du Planning familial, Margaret Sanger a quelque peu secoué l’Amérique conservatrice du début du XXe siècle par son combat pour le droit des femmes à disposer librement de leur corps. Comme elle le déclare, « Aucune femme qui ne possède ni ne dispose de son propre corps ne peut prétendre être libre. Aucune femme ne peut prétendre être libre tant qu’elle ne peut choisir délibérément d’être mère ou non ».
Et le combat continue aujourd’hui…

Sous la forme du roman graphique, Peter Bagge réalise une biographie étonnante de la militante radicale et très controversée, qui a fait de l’accès à la contraception et à l’éducation sexuelle une arme contre la pauvreté et l’oppression.

Femme rebelle est la rencontre surprenante entre un auteur de la BD underground états-unienne et une pionnière du féminisme, dont la lutte pour les droits des femmes à disposer de leur corps demeure actuelle.

Mais on peut se demander ce qui a motivé Peter Bagge dans le choix d’une figure du féminisme international, activiste du contrôle des naissances, pour être l’héroïne de sa BD.