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Samedi 22 août 2020
Écritures de la révolution et de la guerre d’Espagne. Chroniques Noir et rouge. Mémoire pour le futur
Article mis en ligne le 28 août 2020
dernière modification le 15 juin 2020

par CP

Écritures de la révolution et de la guerre d’EspagneRetour ligne automatique
Exils et migrations ibériques au XXe et XXIe siècles
, n°9-10
Ouvrage coordonné par Odette Martinez- Maler et Geneviève Dreyfus-Armand
Lecture d’extraits par Nicolas Mourer
En compagnie de Daniel Pinós, Serge Utgé-Royo, Cristine Hudin.

Chroniques Noir et rouge n° 1
Revue critique bibliographique du mouvement libertaire

Mémoire pour le futur - Memoria Libertalia
Analyses et textes sur la mémoire libertaire espagnole

Écritures de la révolution et de la guerre d’Espagne… La révolution espagnole est certainement l’une des expériences révolutionnaires les plus importantes du XXème siècle et la réflexion qu’elle apporte n’est certainement pas achevée. Nous avons déjà parlé dans les chroniques et sur Radio Libertaire des luttes révolutionnaires espagnoles en évoquant des récits de vie de gens simples animés par l’utopie — une utopie pratique —, la nécessité de s’opposer aux fascismes de l’époque, la résistance au franquisme, et cela notamment avec trois livres : Ni l’arbre ni la pierre de Daniel Pinós (ACL), la Raison douloureuse de Federico Edo-Gargallo (Fondation Anselmo Lorenzo) et la Saveur des patates douces de Vicente Marti (ACL). Également en évoquant les films de Richard Prost, Un autre futur, Contre vents et marées, sans oublier les films de fiction réalisés en 1936 et 1937, un cinéma produit par la CNT espagnole, Nosotros Somos Asi, Nuestro Culpable, Aurora de Esperanza, Barrios Bajos… dont Richard Prost a permis la découverte en versions restaurées et sous-titrées.

« À la fin de la guerre d’Espagne et durant les années noires qui l’ont suivie, plus d’un demi-million d’hommes et de femmes porteurs de projets d’émancipation sociale sont venus chercher asile en France. » Sous le titre Écritures de la révolution et de la guerre d’Espagne, la revue Exils et migrations ibériques aux XXe et XXIe siècle propose un numéro double rassemblant des paroles rares, des témoignages émouvants, des itinéraires révélant l’écho des idées de la révolution espagnole de 1936 chez les générations suivantes. Malgré la guerre, l’exil et ses blessures vives, cette période représente néanmoins une expérience exceptionnelle, spontanée et créatrice, celle d’une population en révolte mettant en application des changements drastiques pour une société égalitaire et juste.

Il ne s’agit pas ici de commémoration et d’histoire figée dans le passé, mais plutôt et c’est sans doute le plus essentiel, de l’expérience d’une révolution, de la résistance et de ses traces qui sont toujours autant d’inspirations pour aujourd’hui… En un mot il est question de transmission afin de poursuivre la lutte pour la reconnaissance des crimes franquistes. De la mémoire individuelle à la mémoire collective, il est nécessaire de revoir la mémoire historique. Or, « comment concevoir la récupération de la mémoire historique sans la volonté de réhabiliter les victimes de l’exil, de la limpieza franquiste, des camps de concentration français, des camps de la mort nazis, des emprisonnements, des tortures, des exécutions sommaires, des camps de travaux forcés de la dictature, des fosses communes et des bébés volés ? ». Mais la démarche de cet ouvrage représente aussi une ouverture sur les luttes actuelles pour construire une réflexion sur la situation internationale contemporaine et ses dérives.

Libertalias de Vicente Aranda

Cet ouvrage rassemble les témoignages d’hommes et de femmes dont les parents ont défendu, dans les années trente en Espagne, des idéaux d’émancipation puis – vaincus – ont connu l’exil, les camps, la Résistance au nazisme et ont combattu le franquisme jusqu’à la fin de la dictature. Les auteurs de ces récits actuels disent comment l’expérience historique particulière de leurs parents – républicains, socialistes, communistes ou anarchistes – leur a été transmise et comment ils l’ont interprétée. Ils racontent leur expérience de cette transmission : les fidélités, les esquives ou les ruptures qui ont jalonné leurs parcours singuliers. Ils évoquent, chacun à leur façon, la quête de traces effacées, le poids des héritages, le choix des filiations.

Dans une seconde partie, des écrivains et des réalisateurs de documentaires filmiques et radiophoniques – qu’ils soient ou non issus de familles de réfugiés espagnols – expliquent comment les archives privées, les silences et les paroles de ces derniers deviennent pour eux des matériaux d’une création esthétique qui fait vivre encore ces traces héritées sous des formes nouvelles. Les présentations de fonds d’archives exceptionnels et peu connus, les analyses croisées d’une historienne et d’une hispaniste éclairent les enjeux et les formes de cette transmission polyphonique. L’ouvrage comporte une riche iconographie : outre des fac-simile d’archives et des photographies personnelles des auteurs, de belles reproductions d’œuvres graphiques d’Helios Gómez, de Mariano Otero et de José Luis Rey Vila, dit Sim.

80 ans après la grande vague de près d’un demi-million de réfugiés venus, début 1939, chercher asile en France lors de la fin de la guerre d’Espagne, à l’heure où nos sociétés s’interrogent sur les motivations qui poussent des dizaines de milliers de gens, persécutés dans leurs pays, à venir chercher refuge dans un autre, le rappel des conditions inhumaines réservées aux premiers combattants des fascismes coalisés n’est pas inutile. À l’heure aussi du relativisme politique ambiant, les idéaux qui ont animé – et animent encore nombre de leurs descendants – doivent être évoqués car ils sont constitutifs d’un exil qui n’a pas eu de fin.
Odette Martinez-Maler et Geneviève Dreyfus-Armand

Chroniques Noir et rouge n° 1
Revue critique bibliographique du mouvement libertaire

L’ “Hérodote de la CNT” : José Peirats et “la CNT dans la révolution espagnole”.
L’anarchosyndicalisme défini par josé Peirats.
Fils de voleur un roman de l’écrivain chilien Manuel Rojas.
Le miroir des passions tristes.
Chronique de la fin annoncée de notre monde.
L’homme sans horizon.
Punk is not dead.

Mémoire pour le futur - Memoria Libertalia
Analyses et textes sur la mémoire libertaire espagnole