Chroniques rebelles
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Samedi 17 octobre 2020
42ème festival international du cinéma méditerranéen : une histoire
Article mis en ligne le 5 janvier 2021

par CP

Le 42ème festival international du cinéma méditerranéen se tient à Montpellier jusqu’au 24 octobre

Le CINEMED a commencé hier soir avec, en ouverture,
un film de Kaouther Ben Hania, L’Homme qui a vendu sa peau
Kaouther Ben Hania est une habituée du festival où elle a déjà présenté plusieurs de ses films.

42ème festival international du cinéma méditerranéen :
Avec une rétrospective intégrale des films de Fellini en copies restaurées, 4K, une exposition et toujours beaucoup de films à découvrir
Des longs et des courts métrages en compétition, en panorama, des documentaires, et de nombreuses avant-premières…

Aujourd’hui, en compétition, Flashdrive de Dervis Zaim. Le récit d’un photographe sur une base militaire secrète où les corps des rebelles exterminés par le régime d’Assad sont répertoriés…
Gaza mon amour de Arab Nasser et Tarzan Nasser. Un pêcheur amoureux découvre dans ses filets une statue d’Apollon…

Le programme complet du festival est en ligne sur le site du Cinemed.
Aujourd’hui, nous avons désiré rappeler quelques uns des films marquants présentés les dernières années au CInemed, des films qui n’ont pas bénéficié de distribution française… Dommage…
Il faut toutefois saluer le travail de l’équipe du festival grâce auquel un large public découvre chaque année une production cinématographique méditerranéenne étonnante.

À commencer par un film remarquable dans la sélection de 2012, tant par le sujet ancré dans la période révolutionnaire égyptienne, que par l’axe choisi pour aborder cette question. Winter of Discontent de Ibrahim El Batout fait le récit de trois histoires, sur fond des événements de 2011. L’histoire d’un officier de sécurité d’État croise celle d’un présentateur de télévision, entraîné au cœur des événements, et enfin celle d’un ingénieur.

Dans une ambiance de terreur et d’incertitude qui a caractérisé la fin du règne de Moubarak, l’angoisse du peuple est parfaitement décrite. Bien sûr le pays se révolte, les temps changent, mais les institutions d’État n’ont pas bougé, la police, les prisons, la corruption demeurent. Le film de Ibrahim El Batout a été récompensé à Montpellier, montré dans plusieurs festivals, dont le festival de Venise en 2012. Il a également représenté l’Égypte pour l’Oscar des films étrangers… Mais, malgré une interprétation impressionnante de Amr Waked et une image superbe, pas de distribution en France.

Mafak de Bassam Jarbawi sélectionné pour la compétition du Cinemed en 2018.

Après quinze ans de prison, Ziad, que tout le monde considère comme un héros, tente de se réadapter à la vie qualifiée de "normale" dans une Palestine occupée et profondément transformée. Incapable de distinguer la réalité de ses hallucinations, Ziad revient sur sa jeunesse et les circonstances qui ont provoqué son arrestation, son incarcération, puis les interrogatoires et sa vie en cellule.

Bizarrement, il se sent plus enfermé au dehors qu’en prison, il éprouve de plus en plus de difficultés à jouer le rôle de héros politique, ce qu’il n’est pas, et vit totalement en décalage de ses anciens amis, de sa famille, de la société.
Bassam Jarbawi dépeint ici l’enfermement de toute une société et ses conséquences. Il aborde ainsi l’occupation du pays à plusieurs niveaux, politique, social, psychologique, et ses conséquences. En arrière plan, la critique du roman national et des mythes construits face à la situation d’occupation, la fin ouverte génèrent une réflexion originale. Mafak (le tournevis) de Bassam Jarbawi, malgré les récompenses n’a pas été distribué en France.
Entretien avec le réalisateur

Autre regret, Red Fields (Les champs pourpres) de Keren Yedaya ,

en compétition en 2019. Véritable coup de cœur, le film n’a toujours pas trouvé de distribution en France.
Entretien avec la réalisatrice

Autre film présenté en 2019 au Cinemed, les Épouvantails de Nouri Bouzid.

Le sujet du film est très original, il traite des femmes qui partent plus ou moins volontairement pour un jihad dont elles ne mesurent pas les implications. Certaines sont littéralement embringuées, parfois pour des raisons sentimentales, dans un voyage terrifiant. Car une fois sur place, elles sont vendues, échangées, violées, on leur enlève leurs enfants… Mais le cauchemar perdure même après leur fuite, si elle réussissent à rentrer dans leur pays. Rejetées, jugées, niées, accusées de terrorisme, considérées comme déshonorées, elles sont à la merci des autorités et du sexisme, certaines sont enceintes, d’autres se suicident pour échapper à l’opprobre de leur famille et de la société …

Inspiré de faits réels, les Épouvantails de Nouri Bouzid est un film profondément bouleversant.

Djo et Zina sont parties en Syrie dans le Djihad en suivant un homme qu’elles aimaient, s’y sont trouvées piégées, livrées à l’Emir, violées, battues, séquestrées, et ont réussi à s’enfuir pour revenir en Tunisie. Elles sont soupçonnées de terrorisme autant que de prostitution et sont rejetées et agressées, autant qu’objet médiatique. Une avocate et une médecin les prennent en charge, ainsi que la mère de Zina, pour les protéger des hommes, tant les pères et les frères que la société vengeresse. À cet effet, elles les enferment à nouveau dans la maison de la mère de Zina et tentent d’obtenir à cet effet des informations que Djo et Zina ne peuvent livrer sans faire remonter le souvenir des sévices subis. Comme le dit Zina, « je pensais aller au paradis, vous m’accusez de tous les maux ».
Entretien avec la comédienne Afef Ben Mahmaoud et le comédien Mehdi Hajri.

Enfin 1982 de Oualid Mouaness

Pendant l’invasion du Liban, en 1982, la vie dans une école privée en périphérie de Beyrouth est bouleversée. Wissam, jeune ado amoureux, est surtout préoccupé d’attirer l’attention d’une camarade de classe. Ce moment, vu à travers les yeux de Wissam, est aussi un moment de sidération où les différences sociales, politiques, communautaires vont éclater.
Jusqu’au 24 octobre, le CINEMED, festival international du cinéma méditerranéen se tient à Montpellier.

100 % Loup
Film d’animation d’Alexs Staderman

Freddy Lupin et sa famille cachent depuis des siècles un grand secret. Le jour, ils sont des humains ordinaires. Mais dès la tombée de la nuit, ils se transforment en loups-garous.
Freddy attend avec impatience d’avoir 14 ans pour être initié et devenir loup garou pour la première fois. Mais c’est loupé et le voilà transformé en caniche, et rose de surcroît. Et là c’est le bannissement ! Freddy n’a plus désormais qu’un objectif : démontrer qu’il est bel et bien 100% Loup !