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Samedi 19 juin
Festival de la Rochelle. René Clément (2). Il n’y aura plus de nuit d’Éléonore Weber. 143 rue du désert de Hassen Ferhani. La Guerre des Boutons d’Yves Robert. Zazie dans le métro. Shorta de Anders Olholm & Frederik Louis Hviid. La 13e édition de Dífferent ! L’autre cinéma espagnol. Chroniques Noir et Rouge. La Fantastique histoire des Communes libres de Montmartre
Article mis en ligne le 20 juin 2021
dernière modification le 21 juin 2021

par CP

Le 49e Festival de la Rochelle, du 25 juin au 4 juillet 2021
en compagnie de Denitza Bantcheva et Philippe Chevassu (Tamasa).

Il n’y aura pas de nuit d’Éléonore Weber (au cinéma depuis le 16 juin 2021)

Il n’y aura plus de nuit d’Éléonore Weber est sur les écrans depuis le 16 juin.

Après Tom Foot de Bo Widerberg, le cycle Malavida des Enfants terribles se poursuit, sur les écrans le 23 juin : La Guerre des Boutons d’Yves Robert et Zazie dans le métro de Louis Malle

Shorta de Anders Olholm & Frederik Louis Hviid (23 juin 2021)

La 13e édition de
Dífferent ! L’autre cinéma espagnol
a démarré le 16 juin et se poursuit le 22 juin
au cinéma Majestic Passy et à l’Instituto Cervantes de Paris

La Fantastique histoire des Communes libres de Montmartre

Outre la rétrospective des films de René Clément, le 49e Festival de la Rochelle, du 25 juin au 4 juillet 2021, présente quelque 200 films : fictions, documentaires et films d’animation, originaires du monde entier, dans tous les formats. Une programmation riche et éclectique, à travers des rétrospectives prestigieuses de films rares, restaurés, des cinéastes méconnus en France… Une programmation allant du cinéma muet au cinéma d’aujourd’hui, de l’animation au cinéma de genre, et des avant-premières.
Sur la sellette pour cette 49ème édition : Xavier Beauvois (Des Hommes et des dieux), Radu Jude, Johanna Hadjithomas (Autour de la maison rose, A Perfect Day) et Khalil Joreige, Radu Jude (Peu m’importe si l’histoire nous considère comme des barbares).

RETROSPECTIVES :
RENE CLEMENT (FRANCE, 1913-1996)
La Bataille du rail (1946), Les Maudits (1947), Au-delà des grilles (1949), Jeux interdits (1952), Monsieur Ripois (1954), Gervaise (1956), Plein Soleil (1960), Quelle joie de vivre (1961), Le Jour et l’Heure (1962), Les Félins (1964), Paris brûle-t-il ? (1966)
ROBERTO ROSSELLINI (1906-1977)
Rome, ville ouverte (1945), Païsa (1946), Allemagne année zéro (1947), L’Amore (1948), Stromboli (1949), La Machine à tuer les méchants (1952), Europe 51 (1952), Voyage en Italie (1953), Où est la liberté ? (1953), La Peur (1954), Le Général della Rovere (1959), Inde, terre mère (1959), La Prise de pouvoir par Louis XIV (1966), La Force et la Raison (1971)
ROBERTO GAVALDON (1909-1986)
Double destinée (1946), La Déesse agenouillée (1947), Mains criminelles (1951), La Nuit avance (1953)
MAURICE PIALAT (FRANCE, 1925-2003)
L’Enfance nue (1968), Nous ne vieillirons pas ensemble (1972), La Gueule ouverte (1974), Passe ton bac d’abord (1978), Loulou (1980), À nos amours (1983), Police (1985), Sous le soleil de Satan (1987), Van Gogh (1991), Le Garçu (1995)
CINEMA MUET : L’ENFANCE DANS TOUS SES ETATS
L’Enfant de Paris (1913) Léonce Perret, Le Kid (1921) Charlie Chaplin, Visages d’enfants (1923) Jacques Feyder, Pierrot, Pierrette (1924) Louis Feuillade, Le Tour de France par deux enfants (1924) Louis de Carbonat, Poil de carotte (1925) Julien Duvivier, Children of No Importance (1926) Gerhard Lambrecht, Gosses de Tokyo (1932) Yasujirō Ozu.

Les invités : Pablo Aguero [Les Sorcières d’Akelarre, sortie le 25 août] (Pablo Agüero dénonce à travers cette histoire insensée de chasse aux sorcières qui enflamma le Pays Basque il y a quatre siècles, la misogynie, l’abus de pouvoir et la persécution, avec une forte résonance contemporaine.)
Plusieurs films de Michael Cimino (le film de Jean-Baptiste Thoret sur Michael Cimino).

Des rétrospectives du cinéma de Maurice Pialat, Roberto Rossellini, Michael Cimino et bien sûr la rétrospective de René Clément avec la suite de l’entretien avec Denitza Bantcheva autour de son livre René Clément.

Le 49e Festival de la Rochelle, du 25 juin au 4 juillet 2021 est riche en belles surprises.

La Tour de Nesle
de Noël Herpe d’après Alexandre Dumas père
Sous le règne du roi Louis X, dit le Hutin, sa femme Marguerite se livre à des parties de plaisir, dans le secret de la Tour de Nesle. Ses jeunes amants sont aussi ses victimes, qu’elle fait assassiner pour n’être pas démasquée. Tel est le sort qui attend Philippe d’Aulnay : ce garçon à peine arrivé à Paris passe en une nuit des bras de la souveraine au fond de la Seine. Ce que la reine ignore, c’est que parmi ses compagnons de débauche, il se trouve cette nuit-là un certain Buridan. Un aventurier, prêt à tout pour conquérir l’argent et le pouvoir — y compris à faire chanter la reine de France... C’est le début, entre les deux, d’une guerre sans merci où se succèdent les retournements de situations et les révélations dramatiques soous le signe de la fatalité

Possessions de Andrzej Zulawski (14 juillet en copie restaurée).

Il n’y aura pas de nuit d’Éléonore Weber (au cinéma depuis le 16 juin 2021)

Il n’y aura plus de nuit, il n’y a plus de refuge possible non plus, les « cibles » n’ont pas la possibilité de fuir, tout est sous surveillance, avec la menace continuelle de l’erreur, la hantise de la « bavure », car s’il est facile de tirer sur des djihadistes, le risque est de se retrouver devant un tribunal… La nuit à la recherche de « cibles », c’est le droit dématérialisé de tuer : « tout ce que les pilotes regardent est filmé et ensuite archivé. » Effacer constitue un délit. En fait, « c’est un tournage sans fin dans les archives de l’armée ».

Dans un hélicoptère, il y a le pilote, le tireur et la caméra thermique, aucun bruit. Comment faire la différence entre un combattant et un civil ? « Tout est trop facile », tout devient cible, « une fois qu’on a ouvert le feu, on ne peut pas s’arrêter ». Les rondes en hélicoptère et les images captées s’apparentent aux jeux vidéos. On se souvient des bombardements visant la population civile lors de la première guerre contre l’Irak en 1991, et des pilotes s’exclamant devant la beauté des images. Ou encore du remarquable film documentaire de Stefano Savona, Samouni Road, où vingt neuf membres d’une famille de paysans avaient été tués de cette manière, visés par une caméra thermique. En analysant des images filmées par des pilotes d’hélicoptères lors de combats en Irak et en Afghanistan, Eléonore Weber interroge l’état d’un monde où la technologie abroge les notions de jour et de nuit, de réalité et d’illusion, de bien et de mal, de vrai et de faux.

« Ces vidéos, postées [sur le web] à la gloire des militaires, sont généralement accompagnées de toute une litanie de commentaires guerriers, souvent ultra-violents, racistes et islamophobes. » Et même si ces vidéos sont classées secret défense, peu de personnes s’indignent qu’elles soient ainsi diffusées sur internet. Les gros plans donnent la nausée. L’on trouve également des analyses critiques, « des gens qui doutent de la légitimité des opérations menées ». Ce que souligne à la fois la distance et la semi proximité des exécutions par les possibilités de zoomer, c’est la dimension technologique du regard, inventée pour faire la guerre : «  On est dans un monde traversé de zones de brillance et d’opacité, peuplé de fantômes, un monde où la mort elle-même est en quelque sorte sublimée. Ces images sont parfois proches du délire visuel, de l’hallucination. Je crois aussi [explique la réalisatrice] qu’en déréalisant la violence de leurs actes, cette fascination facilite la tâche des pilotes. » Pourtant, on peut s’interroger sur les liens entre ces liquidations à distance et le fait que l’armée donne des noms d’Indiens massacrés aux hélicoptères. On rejoint ainsi la vision d’Orwell, mais ce n’est plus de la science fiction, on est dans une réalité tangible, obscène et insoutenable, banalisée et justifiée par la fascination des images.

Toutefois, ces images, transcendées par l’idéologie guerrière, le racisme et la distance, perturbent et hantent les soldats et il est impossible d’anticiper l’angoisse ou la culpabilité. Une vidéo a fait scandale lorsqu’un journaliste a été abattu parce qu’il tenait un pied de caméra. « C’est ainsi que nous faisons la guerre. » Alors on doit se poser la question sur l’utilisation des images, sur la déshumanisation des personnes jugées « suspectes », sur les exécutions à distance, de même que sur l’utilisation des drones commandés depuis un poste éloigné… Quelle est d’ailleurs la fiabilité de ces visions puisque « plus on voit, plus on a de chances de se tromper » ?

Il n’y aura plus de nuit d’Éléonore Weber est une expérience et une ouverture au débat, notamment sur l’éradication de « l’autre », sur le rôle de fascination des images et le voyeurisme induit dans les opérations militaires. Quelles seront les limites de cette technologie et qui les encadre ? Concernant la loi « sécurité globale » et la massification de la vidéo surveillance, le film illustre-t-il — comme une sorte de terrain d’essai — les futures pratiques militaires et policières ?

Il n’y aura plus de nuit d’Éléonore Weber est sur les écrans depuis le 16 juin. À voir et à débattre absolument.

143 rue du désert de Hassen Ferhani (au cinéma depuis le 16 juin 2021)

Film documentaire, mais Hassen Ferhani n’aime pas le cloisonnement entre documentaire et fiction, alors disons plutôt que 143 rue du désert, c’est le récit de vie d’une femme, Malika, à l’autonomie naturelle, qui a quitté le Nord de l’Algérie pour installer un relais, une buvette au milieu du désert. Le lieu accueille les voyageurs de passage, les habitués, des routiers, une baroudeuse immédiatement complice avec Malika, qui défend seule — avec son chat et sa chienne — sa part de liberté. Car elle y tient à sa liberté, et ne se prive pas de le dire à des religieux qui tentent de la persuader que ce n’est pas une vie pour une femme seule. Seule, mais elle connaît toutes les personnes de passage, le 143 rue du Désert, c’est la pause, histoire de boire un café, de prendre un peu de temps, de raconter ses soucis, ses rêves… Malika écoute les confidences, conseille, plaisante, c’est sa manière à elle de partager, de voyager aussi, un voyage immobile certes, mais elle s’enrichit des expériences de ceux et celles qui s’installent là, juste pour un moment. D’ailleurs, elle est connue à des centaines de kilomètres à la ronde.

« Dès que je suis entré chez Malika [confie Hassen Ferhani], j’ai su que mon film était là, que c’était “elle”, cette dame de 74 ans qui avait décidé d’ouvrir une buvette au milieu du désert. […] J’ai aimé ce lieu simple qui abrite tant de choses, en plus du charisme et de la force de cette femme, qui se tenait là, dans l’un des plus grands déserts du monde [et] l’idée m’est venue qu’on pouvait faire ici un road movie inversé. […] Ce lieu porte en lui une charge cinématographique, une déflagration d’images et de récits prêts à exploser pour en cueillir les débris de la vie. »

Comment et pourquoi cette femme, Malika, a choisi cet endroit isolé pour s’installer et créer un relais au milieu de nulle part, ou plutôt « au milieu de toutes parts », car, précise le réalisateur, le relais de Malika se situe « quasiment au cœur de l’Algérie. C’est ce que je recherche dans mon cinéma. Des lieux qui concentrent des atmosphères qui leurs sont propres et qui rassemblent des gens qui viennent de toute l’Algérie. » Le 143 rue du désert, c’est une balise entre Tamanrasset et Alger, une « agora », « un microcosme qui laisse entrevoir l’état d’une société ou d’un pays. » Le relais est situé au bord de l’unique route qui relie le littoral au grand Sud algérien, à plus de soixante kilomètres de la première habitation. Hassen Ferhani a établi une relation de confiance avec Malika et la rencontre est fructueuse. Construit « en tournant », le film présente des écritures différentes : « du cinéma direct, de la mise scène, du réel, un brin de western, mais aussi un film de route. » Finalement, Hassen Ferhani « travaille sur du vivant, qui véhicule autant sinon plus de fiction. »

143 rue du désert est le récit de vie de Malika, c’est un voyage algérien et c’est un film magique. Sur les écrans depuis le 16 juin.

Après Tom Foot de Bo Widerberg, le cycle Malavida des Enfants terribles se poursuit, sur les écrans le 23 juin :
La Guerre des Boutons d’Yves Robert et Zazie dans le métro de Louis Malle

La Guerre des Boutons de Yves Robert

« Si j’aurais su, j’aurais pas venu ! » Phrase on ne peut plus mythique que Petit Gibus, l’un des mômes de l’histoire, prononce les fesses à l’air, tout à fait contrit et jurant que l’on n’y reprendrait plus. La Guerre des Boutons : quoi de plus génial pour ce cycle des Enfants terribles, concocté par Malavida sur grand écran en ce début d’été ! Des films à voir ou à revoir en copies restaurées, histoire de se régaler et de faire goûter aux plus jeunes l’humour décapant et subversif de Zazie dans le métro de Louis Malle et de la Guerre des boutons d’Yves Robert.

Une « guerre » décidée par les gosses de deux villages… Une histoire de territoire que des mômes et de jeunes ados défendent en décidant que le suprême tribut pris sur «  l’ennemi » serait les boutons, tous les boutons, afin de les faire dérouiller par les parents ! Et ces derniers, éberlués, de poser des questions sur la signification de tous ces boutons arrachés et de ces boutonnières endommagées. Bon, lorsqu’il n’y a plus de boutons à quoi les boutonnières, remarque l’un des garçons. Quant aux pères, un brin jaloux, ils se disent que finalement ils ont loupé quelque chose de leur enfance.

Les stratégies se bousculent avec réunions secrètes, cuites, rebondissements et situations loufoques… Sur l’écran, les parents s’agitent, et une centaine de gosses s’éclatent — li y a même une fille —, dans la salle, c’est kif kif, le public s’amuse beaucoup !
La Guerre des Boutons d’Yves Robert, est à voir pour se remémorer les bons mots et faire connaître un trésor de la cinématographie populaire française !

Zazie dans le métro de Louis Malle

Zazie dans le métro de Louis Malle. Un film complètement dada !
Zazie s’amuse… Elle se moque de toutes les règles des adultes, qui ne sont pas son problème, car elle n’accepte que les siennes propres… Et puis, il ne faut pas lui en conter à Zazie, elle observe avec bon sens, ironie, impatience et se joue des contraintes. Elle venait passer un week end à Paris pour se balader en métro et voilà que le métro est en grève… Son oncle pense lui faire découvrir la capitale en visitant les monuments, par exemple les Invalides, mais Zazie l’arrête immédiatement : « Napoléon mon cul, il m’intéresse pas du tout cet enflé avec son chapeau à la con ! »

Bien décidée à prendre le contrôle de ces deux jours à Paris, Zazie va en faire voir de toutes les couleurs au quartier et aux personnes qu’elle rencontre.
Zazie la sage, Zazie la subversive, Zazie qui ne mâche pas ses mots… elle a réponse à tout et, en plus, elle fait des émules, notamment avec la vieille bourge qui pète un câble et s’écrit au milieu d’une scène délirante et chaotique :
« Mort aux vaches !
Et Dieu est mort !
 »
Sur ces entrefaites, arrive dans le restau un Duce de mascarade et ses chemises noires… Ça dérape sec et tout le monde en prend littéralement plein la gueule dans une mêlée indescriptible et phénoménale où Zazie s’amuse beaucoup, bien que privée de son métro et de ses rames.
Zazie dans le métro, c’est un régal d’images, de dialogues déglingués, de répliques sulfureuses, de scènes ubuesques… Et le film est toujours aussi truculent, dingue, mais porte également à la réflexion.

Côté comédiennes et comédiens, c’est l’hilarité tout au long du film, avec un Philippe Noiret en oncle candide et largué, étonnant, et étonné par Zazie (Catherine Demongeot) qui n’en loupe pas une ! Il faut dire que le film est tiré du roman de Raymond Queneau, que Louis Malle était un fan de Tex Avery et que Tati n’est pas loin !
Les deux films sont dans les salles à partir du 23 juin.

Shorta de Anders Olholm & Frederik Louis Hviid (23 juin 2021)

Après le décès d’un jeune Noir en garde à vue, les jeunes se soulèvent dans une banlieue de Copenhague. Deux policiers sont désignés pour patrouiller en évitant toute provocation dans le secteur. Deux policiers, dont l’un est ouvertement raciste, fait du zèle, histoire de montrer son autorité et arrête un jeune au hasard en l’humiliant. Cette attitude va avoir des conséquences graves et c’est l’escalade de la violence. La voiture de police est détruite, les policiers se cachent avec le jeune dont les poignets sont entravés. Course poursuite dans le quartier, planques et affrontements… L’émeute.

Les deux réalisateurs tentent de montrer les origines d’une situation engendrée par un système sécuritaire qui pousse irrémédiablement à la violence et à l’affrontement. Ils se défendent d’avoir réalisé un film politique, cependant la construction des différents personnages et leurs réactions prouvent en quelque sorte le contraire. Les deux flics eux-mêmes du fait de leur attitude s’opposent, l’un d’eux a le culte de l’autorité, du machisme et du nationalisme… L’autre est partagé, n’éprouve pas le besoin d’humilier et tente de limiter les tendances de son collègue. Face à ce tandem de flics surmenés et méprisés par leur hiérarchie, il y a des jeunes ulcérés par ce qu’ils vivent au quotidien, privés de leurs droits, diabolisés et incompris, dont un des leurs est décédé suite à des violences policières. La mère, qui soigne l’un des policier blessé, le dit clairement, tout ce que les jeunes peuvent tenter et réussir est voué au rejet.

Inspiré par les films de Spike Lee et de Mathieu Kassovitz, Shorta décrit les conditions de vie, l’absence de futur pour ces jeunes et le rapport aux forces de police pour en démontrer l’injustice et l’insupportable au quotidien. Shorta est un film social et politique qui suscite une réflexion sur la situation de ghetto et de concentration imposé aux populations dans les sociétés occidentales, de même que l’organisation du système répressif et du corps de police. Shorta renvoie aux livres de Maurice Rajsfus sur l’étude de la police dans des circonstances d’émeute, de conflits et d’occupation.
Shorta au cinéma le 23 juin

La 13e édition de
Dífferent ! L’autre cinéma espagnol
a démarré le 16 juin et se poursuit jusqu’au 22 juin
au cinéma Majestic Passy et à l’Instituto Cervantes de Paris

UNO PARA TODOS de David Ilundaí
Samedi 19 juin - 18h00 Cinéma Majestic Passy
En présence du réalisateur. Goya du meilleur film, meilleur nouveau réalisateur, meilleur scénario original, meilleure photographie.

Aleix, un jeune instituteur remplaçant arrive dans une classe de CM2 de l’école primaire d’un village perdu et complètement inconnu pour lui. Lorsqu’il découvre qu’il doit réintégrer un élève malade dans la classe, l’enseignant se retrouve face à un problème inattendu…

Dimanche 20 juin - 18h00 Cinéma Majestic Passy
LA INNOCÈNCIA de Lucía Alemany

Une adolescente de quinze ans aspire à devenir une artiste de cirque. Mais la vie dans une petite ville la pousse vers la décence et la moralité. L’été lui ouvre les portes d’un monde idyllique où elle vit des aventures quotidiennes.

Lundi 21 juin - 20h00 Cinéma Majestic Passy
ANE de David Pérez Sañudo

Prix du film basque, Festival de San Sebastián
Pays basque, 2009. Une jeune mère de famille employée comme gardienne sur un chantier de construction, découvre en rentrant chez elle que sa fille unique, Ane, n’est pas rentrée. Avec son ex-mari, Fernando, ils commencent une enquête pour retrouver l’adolescente. Mais plus ils investissent le monde d’Ane, plus leur fille leur semble inconnue.

Mardi 22 juin - 18h00 Instituto Cervantes
ROL & ROL de Chus Gutiérrez
Avec Icíar Bollaín. Prix du meilleur film documentaire, Festival de Nantes

Les médias, la publicité et la fiction ont joué un rôle fondamental dans la construction des rôles féminins et dans la manière dont ceux-ci sont lus et reproduits par la société, ce qui affecte directement le développement personnel et professionnel des femmes. Ainsi que la relation des hommes à leur égard. Chus Gutiérrez part de ce postulat dans ce documentaire basé sur des entretiens avec des femmes qui occupent des rôles de leadership afin de contribuer à la transition vers une société égalitaire. Avec Icíar Bollaín.
CHUS GUTIÉRREZ
Née à Grenade en 1962, elle travaille dans l’audiovisuel depuis l’âge de 18 ans. Après des études de cinéma à New York où elle réalise plusieurs courts-métrages, elle rentre à Madrid en 1987 et se lance dans la musique et devient membre du groupe pop Xoxonees. En 1991, elle réalise Sublet, le premier de ses longs métrages.

Mardi 22 juin - 20h00 Cinéma Majestic Passy
ONS d’Alfonso Zarauza

En présence du réalisateur, Alfonso Zarauza et de l’actrice Melania Cruz
Vicente traverse une période difficile en raison des séquelles psychologiques causées par un accident. Avec sa femme, Mariña, ils passent l’été à Ons à la recherche de paix. Leur séjour se prolonge et, au fil des jours et des intempéries climatiques, des secrets qui semblaient cachés commencent à émerger.

LA FANTASTIQUE HISTOIRE DES COMMUNES LIBRES DE MONTMARTRE… de 1920 à nos jours … et à nos nuits

Cent ans après sa proclamation, le 11 avril 1920, la Commune Libre de Montmartre existe toujours, avec son esprit frondeur et libertaire. Contre-pouvoir loufoque et culturel, la Commune libre de Montmartre est de toutes les fêtes et manifestations montmartroises.

En imaginant des évènements festifs et solidaires, les initiateurs et initiatrices, fidèles à l’esprit du Chat Noir, ont donné à Montmartre une image de village avec son maire, son garde-champêtre, ses pompiers, sa fanfare, son amiral et ses manifestations.

De l’élection de 1920, où Jules Dépaquit se proclame « maire-dictateur », en passant par la Foire aux croûtes, du cabaret de La Vache enragée de Maurice Hallé et Roger Toziny, à la descente à vélo des escaliers de la rue Foyatier, du Poète des Mers à Jehan Mousnier qui maria Coluche et Thierry Le Luron… Chacun.e a en mémoire un événement ou un canular.
Il était donc temps d’écrire l’histoire de ces Communes Libres, qui participèrent à l’écriture de toutes les pages, grandes et petites, de la Butte Montmartre depuis un siècle. Les auteurs de cet ouvrage sont montmartrois et montmartroises : une sacrée bande !
Le bouquin, c’est 224 pages drôles et savoureuses, des illustrations et toute l’histoire depuis un siècle de la Commune libre de Montmartre.
La Fantastique histoire des Communes libres de Montmartre est en librairie, mais vous pouvez aussi le commander à La Butte libre. 58 rue Ramey. 75018 Paris.


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