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11 février 2023
Pour la France de Rachid Hami. Domingo et la brume de Ariel Escalante Meza. La Romancière, le film et le heureux hasard de Hong Sangsoo. Tel Aviv Beyrouth de Michal Boganim. X de T West.
Article mis en ligne le 12 février 2023
dernière modification le 17 février 2023

par CP

Pour la France
Film de Rachid Hami (8 février 2023)

Entretien avec Rachid Hami

Domingo et la brume
Film de Ariel Escalante Meza (15 février 2023)

La Romancière, le film et le heureux hasard
Film de Hong Sangsoo (15 février 2023)

Tel Aviv Beyrouth
Film de Michal Boganim (au cinéma depuis le 1er février 2023)

 X
Film de T West (DVD/BRD)

Pour la France
Film de Rachid Hami (8 février 2023)

Entretien avec Rachid Hami

À partir d’un drame personnel et familial, Rachid Hami illustre la politique de l’État français à travers les réactions des autorités militaires après la mort de son frère. Construit autour de l’antagonisme qui oppose deux frères, Ismaël et Aïssa, le film se déroule en trois temps grâce à un scénario subtil qui permet l’alternance des souvenirs, dans trois époques et trois pays : l’Algérie durant la décennie noire, Taïwan où Aïssa poursuit ses études, enfin la France. Présenté de manière morcelée pour mieux situer les personnages, leurs caractères et leurs réactions, le scénario souligne le drame initial : la séparation des parents pendant les années 1990 sur fond de terrorisme du FIS et du GIA, alors que la mère est enceinte d’un troisième enfant. Au cours de cet épisode traumatisant se greffe également le rejet du père gendarme de son fils aîné. En revanche, Aïssa, très attaché à son père, poursuit des études brillantes, même une fois installé en France avec sa mère, il est accepté à l’école militaire de Saint Cyr, tandis qu’Ismaël vit plus ou moins de magouilles et se sent toujours rejeté.
Lors d’une transmission de tradition destinée à l’accueil des nouveaux arrivants, les anciens de Saint Cyr les soumettent à ce qu’ils appellent un « bahutage », qui consiste à traverser à la nage un étang glacé, mais le « bahutage » tourne au drame et Aïssa meurt noyé. Une enquête est alors déclenchée, mais les circonstances et les responsabilités ne sont ni élucidées, ni assumées par les autorités militaires. Le rapport sur la noyade est d’autant troublant si l’on fait le lien d’une part avec le début de la séquence algérienne où les deux frères se baignent avec leur père et, d’autre part les conditions physiques de Aïssa, qui a 23 ans au moment de sa mort.

Sa famille se démène pour obtenir des funérailles militaires, comme une forme de reconnaissance et de réparation. Mort pour la France ? Les autorités en ont une toute autre idée, émettent même des doutes sur les faits et évoquent les origines de Aïssa, bien que la famille soit installée en France depuis 19 ans : « mais vous enquêtez sur qui ? Sur mon fils ou sur ceux qui l’ont tué ? » questionne la mère, interprétée par Lubna Azabal. « Tu trouves pas bizarre que le seul qui meurt, c’est un Arabe ? » demande le jeune frère né en France à Ismaël, « s’ils étaient racistes, ils ne l’auraient pas recruté » répond ce dernier. Les copains d’Ismaël ont aussi leur idée sur la mort de Aïssa : « si c’avait été Michel, il aurait été décoré ! ». Les jours passent et l’affrontement s’installe entre les autorités militaires, d’un côté, Ismaël et sa mère de l’autre, laissant la place aux pressions hiérarchiques, aux apriori xénophobes ordinaires contre les Algériens et les musulmans, et à l’iniquité de l’institution judiciaire. À cette longue préparation des funérailles, se mêlent les flash backs, les oppositions à la hiérarchie, et des moments familiaux qui cernent les caractères des personnages. Deux ans plus tôt, à Noël, les deux frères se sont retrouvés à Taïpe, mais ce moment de retrouvailles est quelque peu gâché par une bagarre en boîte. La maladresse d’Ismaël animé par le sentiment de rejet rend le rapport fraternel conflictuel, mais ce moment annonce malgré tout leur réconciliation finale.

Mort pour la France raconte la mort tragique du frère de Rachid Hami et le combat familial pour la reconnaissance des faits et la dignité du défunt, mais c’est également une manière de battre en brèche les stéréotypes sur les banlieues et les enfants issus de l’immigration, et ceci grâce à la mise en scène impressionnante et au jeu subtil des comédien.nes, qu’il s’agisse d’Ismaël, incarné par Karim Leklou, de Lubna Azabal, la mère, ou de Shaïn Boumedine qui interprète AÏssa. Ces personnages portent en eux-mêmes la souffrance de la séparation et de l’exil avec une sincérité et une dignité qui font de ce récit un grand film, qui génère une profonde réflexion sociale et politique sur les histoires mêlées — française et algérienne —, et les traces indélébiles de la colonisation.
La fin du film est magnifique, bouleversante et ouverte.
Cet entretien avec Rachid Hami et le comédien Shaïn Boumedine s’est déroulé au cours du Festival international du cinéma méditerranéen, le CINEMED, le 22 octobre dernier.
Pour la France de Rachid Hami est le 8 février au cinéma

Il faut souligner toutefois que dix années ont été nécessaires pour que la mort de Jallal Hami, le frère du réalisateur, décédé dans les mêmes circonstances tragiques évoquées dans le film, dix ans pour que deux anciens élèves et un responsable de Saint Cyr soient reconnus coupables d’homicide involontaire et condamnés à huit mois de prison… avec sursis.

Domingo et la brume
Film de Ariel Escalante Meza (15 février 2023)

Le film se situe dans les montagnes tropicales du Costa Rica et « la métaphore la plus puissante du film est clairement celle du territoire. » Comme le dit Ariel Escalante Meza, Domingo et la brume est un film néoréaliste peuplé de fantômes. Il y a cette brume qui s’insinue partout et donne vie au fantôme de Marilla, la femme de Domingo, dont la mort le hante comme un reproche sans fin. Sa fille l’accuse d’ailleurs de l’avoir brisée par son comportement et d’avoir sans doute provoqué sa disparition. Cependant, ce sont « les visites de Marilla, à travers la brume, [qui] poussent Domingo à défendre ce qui lui appartient la nuit. » Domingo et la brume est un film fantastique sur fond d’expropriation brutale de leur terre des plus pauvres, dernière chose qui leur appartient encore. Malgré tout, Domingo résiste aux entrepreneurs qui n’hésitent pas à menacer les habitants qu’ils délogent les uns après les autres pour faire passer une autoroute au milieu de la forêt, pour détruire une terre vierge et mystique qui, par cette brume, communique avec Domingo.

Au début, ils sont trois amis et voisins à résister, mais les hommes de mains des entrepreneurs tirent sur les maisons la nuit et effraient les familles. Peu à peu, Domingo demeure le seul à s’opposer aux bétonneuses, même s’il comprend que son combat contre cette violence est perdu d’avance, il prend les armes un peu à la manière d’un Don Quichotte contemporain. Cette résistance est aussi pour lui une prise de conscience qui représente un espoir, la dignité retrouvée, un élan vers un destin qui lui a échappé.
« Il aurait été impensable de faire un film aussi punk et atmosphérique pour finalement se reposer sur des images de synthèse coûteuses [précise Ariel Escalante Meza], cela ne cadrait pas avec la politique et l’esthétique du film. » Les effets ont donc été fabriqués de manière artisanale, ce qui donne au film une certaine ambiance de conte et de proximité. « Les théories marxistes me passionnent, d’un point de vue philosophique [ajoute le réalisateur]. Elles essaient d’expliquer la réalité sous l’angle du conflit et de la contradiction, plutôt que de l’harmonie. […] Aussi, j’ai décidé de construire mon film en confrontant différents styles cinématographiques. J’ai même essayé d’enlever les transitions entre les deux mondes au montage et au mixage son. »
Ce qui a pour effet l’envoûtement créé par le film, et le texte de la voix off imprégné de magie poétique, sans pour autant gommer l’analyse sociale, le constat de la destruction de la terre par la loi du plus fort. C’est aussi la puissance du film, très ancré dans une réalité sociale latino-américaine brutale, corrompue, où les expropriations sont courantes, où la violence domine au nom d’un progrès hypothétique, qui évidemment ne profite qu’aux privilégiés. C’est pourquoi la résistance de Domingo, son refus de partir, sans héroïsme, résonne comme le cri de révolte d’un peuple opprimé depuis des années, sinon des décennies, et devient un cri d’espoir aussi. Ce que raconte et illustre la fin du film, qui semble finalement le début vers une autre réalité.

Domingo et la brume d’Ariel Escalante Meza au cinéma le 15 février 2023.
Illustrations musicales extraites de la bande son, musique originale d’Alberto Torres.

La Romancière, le film et le heureux hasard
Film de Hong Sangsoo (15 février 2023)

Dans la banlieue de Séoul, une romancière connue rend visite à une amie libraire perdue de vue depuis un certain temps. Et en se promenant dans le quartier, Junhee, la romancière, croise un réalisateur et son épouse. Cette rencontre fortuite en entraîne une autre, et bientôt elle fait la connaissance d’une jeune actrice qui l’inspire, c’est alors qu’elle lui propose de faire un film avec elle, ce qui amène la séquence du jardin tournée auparavant par Hong Sangsoo. Pour La Romancière, le film et l’heureux hasard, Hong Sangsoo a travaillé de nouveau avec la comédienne de son précédent film, Juste sous vos yeux, mais cette fois elle n’est pas actrice, elle incarne une romancière qui va réaliser son premier film.

Le style Hong Sangsoo est particulier et à première vue semble la reproduction d’un système : « comme un peintre qui a besoin d’un modèle [dit-il]. Comme lui, j’ai besoin de deux choses, des lieux et des acteurs. C’est ce qui me permet de commencer à penser sérieusement au film. […] j’ai compris qu’une fois ces choix opérés, je pouvais vraiment me concentrer environ deux semaines pour parvenir à une intrigue, dans une structure simple. » Cela paraît évident et cependant chacun de ses films est différent malgré un déroulement que l’on peut qualifier de similaire : « Maintenant je tourne le jour même ce qui a été écrit la veille : je monte la nuit ce que je viens de tourner. En fonction de cela, j’écris le scénario du jour suivant. » Ce qui confère au réalisateur une indépendance, sans doute également ressentie par les comédiennes et les comédiens et qui les pousse vers une liberté d’interprétation. Cela produit une spontanéité, un naturel même si le jeu n’est pas improvisé, mais il en garde l’intention.

« Aujourd’hui, même si quelqu’un me proposait un gros budget, est-ce que j’accepterais ? Peut-être que non. Parce qu’avec l’argent, il y a toujours des contraintes. Avant tout, j’ai besoin de ma liberté de faire tout ce que j’ai envie de faire. C’est ça la vertu de mon système, ce que j’y gagne. Quand il y beaucoup d’argent, on prend conscience des gens qui nous financent, de leurs goûts et de leurs opinions, et forcément, ça nous empêche. » Indépendant, simple et sophistiqué, c’est peut-être ce que l’on pourrait principalement retenir de la ligne du réalisateur, mais si celle-ci montre une constance dans les sujets abordés, dans la structure du récit, néanmoins elle marque un renouvellement dans la continuité de l’itinéraire créatif du réalisateur. C’est certainement ce qui fait la singularité du style de Hong Sangsoo et l’attrait de ses films.
La Romancière, le film et l’heureux hasard de Hong Sangsoo est à découvrir au cinéma le 15 février 2023.

À signaler : une rétrospective des films de Hong Sangsoo se tiendra à la cinémathèque du 15 février au 5 mars, présenté ainsi, Hong Sangsoo, sans fin ni commencement. On ne saurait mieux dire…

Le 28 janvier dernier, nous parlions du film de Michale Boganime, Tel Aviv Beyrouth (en salles depuis le 1er février), en sa compagnie, malheureusement, j’étais seule à la technique et le résultat fut catastrophique. Alors pour ne pas nuire au travail original de Michal Boganime et après un remontage, nous rediffusons cet entretien.

Tel Aviv Beyrouth
Film de Michal Boganim (au cinéma depuis le 1er février 2023)

Rencontre avec Michale Boganim, réalisatrice de Tel Aviv Beyrouth, mais également d’un film que nous avons particulièrement aimé dans les chroniques, sorti en juin dernier, Mizrahim. Les oubliés de la terre promise. Road movie de la mémoire, Mizrahim. Les oubliés de la terre promise explore des espaces, des zones périphériques pour retracer l’histoire de la moitié de la population israélienne, en rapportant ses constats, ses révoltes et ses luttes. C’est aussi un retour sur les lieux de l’enfance de Michale dans une démarche personnelle de transmission de l’histoire familiale à sa fille.
Dans ces deux films, Michale Boganim aborde la question de l’exil et développe des sujets, rarement sinon jamais traités, au cinéma : pour le premier, les désillusions des juifs orientaux qui ont cru en un pays — Ïsraël — à ses rêves contradictoires, fondés soi-disant sur l’égalité ; et le second, Tel Aviv Beyrouth, qui montre l’exil forcé des membres de l’armée libanaise ayant collaboré pendant l’occupation militaire israélienne à partir de 1984, après l’invasion de 1982. Tel Aviv Beyrouth commence en 1984, avec les débuts du Hezbollah et la collaboration entre l’armée du Sud du Liban et l’armée israélienne.
Deux familles, l’une libanaise et l’autre israélienne, sont piégées dans des guerres à répétition entre le Liban et Israël. On a du mal à imaginer, sans y être allé, combien le sud du Liban et la ville de Haïfa, au nord d’Israël, sont proches, d’où l’incroyable d’une situation dramatique qui touche et bouleverse la population de cette région et impacte les populations civiles des deux côtés.
Le film se déroule donc sur trois périodes : 1984, puis 2000 avec le retrait de l’armée israélienne, l’abandon des miliciens libanais et la fermeture d’une frontière infranchissable, sauf pour les morts ; enfin 2006 et la seconde guerre contre le Liban.

On a certainement encore plus de difficulté à imaginer qu’avant 1948, une ligne ferroviaire relayait Tel Aviv à Beyrouth. Et pourtant, lors d’un entretien, Ronald Creagh, auteur de Expériences libertaires aux Etats-Unis et l’Affaire Sacco et Vanzetti, me disait qu’enfant il avait fait le voyage en train de Port Saïd à Beyrouth pour des vacances familiales. Le train, qui reliait ces territoires, est évoqué dès le début de Tel Aviv Beyrouth, et cela met en perspective l’absurdité de la situation. Le thème de la frontière est au centre du film : la séparation des peuples, des familles, des ami.es en dépit de la proximité des territoires.
Tel Aviv Beyrouth et Mizrahim. Les oubliés de la terre promise, sont deux films qui, partant de l’expérience des personnes, donnent à voir et à comprendre sans aucun doute beaucoup plus sur le Moyen-Orient et ses déchirements.
Tel Aviv Beyrouth de Michale Boganim est un film essentiel pour appréhender une réalité au prisme de visions de femmes et il est sur les écrans depuis le 1er février.
À présent un film qui sort en DVD/BRD, un film où les genres se côtoient dans un humour trash et subversif : X de T West .

Rarement distribués en France, les films de T West sont surtout vus dans les festivals. X est un film à tiroirs qui surfe sur les genres, on pourrait penser d’après le titre qu’il s’agit d’un film porno, mais c’est en fait un film d’horreur critique et provocateur sur les prêcheurs qui écument la Bible Belt (littéralement ceinture de la Bible) aux Etats-Unis. Ils se manifestent sur différentes chaînes de télévision depuis des années, avec le slogan : « America needs Jesus » (L’Amérique a besoin de Jésus). Vous êtes sur Radio Libertaire, la radio sans dieu ni maître !
Le film se déroule en 1979. La séquence d’ouverture, en 4/3 assez pourri, montre une vieille ferme entourée de voitures de police. « Tu devrais venir voir ça sheriff » dit l’un des policiers avant de descendre dans la cave, « My God ! » (Mon dieu) s’écrie le shériff. La caméra bascule… Retour en arrière une semaine auparavant.

Cela débute par un projet de film porno, histoire de se faire rapidement du fric. Dans les loges d’un cabaret minable, Bay Burlesque, Maxine se prépare une ligne de coke. Arrive le producteur, à l’initiative du projet de porno, qui se tournera explique-t-il dans un coin perdu pour ne pas attirer l’attention des autorités. Après un voyage en bus VW et la vision d’une vache éventrée sur la route, l’équipe de tournage arrive à la ferme pour s’installer dans le bâtiment loué par le producteur, mais l’accueil du fermier est très inhospitalier, il braque son fusil de chasse sur le producteur, façon Motorpsycho Nitemare de Bob Dylan. Après quelques explications pour calmer le jeu, l’équipe s’installe dans le bâtiment qui semble être resté en l’état depuis la guerre de Sécession, avec la promesse faite au propriétaire de ne pas déranger sa femme. Durant le tournage d’une scène de baise, Maxine, qui s’ennuie un peu, décide d’aller se baigner dans un étang proche, infesté de caïmans. Elle n’en sait rien et échappe de justesse aux mâchoires de l’un d’eux, ce qui donne un plan drôle et impressionnant, vu d’en haut, de la bête attirée par la chair fraîche. C’est quasiment graphique. Au sortir de la baignade, elle remarque une vieille femme qui lui fait signe de la suivre et l’entraîne dans la maison principale, où elle découvre des photos anciennes et des poupées maquillées. « Ce sera notre secret  » dit la vieille, elle s’appelle Pearl, et fait sortir Maxine avant que son mari, le fermier, ne revienne.

Retour au tournage et gros plan sur l’enregistrement d’une séquence porno par Lorraine, preneuse de son et petite amie du réalisateur. Les séquences porno se poursuivent, où finalement il n’y a que le décor qui change et les protagonistes féminines, titre du film : Les filles du fermier ! L’étalon de la bande, c’est un ancien marine. Lorraine, qui est traitée de coincée par des membres de l’équipe, décide alors de participer au tournage, mais cela n’est pas du goût du réalisateur, tourner un film indépendant, oui, mais un porno et avec sa nana, pas question. Il décide donc que quitter l’équipe le soir même, se met au volant du bus, mais est arrêté par Pearl qui le drague, il se défend et elle le tue. C’est à ce moment-là que le film bascule dans un scénario à la Pink Flamingos de John Waters. Lorraine cherche son ami avec le producteur qui marche sur un clou et se fait embrocher par Pearl, nympho et nostalgique de sa jeunesse. C’est ensuite le tour du marine noir, l’étalon de service, de sa copine blonde tombée dans l’étang aux caïmans — « J’aime pas les blondes ! » commente Pearl —, et finalement de Lorraine, enfermée dans la cave… Avec en prime une scène torride entre Pearl et le fermier, malgré ses réticences, « je ne peux pas te donner ce que tu veux à cause de mon cœur », mais Pearl ne veut rien entendre et le fermier doit s’exécuter, avec Maxine planquée sous le lit de la scène. Maxine s’esquive, cherche les clés du bus, clin d’œil en passant à Psychose d’Alfred Hitchcock lorsque l’on découvre une voiture à demi immergée, ce qui en dit long sur les habitudes du couple diabolique, Pearl et son fermier de mari… Et tout cela avec en fond sonore et sur petit écran le prêcheur de service, complètement allumé, qui tempête contre les
« turpitudes » des jeunes ! « Ce sera notre secret »… Alléluia !
Sous couvert de tournage porno et d’horreur, il est surtout question dans X de puritanisme, de religion et de l’implantation des chaînes religieuses chrétiennes aux Etats-Unis qui ont une énorme influence. N’oublions pas que sur les dollars, il est inscrit « in God we trust » (nous avons confiance en dieu).
Mais revenons à l’enquête des flics sur le carnage. « C’est quoi ça Shériff ? » demande l’un d’eux lorsqu’il découvre la caméra abandonnée. « Après tout ce que j’ai vu ici [répond le sheriff], je dirais que c’est un film d’horreur tordu. »
End of the story, fin de l’histoire…
X de T West à présent en DVD et BRD. À ne pas manquer si vous aimez John Waters et la critique trash.