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Samedi 2 décembre 2023
Nosferatu. Mémoires d’une légende des ténèbres de Alain Pozzuoli. Les Filles vont bien de Itsaso Arana. Fremont de Babak Jalali. Batiment 5 de Ladj Ly. L’Enfant du paradis de Salim Kechiouche. The Soiled Doves of Tijuana de Jean-Charles Hue. Trilogie d’Apu de Satyajit Ray : La Complainte du sentier, L’Invaincu, Le Monde d’Apu. Retour de festival : : 29ème Festival Chéries-Chéris par Caroline Barbarit
Article mis en ligne le 4 décembre 2023

par CP

Nosferatu. Mémoires d’une légende des ténèbres
Alain Pozzuoli (éditions Terre de brume)

Entretien avec Alain Pozzuoli

Les Filles vont bien
Film de Itsaso Arana (29 novembre 2023)

Fremont
Film de Babak Jalali (6 décembre 2023)

Batiment 5
Film de Ladj Ly (6 décembre 2023)

L’Enfant du paradis
Film de Salim Kechiouche (6 décembre 2023)

The Soiled Doves of Tijuana
Film de Jean-Charles Hue (6 décembre 2023)

La Complainte du sentier
L’Invaincu
Le Monde d’Apu

Trilogie d’Apu de Satyajit Ray (6 décembre 2023)

Retour du 29ème festival Chéries-Chéris
Par Caroline Barbarit, critique de cinéma et fondatrice du festival Rainbow Screen à Montpellier.

Nosferatu. Mémoires d’une légende des ténèbres
Alain Pozzuoli (éditions Terre de brume)

Entretien avec Alain Pozzuoli

Nosferatu, évidemment tout le monde a en tête la silhouette emblématique et menaçante qui hante le film de Murnau, chef d’œuvre cinématographique de 1922, considéré par certaines personnes comme un poème métaphysique et par d’autres comme une symphonie horrifique… Le remake en 1979 par Werner Herzog, Nosferatu fantôme de la nuit, interprété par un Klaus Kinski littéralement habité par son personnage n’a en rien amoindri la légende qui perdure.
Et voilà Nosferatu devenu aujourd’hui rock star internationale, dont la musique serait « un mix des Pink Floyd et de Bauhaus, en plus sophistiqué, mais aussi d’Alan Vega et de Marilyn Manson, ou, dans ses accents les plus durs, d’Iron Maiden ». Un jeune critique musical rêve de rencontrer Nosferatu pour mettre à jour l’un des personnages les plus secrets et les plus connus, réaliser un scoop de journaliste. Mais dans cette rencontre qui manipule qui ?
Alain Pozzuoli s’amuse à nous balader entre mythes, recherches anecdotiques, clins d’œil humoristiques, toujours sous l’égide évidemment de la littérature vampirique, du cinéma fantastique et de la musique… Un roman en forme d’énigme, une enquête aux ramifications singulières, vous avez dit vampire ? En attendant c’est sûr il y a subversion et mystère…
Les illustrations musicales de l’entretien sont extraites de trois bandes son choisies avec Alain Pozzuoli, Dracula de Philip Glass, Nosferatu et Les Prédateurs, à l’exception de Nina Hagen, Naturträne. Et Patti Smith, People Have the Power.

Les Filles vont bien
Film de Itsaso Arana (29 novembre 2023)

« De Héroïdes à La Maison de Bernarda Alba, des “Belles au bois dormant” aux histoires victoriennes, les femmes désirent, rêvent et imaginent, s’impatientent, écrivent ou s’affrontent dans une sorte de sororité à la fois solidaire et forcée. » Cette note de la réalisatrice résume ainsi parfaitement le choix de sa démarche dans la construction et la réalisation des Filles vont bien. S’ajoutent à cela deux de ses passions — le théâtre et le cinéma — et la trame de l’histoire est en place, on a plus qu’à faire résonner les trois coups pour que le rideau se lève et que la toile s’anime.
Un groupe de jeunes femmes arrive dans une maison à la campagne, personne ne répond à l’appel bien que la troupe soit attendue. C’est l’instant suspendu de la sieste et le plein été. Mais bientôt les jeunes femmes s’installent dans la maison… Elles viennent pour répéter une pièce de théâtre, un projet à la fois en costumes et très moderne, il n’empêche que l’on garde en mémoire une idée d’improvisation, d’inattendu qui marque tout le récit comme pour s’acclimater aux surprises à venir — pour le public comme d’ailleurs pour les protagonistes —, aux rebondissements dans le déroulé des répétitions qui, évidemment, se mêlent aux histoires personnelles des femmes, aux souvenirs, aux attentes et personnalités de chacune. C’est en fait « une histoire sur les processus créatifs eux-mêmes, la création en équipe, les doutes et les contradictions d’un groupe d’actrices qui sont transformées et traversées par les matériaux d’une pièce de théâtre. » Pourtant, comme l’assure Itsaso Arana, réalisatrice et comédienne : « Je n’ai pas fait ce film par dogmatisme, ni pour illustrer une idée. J’ai fait ce film pour dessiner le portrait de quelques actrices que j’aime, pour recueillir des expériences et de la sagesse, pour faire de nos leçons de vie notre propre héritage. »
Une histoire simple au premier abord, mais finalement complexe sur le croisement de la réalité et de la fiction, du théâtre et du cinéma, de la liberté et de la maternité, d’hier et d’aujourd’hui, du regard de l’autre et des contes de l’enfance, des crapauds qui se transforment en princes ou l’inverse, des robes de princesses et beaucoup de dialogues, sérieux et facétieux… surprenants. Ce qui renforce l’impression d’une réalisation en évolution. Les Filles vont bien, l’idée du groupe de femmes en répétitions « est né de la conviction profonde que faire du cinéma, c’est faire avancer sa propre vie, une façon de se sentir plus vivant dans sa vie. » Décidément les filles vont bien et offrent de plus en plus des surprises cinématographiques savoureuses et étonnantes.
Les Filles vont bien de Itsaso Arana est en salles depuis le 29 novembre 2023.

Fremont
Film de Babak Jalali (6 décembre 2023)

Donya travaille dans une fabrique de Fortune Cookies à San Francisco. Réfugiée depuis le retour des Talibans en Afghanistan où elle était traductrice pour l’armée états-unienne, la jeune femme a des difficultés à trouver le sommeil, se sent seule et s’inquiète pour sa famille. Lorsqu’elle est promue dans son travail en se voyant confier la rédaction des messages dans les biscuits, sa routine en est bouleversée et elle semble déterminée à reprendre sa vie en mains. Elle décide de voir un psy pour régler son problème de sommeil et inverse en quelque sorte les rôles avec le praticien en lui indiquant ce qu’elle désire régler. À aucun moment, Donya ne se résigne ou se présente comme une victime, elle dit ce qu’elle pense, même de manière directe comme à son voisin. Par sa détermination, Donya sort des clichés à propos des femmes afghanes, elle est une jeune femme éduquée, qui ne se fait aucune illusion sur les Etats-Unis, mais n’a aucunement l’intention de se décourager ni de se laisser faire. La jeune interprète qui tient le rôle de Donya n’est pas une comédienne professionnelle, mais elle a vécu la même situation en étant obligée de fuir son pays, et elle donne à son rôle une force et un naturel remarquable.
« Au moment où nous avons écrit ce film avec Carolina [explique Babak Jalali], Trump était élu président des Etats-Unis et les Anglais votaient pour le Brexit. En Europe également, les mouvements populistes progressaient. Il y avait un climat général de montée des peurs et des angoisses, une pression accrue incitant à détester les “autres”. Et durant cette période, il se trouve que j’ai revu Harlan County USA (de Barbara Kopple, 1976), un documentaire sur une grève de mineurs dans le Kentucky où l’on voit toute une communauté se rassembler et soutenir un mouvement contre l’avidité des multinationales. Ce film montrait un exemple magnifique de solidarité. Mais à l’époque, le comté d’Harlan votait majoritairement démocrate, aujourd’hui il vote Trump à 90 %. Les gens de cette région ont-ils changé à ce point ? Ou n’est-ce pas plutôt la propagande de la peur qui a orienté leurs votes dans une direction opposée ? On observe le même phénomène dans le nord de l’Angleterre, en France, etc. Alors en écrivant ce film, nous avons voulu montrer que ces peurs étaient exagérées ou montées de toutes pièces par les démagogues et les médias friands d’audimat, que les choses vont moins mal qu’on ne le martèle sans cesse, que les gens se côtoient, se parlent, cohabitent, qu’ils soient américains, chinois ou afghans. On se disait avec Carolina, essayons de montrer que les gens sont encore capables de se comporter décemment, sans être trop sentimental, sans prétendre que le monde est tout rose, mais en soulignant qu’il y a encore de l’humanité, y compris dans un contexte de difficulté et de précarité. Le personnage le moins bienveillant du film est la femme du patron de la fabrique, mais même elle n’est pas si “mauvaise” que ça — elle est juste un peu revêche. »
Par cette déclaration, Babak Jalali situe le contexte du film — tourné en noir et blanc et en 4/3 pour être plus proche des personnages —, il affiche également à travers le personnage de Donya une volonté de donner une image différente des femmes afghanes. Il dit traiter de sujets difficiles dans ses films, mais vouloir toujours souligner l’absurdité de certaines situations : « j’adore mélanger la mélancolie et l’humour. Pour moi, un film ne doit jamais être trop forcé, trop dogmatique, trop didactique. Je sais quel est mon positionnement politique, je sais où je me situe et je pense que ce n’est pas nécessaire d’appuyer cela dans un lm. Au contraire, il faut faire passer les choses en douceur, avec subtilité. Par exemple, si on suit un minimum l’actualité, on sait qu’une Afghane de 21 ans en 2022 a vécu des contextes extrêmement difficiles dans son pays. Marteler cela dans le film ne serait d’aucune utilité, ni pour le film ni pour le [public], ce serait convoquer un sentiment de pitié, de condescendance. L’humour en revanche aide à humaniser Donya, à la rendre plus intéressante, plus complexe, et cela la met plus sur un pied d’égalité et de relation avec le [public]. »

Batiment 5
Film de Ladj Ly (6 décembre 2023)

En découvrant le nouveau plan de réaménagement qui prévoit —en douce — la destruction de l’immeuble où elle a grandi, une jeune femme impliquée dans la vie de sa commune, décide de réagir et mobilise ses proches et les gens du quartier. Habi est à la tête du mouvement et n’a pas l’intention de se laisser intimider, ni manipuler par un maire arrivé à ce poste un peu par hasard et surtout par ambition, à la suite du décès de l’ancien maire. Le maire opportuniste est pédiatre, et très vite séduit par le pouvoir, il n’a que faire de l’opposition des anti destruction du bâtiment 5 et d’ailleurs des gens du quartier.
Puisqu’il s’agit de projets immobiliers, le réalisateur a basé sa mise en scène sur un plan symboliquement et littéralement architectural : « le plan aérien d’ouverture est une véritable carte d’entrée, [et] fait office de plan de ville pour indiquer dans quel contexte, urbain comme social, va se dérouler cette histoire. » Il faut dire que le BATIMENT 5 est en fait son immeuble et Habi est son double en quelque sorte. Le plan de rénovation urbaine auquel est attaché le maire est un des plus importants en France, et sa mise en place se moque de la population des quartiers qui en est victime. « L’expropriation des gens avec rachat de leurs appartements à des montants ridicules montrée dans le film est une réalité », dit le réalisateur. Bref une vaste arnaque soutenue par le gouvernement et les intérêts de députés proches du pouvoir. Donc le maire se sent bousté par le haut de la pyramide.
BATIMENT 5 est la description de la lutte de la population qui n’a habituellement pas la parole, mais aussi souligne l’importance d’être ensemble. La solidarité et le combat vont bien ensemble. Le film est politique et revigorant, il renforce l’idée qu’il faut se battre et résister.
La manière de filmer les espaces, les bâtiments, les cages d’escalier, les couloirs d’une mairie, la maison du maire évoque également les différences de classe qui divisent la population et permet les abus de pouvoirs.
Batiment 5 de Ladj Ly, qui est issu de la banlieue, décrit parfaitement l’opposition entre le maire et la militante d’associations, le constat politique et les magouilles. On n’est pas surpris, mais la situation est exemplaire et certainement rappelle de nombreuses affaires.
« BATIMENT 5 assure qu’il est temps de repenser les choses [rappelle Ladj Ly]. Haby, cette militante, le symbolise, en cherchant des pistes, de nouveaux moyens de faire. A travers elle, j’ai autant voulu évoquer cette nouvelle génération de gens issus des quartiers qui commencent à s’intéresser à la politique, qu’à celle qui détient encore le pouvoir mais ne comprend plus rien à notre monde. »
Belle démonstration ! On lâche rien bien sûr !
Batiment 5 de Ladj Ly est au cinéma le 6 décembre 2023

L’Enfant du paradis
Film de Salim Kechiouche (6 décembre 2023)

Après une traversée du désert dans sa carrière de comédien, Yazid voit enfin se profiler le bout du tunnel. Sobre depuis six mois, il veut prouver à Garance, la femme qu’il aime, et à Hassan, son fils de 16 ans, qu’il est maintenant un autre homme, malgré les scènes qu’il a avec son ex. Mais en quelques jours, ses vieux démons resurgissent, la drogue, l’alcool, la fête, et avec eux les souvenirs de son enfance en Algérie. Garance cherche d’ailleurs à comprendre ce qui a déclenché l’addiction de Yazid.
Ce qui est aussi original et touchant, c’est le montage de films personnels, des archives familiales qui ouvrent des coins cachés du caractère de Yazid, interprété avec fougue par Salim Kechiouche. Tant dans le jeu que dans la direction des protagonistes, le film explose littéralement par moments, et garde un rythme soutenu jusqu’à la fin… à couper le souffle !
Un premier film puissant et admirablement joué…
L’Enfant du paradis de Salim Kechiouche à voir au cinéma

The Soiled Doves of Tijuana
Film de Jean-Charles Hue (6 décembre 2023)

Un film documentaire dédié à des femmes de la zona Norte, Yolanda, Mimosa… C’est un quartier de Tijuana où vivent des toxicomanes dans les rues, paumés pour la plupart. « Personne dans la Zona Norte n’est jamais vraiment ce qu’il prétend être, mais ce n’est pas grave, l’essentiel est qu’on puisse trouver là un refuge — un abri. Et c’est le cas parce que personne n’est jugé, personne n’est regardé de travers. C’est un lieu vraiment à part, pas plus grand qu’un petit arrondissement de Paris ».
The Soiled Doves of Tijuana, autrement dit les colombes souillées de Tijuana, pour désigner les prostituées, est un film difficile, car même si quartier est un refuge, on y côtoie une grande misère et la mort semble constamment présente.
C’est un document et il est en salles le 6 décembre.

Trilogie d’Apu de Satyajit Ray (6 décembre 2023)
La Complainte du sentier
L’Invaincu
Le Monde d’Apu

Sur les écrans, on pourra découvrir ou revoir la trilogie d’Apu le 6 décembre 2023
On se souvient évidemment du chef-d’œuvre de Satyajit Ray, le Salon de musique. Et voilà que ressort en copies restaurées la célèbre trilogie d’Apu du cinéaste bengali, qui a fait découvrir au monde le cinéma d’auteur indien. Trois films donc, La Complainte du sentier (Pather Panchali), L’Invaincu, enfin Le Monde d’Apu. Les trois films forment une chronique de la vie d’Apu, un garçon né dans une famille pauvre du Bengale rural jusqu’à son âge adulte à Calcutta, avec une fantastique bande son composée par Ravi Shankar.
La Complainte du sentier (Pather Panchali) (1955 — Noir et blanc)
C’est l’enfance d’Apu dans un village bengali au sein de sa famille, protégé par sa sœur Gurda, qui lui fait découvrir le monde, mais celle-ci tombe malade pendant l’absence du père parti chercher du travail.
Au retour du père, la famille décide de quitter le village.
L’Invaincu (Aparajito) (1956 — Noir et blanc)
Apu est devenu un jeune adolescent lorsque sa famille s’installe à Bénarès. Son père brahmane lit des textes sacrés sur les escaliers qui descendent au Gange. Ce dernier meurt et la mère décide de retourner vivre à la campagne. Apu étudie sérieusement et obtient une bourse pour étudier à Calcutta, où il part en laissant sa mère inconsolée de son départ.
Le Monde d’Apu (Aparajito) (1956 — Noir et blanc)
Troisième opus de l’histoire d’Apu. Sa mère est morte et Apu est au chômage. Il tente d’écrire et à la suite d’une visite dans un village où se marie la cousine d’un ami, il épouse la jeune fille et revient avec elle à Calcutta. Elle succombe en mettant leur fils au monde, Kaajal que Apu abandonne…
Les 3 films au cinéma le 6 décembre.

Retour du 29ème festival Chéries-Chéris
Par Caroline Barbarit, critique de cinéma et fondatrice du festival Rainbow Screen à Montpellier.
On peut découvrir dès mercredi prochain, 6 décembre, trois des films sélectionnés par le festival :
Levante de Lillah Halla (6 décembre 2023)

Blue Summer de Geng Zihan (6 décembre 2023)
Kokomo City de D. Smith (6 décembre)

Mais également
Sergent-Major Eismayer
Film de David Wagner (13 décembre 2023)
Nuit noire en Anatolie
Film de Özcan Alper (24 janvier 2024)
20 000 espèces d’abeilles
Film de Estabaliz Urresola Solaguren (14 février 2024)
All the Colours of the World are Between Black and White
Film de Babatunde Apalowo (17 février 2024)
The Summer With Carmen
Film de Zacharias Mavroeidis (Mai 2024)
Un Jour fille
Film de Jean-Claude Monod (Mai 2024)
Anhell 69
Film de Theo Montoya

Palmares :

Compétition fiction
Grand Prix : The Summer With Carmen de Zacharias Mavroeidis
Prix du jury : All The Colours of the World Are Between Black and White de Babatunde Apalowo
et On The Go de Julia de Castro et María Gisèle Royo
Prix d’interprétation : Teresa Sánchez pour Dos Estaciones

Compétition documentaire
Grand Prix : Kokomo City de D. Smith
Prix du jury : Anhell69 de Theo Montoya
Mention spéciale : Orlando, ma biographie politique de Paul B. Preciado

Compétition court métrage
Grand Prix : Héroïnes d’Astré Desrives
Prix du jury : Corps absents de Antonius Ghosn
Mentions spéciales du jury : 4801 nuits de Laurence Michel et Romy & Laure
Happées par le trou spatio-temporel ! de Laure Giappiconi et Romy Alizée
Prix Libertées-Chéries : Transfariana de Joris Lachaise