Chroniques rebelles
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Samedi 28 août 2004
Retour d’Argentine. Témoignage.
Avec Julia
Article mis en ligne le 10 février 2008

par CP

La commémoration des soixante ans de la Libération de Paris — version officielle — a été largement mise en scène avec le souvenir de la victoire contre les nazis. La victoire militaire éclipsant évidemment la lutte contre le fascisme et ses objectifs…

Jeudi 26 août 2004. 10 heures, les chars, les camions et autres vestiges de la Libération rentrent au musée en empruntant l’avenue de Clichy…

10h25. Porte de Clichy, station du RER C… 3 policiers contrôlent un homme aux tourniquets de la sortie, fouille complète au vu de tout le monde. Rien. Ah j’oublie de dire, l’homme était plutôt basané.

10h30. Sur le quai, quatre jeunes touristes allemandes, mais “ non-blanches ”, attendent le RER en direction de la Tour Eiffel. Les mêmes policiers passent, s’arrêtent et questionnent : “ Vous parlez français ? ” L’une des jeunes filles acquiesce. Le flic poursuit : “ — Quelle est votre nationalité ? — allemande. ” “ Ah, merci.
Et voilà : fin d’un contrôle au faciès.

Et si elles n’avaient pas été européennes ?

Jour ordinaire à Paris. La sécurité bleu marine — pour reprendre l’image de Maurice Rajsfus — est active et elle fait peur.

Vous aussi, vous en avez assez des cérémonies autour de la Libération et de ce même extrait de discours du général — monté en boucle —, de cette histoire officielle qui parle d’une seule guerre de Libération…

La libération inconnue. À chacun sa résistance de Maurice Rajsfus vous en donne une version bien différente. Il s’est agit, en fait, de trois guerres de libération : celle des maquisards révolutionnaires, celle des généraux et de la bourgeoisie, et enfin celle du Parti communiste. Trois visions opposées, des enjeux de pouvoir et des conflits internes, malgré le mythe d’une Résistance unitaire.

Pour beaucoup, le Résistance ne pouvait être que le prélude à une révolution sociale […] Les combattants de la Résistance ne luttaient pas seulement contre l’Occupant [mais aussi contre] les élites de l’État […] de l’autre côté de la barricade symbolique dans ce qu’on appelait la guerre de classes. ” Maurice Rajsfus, La libération inconnue. À chacun sa résistance (Cherche midi).

La guerre de classes, nous en parlerons aujourd’hui avec Julia qui revient d’Argentine. Et nous reviendrons aussi sur quelques livres, de la musique et nous évoquerons les futurs programmes des Chroniques rebelles sur Radio Libertaire.