Chroniques rebelles
Slogan du site
Descriptif du site
Samedi 8 mars 2008
30e Festival international de films de femmes
Avec Jackie Buet, Isabelle Poivert et Alenka Zver
Article mis en ligne le 10 mars 2008

par CP

« Cinquante films inédits (dont 10 longs-métrages de fiction, 10 longs-métrages documentaires et 30 courts-métrages).
Établir une compétition c’est rechercher des films, être attentifs à toutes les réalisations aux quatre coins du monde. Chaque année, nous devons choisir celles qui occuperont le devant de la scène parmi 1200 films reçus.
Nous proposons ainsi 50 films, dont la majorité sont des premières oeuvres. Le Festival se propose depuis 30 ans de mettre en avant des cinématographies riches, résistantes, ouvertes sur le monde.
Premiers talents ou confirmations, le Festival poursuit sa ligne engagée offrant ainsi, à toutes et tous, la possibilité de découvrir des cinématographies originales.
 »

Nous parlerons des droits des femmes et des « progrès accomplis […] pour l’élimination des stéréotypes liés au genre, notamment dans le domaine de l’éducation, de l’emploi, de la vie privée et professionnelle, de la participation politique, de la prise de décisions, et des médias. »

L’élimination des stéréotypes liés au genre tient-elle de la mission impossible ? Vaste sujet que nous aborderons donc avec Alenka Zver.

Mais d’abord le 30e Festival international de films de femmes, qui se déroulera du 14 au 23 mars 2008, à Créteil.

Trente années de festivals de films de femmes qui ont toujours présenté des sélections intéressantes, avec des films de tous les pays et de multiples découvertes qui pallient souvent l’absence de distribution.
Cette année encore, la sélection internationale de films porte à la réflexion, avec des découvertes et des surprises.
Sans oublier le meilleur du cinéma des femmes qui sera présenté en présence des réalisatrices : 30 ans / 30 films pour un « anniversaire avec les films qui ont marqué ces années de découverte. »

Cinquante films inédits en compétition, des longs métrages de fiction, des courts métrages, des documentaires … Notamment le film de Nadia Bouferkas, Li Fet met (Le passé est mort), sur les conséquences de la colonisation en Algérie et pour lequel, Nadia a déclaré : « Nous sommes dans la continuité de l’héritage colonial, d’où ce lieu [choisi pour le tournage], la SAS (section administrative spécialisée). Un lieu qui regroupe des mémoires multiples, un lieu unique qui, symboliquement, rappelle la domination française. »

Une réflexion sur la mémoire populaire et l’histoire officielle qui présentent évidemment des visions totalement divergentes de la situation.
Films et réflexions se croisent dans le festival qui « chahute les habitudes », qui fait vivre l’histoire, anime des expressions alternatives, lance des pistes… Un festival très riche avec des regards croisés dans le temps et l’espace, un voyage à travers les films de trente années de festivals, qu’il s’agisse du cinéma de Carole Roussopoulos que l’on découvre à nouveau
grâce au travail d’Hélène Fleckinger et du Centre Simone de Beauvoir,
des cinéastes espagnoles qui sont pour beaucoup dans la richesse et le foisonnement créatif du cinéma ibérique, ou encore du cinéma libanais où l’expression cinématographique nous offre toute une palette de réalisatrices remarquables comme Jocelyne Saab et Danièle Arbid.

Comme l’écrit Jackie Buet dans son édito : « Le cinéma des femmes accompagne au plus près, avec frissons, le mouvement, l’émancipation des femmes du monde entier là où elles en sont, dans leur trajectoire, leur disparité de cultures et d’héritage. C’est un cinéma actuel capable de jeter un pont avec le passé.
Que voit-on quand on regarde un tel cinéma ? Un voile se lever, des espaces s’ouvrir.
Quelle énigme résout un tel cinéma ? Celle du silence et de l’invisibilité des femmes.
 »

Les femmes ne sont plus invisibles, les femmes s’expriment, les femmes donnent leur vision du monde et de l’intime, les femmes se réapproprient
les images, les femmes revendiquent la parole et la caméra.