Chroniques rebelles
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Le Concile d’amour d’Oskar Panizza (Agone)
Les éditions Agone
Article mis en ligne le 14 février 2009
dernière modification le 13 mars 2009

par CP

Le concile d’amour d’Oskar Panizza (éditions Agone)

Chef-d’œuvre de la littérature satirique qui dénonce le pouvoir de l’Église et souligne l’absurdité de ses dogmes.

Lecture radiophonique avec Odila Caminos (la vierge Marie) et Nicolas Mourer (Satan).

Nous sommes au ciel… En enfer… Sur terre…

Avec les éditions Agone et Thierry Discepolo.

Le Concile d’amour.
Avec cette « tragédie céleste » en cinq actes, écrite au printemps 1893, Oskar Panizza est jugé coupable d’avoir causé un scandale par des propos blasphématoires « comme d’avoir outragé des institutions et des pratiques publiques des églises chrétiennes, et particulièrement de l’Église catholique ».
Et en mai 1895, le tribunal condamne Oskar Panizza à un an de prison et à la censure de l’ouvrage délictueux et sulfureux : le Concile d’amour .

Une condamnation qui donne une idée du caractère subversif de cette « tragédie céleste » en cinq actes. Il n’était évidemment pas question d’entendre la défense de l’auteur qui ose avancer que la « satire est une forme d’art tout aussi valable que n’importe quelle autre » et qu’un auteur qui écrit « une satire divine, une comédie divine [en soit réduit] aux modèles humains. » Argutie inutile, car « lorsqu’il s’agit du divin, seule la peinture du sublime est permise et la peinture du comique défendue. »
Défense de critiquer la religion et pas touche au sacré ! Malgré le fait que «  la satire est un don inné chez » l’être humain.

Pour comprendre l’enjeu des autorités, voici toute l’histoire :
Vers la fin du XVe siècle, Dieu prend connaissance par ses messagers — ses services secrets — qu’à la cour des Borgia, la morale chrétienne est totalement bafouée par un pape débauché, Alexandre VI.
Ce dernier, non content d’afficher des maîtresses et d’assassiner ceux ou celles qui le dérangent, orchestre orgies sur orgies.

Dieu tient alors un concile où le diable est convoqué pour faire la sale besogne.

Et Dieu dit au Diable :

« — Cherche dans tes chaudrons de sorcière ! Il n’y manque pas d’ingrédients ! Et dans ton enfer, tu en as bien stocké de toutes les couleurs ! Tu es passé maître dans ce genre de cuisine ! Crée, brasse, mélange, engendre-moi quelque chose ! »

Car il s’agit de punir les hommes et les femmes par où ils et elles ont péché ! Et la vierge Marie, maîtresse femme flanquée de son avorton de fils — vous savez «  le fruit de ses entrailles » — d’ajouter :

« — On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre ! » [1]

J’espère que vous suivez…

Car en 1495, le diable dépêche sur terre une créature magnifique, une femme toute en séduction, « Belle — séductrice — sensuelle — vénéneuse ! » qui transmet une maladie honteuse et divine…

Oui, oui, vous êtes bien sur Radio libertaire, la radio sans dieu, sans maître et sans publicité.

« Les éditions Agone ont pris leur essor en 1998 à partir d’une revue du même nom, née à Marseille en 1990. Leur singularité réside dans la construction conjointe d’une ligne éditoriale soucieuse des luttes de notre présent, soumise aux exigences du savoir et appuyée sur un mode d’organisation auto-gestionnaire. » 1998 -2009, un catalogue impressionnant et des succès d’édition.

www.agone.org