Chroniques rebelles
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L’argent et les chansons, musiques, cinéma et revues, consommation et débaptisation…
Samedi 29 août 1998
Article mis en ligne le 11 janvier 2009

par CP

L’été s’achève et nous voilà coincés entre les bombardements étatsuniens de représailles au Soudan et en Afghanistan, les combats pour le pouvoir au Congo sur fond de nationalisme et de haine et l’angoisse du krach boursier.

Pour les bombardements contre la "menace islamiste terroriste" : on se demande pourquoi le régime des taliban n’a guère soulevé de protestations de la part des décisionnaires nord-américains lorsque les ONG ont été sommées de partir d’Afghanistan, abandonnant encore plus les femmes à l’horreur quotidienne qu’elles endurent depuis l’arrivée de ces "fous de Dieu" au pouvoir. Les États-Unis ne considéraient sans doute pas les taliban, auprès desquels les mollahs iraniens font figure d’exemple de tolérance, comme des terroristes quand ils lapidaient, arrêtaient les passants pour des barbes trop courtes, qu’ils exécutaient, torturaient, et enfin interdisaient l’école et les soins aux femmes. Non, les taliban sont devenus des terroristes lorsqu’ils ont accueilli un "nouveau prophète", façon milliardaire, venu d’Arabie saoudite, soupçonné de lancer un djihad sous forme de voitures piégées contre les "intérêts" US à l’étranger.

Les représailles étatsuniens, de la légitime défense et une pression sur les pays "terroristes" ? Certains journalistes parlent aussi de bombardements-diversion pour faire oublier le feuilleton des pantalonades de Clinton et ses déclarations embarrassées. En tous cas, entre ses éjaculations et ses bombardements, il a convaincu tout le monde : il en a, lui, des couilles.
Réactions de l’ONU aux représailles : ce n’est pas bien. Réactions de notre gouvernement : il désapprouve, mais il "comprend".

De quoi rester songeur ou songeuse quand on se souvient qu’il y a trois ans, toute une population était abandonnée, sacrifiée à Srebrenica et dans la région de la Drina. Des civils abandonnés, livrés à des malades de la guerre et du nationalisme. En 1995, il n’y a pas eu de représailles en Bosnie. Et actuellement, c’est la population kosovare qui se retrouve sur les routes et en otage du nationalisme ambiant. Beaucoup de regrets, côté occidental, mais rien ne bouge et ce sont encore les civils qui sont les victimes.
En Irak, pendant ce temps, l’embargo continue de tuer les plus faibles, c’est-à-dire les enfants.

Au Congo, les ventes d’armes ont du grimper en flèche avec ce nouveau conflit. Les massacres de civils aussi. Quelle est la part du budget des pays africains pour l’achat d’armes alors que les populations manquent de tout ? Dans certains pays, les trois quart du budget global. Le choix entre les écoles, les hôpitaux et la "défense nationale" est vite fait. On achète des armes. Tout bénéfice pour les producteurs d’armes dont la France est.

L’année dernière, nous avions le pape et la "princesse du peuple", cette année nous aurons la comémoration du drame princier (très lucratif) — un nouveau bouquin vient de sortir au titre évocateur, Diana, l’emblème et la victime — et le spectre du krach boursier. Ah le krach boursier avec le "rouble en chute libre". Il paraît que "les organes de régulation mondiale fonctionnent mal", c’est notre ministre des Affaires étrangères qui le dit.
Il paraît aussi que la rentrée sera chaude…

En attendant si nous parlions de fric, de blé, de fluss, de pèze, de galette, de tunes, de pognon, d’argent quoi et de capitalisme… puisque c’est de cela dont il est question.