Chroniques rebelles
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Guide méchant [et parfois moche] de Paris (second épisode). Station Buttes-Chaumont
de Jean-Manuel Traimond. Photos Christiane Passevant
Article mis en ligne le 15 mars 2009
dernière modification le 6 mars 2009

par CP

Une deuxième balade ironique dans Paris…

Station Buttes-Chaumont

Station Château de Vincennes

Station Louise Michel

Station Bourse

Station Voltaire

Station Havre-Caumartin

Caractère indispensable du métro

Poésie du bâton

Station la plus profonde du réseau parisien, Buttes-Chaumont, transformée par les nazis en salle d’opérations chirurgicales à l’abri des bombardements, réparait des humains afin qu’ils continuent à en abîmer d’autres.

Le parc des Buttes-Chaumont a l’histoire la plus sanglante de Paris. D’abord parce qu’il fut construit sur l’emplacement du gibet de Montfaucon. Où l’on creusa ensuite des carrières de gypse au beau nom, les carrières d’Amérique. Ce nom signalait à la fois la destination que l’on croyait au plâtre tiré du gypse, le refuge qu’elles offraient aux sans-logis, et l’éloignement du lieu, auquel les fours à chaux, leurs fumées et leurs flammes valurent un second surnom : les chaudières d’enfer.

Ces carrières d’Amérique causèrent toutefois bien des éboulements mortels lors de la construction du parc. Et, lors du massacre des Communards par les Versaillais, huit cents Communards qui croyaient y avoir trouvé un abri sûr y furent fusillés.

Entre le gibet et le massacre, se situe la tuerie, un mot qui sert parfois à désigner des abattoirs. Le parc des Buttes-Chaumont devait éliminer une source de puanteur qui désolait tout Paris, les équarrisseurs. Théophile Gautier (Voyage hors barrières, éditions Rumeurs des Alpes) rendit visite à cette population chargée de la pire besogne possible : « À mesure qu’on avance, la physionomie du paysage devient étrange et sauvage ; la végétation disparaît complètement, il n’y a pas un seul arbre, un seul arbuste dans tout ce rayon, pas un bouton d’or, pas une herbe pas un brin de folle avoine ; la terre, brûlée par des sels corrosifs, dévore les germes que le vent y sème, et ne peut rien produire. (…)

À lire dans Divergences , avril 2009


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