Chroniques rebelles
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Serge Utgé-Royo et Med Hondo : L’espoir têtu !
Samedi 13 juin 2009
Article mis en ligne le 14 juin 2009

par CP

L’Espoir têtu

Nouveau spectacle de Serge Utgé-Royo

Mise en scène de Med Hondo

DU 17 JUIN AU 5 JUILLET 2009 à 20 h et les dimanches à 17 h 30

Vingtième théâtre - 7, rue des Plâtrières - Paris 20e

Métro Ménilmontant ou Gambetta

les 17, 18, 19, 20, 21 *, 26, 27, 28 juin
et les 3, 4, 5 juillet 2009
à 20 h et les dimanches à 17 h 30

* le 21, jour de la Fête de la musique, Serge invite
de nombreux(ses) artistes et donne un extrait de L’Espoir têtu.

Tous les autres jours, un(e) invité(e) en première partie.

L’un chante « encore pour de beaux lendemains têtus,

Des rêves jugés impossibles qu’il faudrait avoir vécus »…

« Jusqu’à ce que fondent les pierres »...

L’autre est un nomade aux multiples talents qui, de la Mauritanie où il est né, a suivi une longue piste, passant notamment par le Maroc et Marseille pour arriver à Paris.

Et ces deux-là — Serge Utgé-Royo et Med Hondo —, un jour, se rencontrent. C’était évident, c’était écrit car des liens les réunissent : l’amour des mots qui sonnent justes, les voix qui racontent des histoires, les histoires de la vie, les « colères poétiques », les luttes contre la misère, l’injustice, la discrimination… Sans oublier l’utopie d’un monde possible, égalitaire où les sourires sont vrais, où les êtres partagent et sont solidaires…

L’espoir têtu … Joli titre pour ce nouveau spectacle de Serge Utgé-Royo, mis en scène par Med Hondo. Deux amis qui n’abandonnent ni leurs convictions ni leurs principes et qui gardent un espoir… têtu.

Il était une fois un « étrange étranger » du grand continent de l’autre côté de la Méditerranée qui aimait à transposer en images le vécu, les difficultés de ces «  Bicots-nègres » qui immigrent vers le pays des droits humains… Quand il arrive en France en 1959, Med Hondo a une vingtaine d’années, mais il a déjà l’œil acerbe pour constater le racisme et les a priori ancrés dans les mentalités de la « métropole », comme on dit. Outre le racisme ordinaire au quotidien, il y a celui — plus dissimulé, plus pernicieux — qui écarte, exclut les populations « colonisées » des écrans, des spectacles, des médias. La représentation des Maghrébins, des Africains, des Asiatiques est alors quasi nulle ou très caricaturale. Autrement dit, le déni des autres cultures perdure depuis l’esclavage et la colonisation. Pourtant, il paraît que leurs ancêtres étaient des Gaulois… Je ne plaisante pas ! C’est ce que l’on enseignait dans les écoles coloniales — quand il y en avait. Pourtant aussi, ces mêmes populations avaient servi de chair à canon pendant les guerres !

À Paris, Med Hondo vit de petits boulots et s’inscrit à des cours de théâtre. Il fonde une compagnie, met en scène des pièces et s’intéresse très vite au cinéma. Il réalise Soleil O en 1969, Les Bicots-nègres, vos voisins en 1973, Nous avons toute la mort pour dormir en 1977, Sarraouina en 1986, Lumière noire en 1994 pour ne citer que quelques-uns de ses films.
Tour à tour comédien, metteur en scène, réalisateur de fictions et de documentaires, il prête aussi sa voix à des stars états-uniennes dans les doublages de films.

Aujourd’hui, il met en espace le nouveau spectacle de Serge Utgé-royo, l’Espoir têtu

Une série de spectacles qui commence le 17 juin et se poursuit jusqu’au 5 juillet…

Permettez que je dise ici les coups que je n’ai pas choisis, L’incertitude de l’instant casse nos joies et nous salit... J’aimerais tant que vous sachiez tenir lorsque souffle le vent De la peur du demain qui vient et de la haine du présent.

Les jeunes gens désemparés n’ont plus de rêves d’avenir
Et les anciens ont oublié de partager leurs souvenirs...
Ils sont perdus dans nos musées et coulent dans le désespoir,
Entourés de loueurs d’images et assommés de jeux blafards.

Permettez que je danse et rie de nos glorieux représentants,
De leurs petites vanités et de leurs aimables serments,
De nos humiliations d’acier et de nos superbes défaites
Qui nous éclaireront, le soir, dans la fureur de nos tempêtes.

Un petit peuple, tristement, sourit devant les menteries.
Les élus des cages dorées étudient le pas des marquis.
Le travail est au paradis et le chômage est en enfer.
Faudrait-il voter pour les chiens errants et les chats de gouttière ?

Permettez que je chante encore pour de beaux lendemains têtus,
Des rêves jugés impossibles qu’il faudrait avoir vécus,
Des sourires incandescents qui sécheraient toutes les larmes
Et des symphonies sans chéquier qui ne seraient pas du vacarme.

Il faut dénuder les bergers, les députés, les présidents,
Les pauvres dogues de papier qui grognent contre nos printemps.
Jusqu’à ce que fondent les pierres que l’on a soudées contre nous,
Jetons de l’amour à la mer et des chansons dans le vent doux.

Permettez que je vous salue, si la révolte vient et gronde,
Quand vous monterez à l’assaut des palais gonflés de ce monde,
De la Bourse et du Parlement, des banques dites du bonheur,
En bombardant leurs occupants de quatre cents millions de fleurs !...

Et moi qui ne suis rien que moi, avec mes béquilles d’espoir,
Je vous invite à petits pas dans mes révoltes dérisoires.
Et j’attends de vous, mes amis, une colère poétique
Qui se moque de nos gardiens en leur offrant de la musique

Serge Utgé-Royo, Jusqu’à ce que fondent les pierres ...