Chroniques rebelles
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Rendre possible l’impossible. Où il est question de pratique de l’utopie… Réfractions… Sans-papières…
Samedi 11 juillet 2009
Article mis en ligne le 11 juillet 2009

par CP

PROPOSITIONS SUR L’OPPORTUNITÉ DE FORUMS ÉCOLOGIQUES ET SOCIAUX DÉCENTRALISÉS ET ÉPHÉMÈRES

Les 19, 20, 21 juillet 2009

ET CECI CHAQUE ANNÉE PENDANT 10 ANS

SUR LES TERRASSES PRIVÉES,

SQUATTÉES OU PUBLIQUES DE BARCELONE,

DÉMONTRONS L’AUTONOMIE RÉELLE :

ÉNERGIES, MATIÈRES PREMIÈRES,

INFORMATION AUTONOMISANTE

FACE À LA CRISE ÉCONOMIQUE
CRÉONS L’URBARURALISME

« Il faut s’associer avec l’écosystème. Trois milliards d’individus sont stockés dans les villes et ça ne fait que continuer. »

Rediffusion de l’entretien avec Michel

Le capitalisme tangue. Les dominants s’affolent. La répression s’étend. Les lois d’exception reviennent. Le fichage de la population se veut exhaustif. Le Régime craque, qu’il crève !

La destruction d’un régime inique qui accapare les richesses et distribue la misère est une nécessité pour toute volonté créatrice. Réfractions, qui veut à sa mesure participer à l’édification d’une société autre de libres et d’égaux, propose avec ces pages de réfléchir sur notre réalité. Ou plutôt de penser au sein de ce couple contrarié que forment nos désirs et notre réalité.

Trois moments s’articulent : la crise du capitalisme, la montée des illégalismes, la nécessité du changement radical de la société. Nous partons de la description des mécanismes financiers déclencheurs de la dernière crise du capital et qui agissent en conséquence sur la dégradation de l’économie réelle frappant de plein fouet les couches les plus vulnérables de la population.

Le capitalisme est obligé de se réformer. Pour éviter d’importants mouvements sociaux, ou bien même « l’explosion sociale » tellement redoutée par les gouvernements et par les syndicats réformistes, la seule solution qui lui reste serait de remettre à plat le partage de la plus-value, ce que les possédants refuseront toujours. Et comme dans le concert actuel des économistes et des politiciens, autant de gauche que de droite, occupants du pouvoir ou aspirant à l’occuper, personne ne veut mettre en question les dogmes du libre-échange et de la loi du marché, personne ne serait alors tenté d’imaginer une autre façon d’organiser la production, et la distribution du produit du travail.

La réponse à la crise va donc être recherchée, en désespoir de cause, du côté de l’État, comme appui financier par les uns, comme régulateur par les autres. Ce qu’on trouve assurément est la réponse « sécuritaire » : l’appel à l’ordre et à l’autorité, la soumission à la loi. Les lois répressives se renforcent.

La criminalisation des comportements sociaux non conformes aux normes conduit à la construction policière d’une nouvelle catégorie d’ennemis de l’ordre public et à l’application quasi illimitée des lois d’exception. Toutes les portes vers une sortie émancipatrice et anti-autoritaire se ferment. Dans la période ascendante du néolibéralisme dans les pays dits développés, l’idée même de révolution avait été mise en sourdine, et avec elle les illégalismes contestataires. Voici qu’aujourd’hui ils relèvent la tête, attentifs au son du tocsin de la révolte.

LES AMIS DE REFRACTIONS

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La non-solidarité ouvrière et syndicale

Par OLIVIER LE COUR GRANDMAISON enseignant à l’université Evry-Val-d’Essonne.

Bourse du travail, mars 1938. « J’ai honte de ceux dont je me suis toujours sentie le plus proche. J’ai honte des démocrates français, des socialistes français, de la classe ouvrière française. » Poursuivant, l’auteure des lignes ajoute à propos des ouvriers : « Depuis des années ils voient leurs compagnons de travail nord-africains souffrir à leurs côtés plus de souffrances qu’eux-mêmes, subir plus de privations, plus de fatigues, un esclavage plus brutal. » « Y a-t-il beaucoup d’hommes, parmi les militants ou les simples membres de la SFIO et de la CGT, qui ne s’intéressent pas beaucoup plus au traitement d’un instituteur français, au salaire d’un ajusteur français, qu’à la misère atroce qui fait périr de mort lente les populations d’Afrique du Nord ? »

Ainsi s’exprimait la philosophe Simone Weil, qui dénonçait les positions des partis politiques et des syndicats du mouvement ouvrier relativement aux colonies de la République impériale et aux travailleurs « indigènes » présents en métropole. Victimes de dispositions discriminatoires et racistes dans les territoires d’outre-mer dominés par la France, ceux qu’il faut appeler « les colonisés-immigrés » subissent alors dans l’Hexagone une exploitation et une oppression spécifiques trop souvent inaperçues ou tenues pour secondaire par ceux-là mêmes qui prétendent défendre les « intérêts matériels et moraux » de tous les prolétaires. Quant à la « solidarité ouvrière », elle n’est qu’un mythe, affirme Simone Weil.

24 juin 2009. La commission administrative de la Bourse du travail à Paris, composée de représentants de la CFDT, de la CGT, de FO, de l’Unsa et de Solidaires, publie un communiqué pour saluer la « libération » de ce lieu — c’est le terme employé, dévoyé serait plus juste — par des militants de la CGT. Libéré de qui ? Des centaines de sans-papiers qui y vivaient dans des conditions précaires depuis le 2 mai 2008 et empêchaient les réunions des « salariés », comme on peut le lire dans le même texte qui dénonce aussi « une sorte de prise en otage ». Remarquable rhétorique qui n’a rien à envier, du point de vue des arguments et du vocabulaire utilisés, à celle du Medef ou du gouvernement lorsqu’ils sont confrontés à des situations voisines. Pour rétablir l’ordre dans les entreprises, par exemple, eux aussi affirment agir au nom de la liberté bafouée par des activistes irresponsables. Libéré de quelle manière ? Par la violence, de nombreux témoignages concordants le prouvent, et l’appel aux fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, comme le reconnaît le secrétaire général de la commission précitée, Edgar Fisson, membre de la CGT. En effet, alors que « l’évacuation » était en cours — admirons une fois encore la délicate euphémisation du langage employé pour désigner ce qui doit être considéré comme une expulsion conduite manu militari - il s’est adressé au maire de Paris pour obtenir l’intervention de la « police ».

Adéquation des discours et des pratiques qui transforment les victimes de la politique xénophobe aujourd’hui mise en œuvre par l’Etat en adversaires stigmatisés qu’il faut combattre et jeter à la rue en couvrant cette ignominie d’une phraséologie empruntée à la défense des salariés et de leurs organisations syndicales. La CGT n’est pas seule en cause. Toutes les confédérations syndicales, qui observent aujourd’hui un silence bruyant, de même les partis de la gauche parlementaire, qui n’ont pas jugé nécessaire de dénoncer cette action perpétrée à la Bourse du travail, sont concernés.

Bavure, comme certains l’affirment ? C’est oublier un long passé, celui rappelé par Simone Weil, et un long passif qui a vu, au début des années 80, certains applaudir la destruction par des bulldozers de l’entrée d’un foyer de travailleurs maliens à Vitry-sur-Seine, et la dénonciation publique de jeunes Marocains présentés comme des dealers par Robert Hue, alors maire de Montigny-lès-Cormeilles.

Plus récemment, quand Manuel Valls, confronté à des « populations de couleur », déclare qu’il faut plus de « Blancs » dans la ville qu’il dirige — Evry —, peu s’en sont émus au Parti socialiste, et nul dirigeant national, à notre connaissance, ne s’est précipité pour dénoncer ce discours. Au mieux l’indifférence, un mol soutien aux luttes des sans-papiers ou l’abandon à « l’air du temps » sécuritaire et xénophobe en espérant des jours meilleurs alors qu’une telle attitude conforte les préjugés et la stigmatisation dont sont victimes les étrangers en situation irrégulière, notamment. Au pire l’exploitation partisane et syndicale des inquiétudes des « Français » comme disent les uns, des « salariés » comme disent les autres, sur le dos de ces nouveaux parias que sont les « clandestins ». Dangereuses dérives. Sinistre époque.

Dernier ouvrage paru : la République impériale. Politique et racisme d’Etat, Fayard.

Article publié dans Libération du 6 juillet 2009.

Témoignages des sans-papières du 93. Montage Mai.

APPEL :
Disparition de Robert Corbière, libertaire communiste dans l’Hérault.

Robert a conservé pendant 40 ans la mémoire écrite, collective des interventions d’une partie du mouvement libertaire de Montpellier et de la région.

Pour éviter la dispersion de cette mémoire, Michel Rosell lance un appel pour trouver un endroit afin d’accueillir cette documentation. Le Centre Ascoso Durruti n’ayant pas la place la place nécesaire à cet effet.

Une liste des contenus du fond sera bientôt mise en ligne dont le lien sera communiqué dans les Chroniques rebelles de Radio libertaire.

Pour toute suggestion : 06 35 57 63 86

Zebrock en danger

http://zebrockendanger.blog.zebrockaubahut.net/