Chroniques rebelles
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Les noirs émancipés au banc des accusés d’Isidore Lino-Kibouilou et La mobilisation continue à RFI
Samedi 26 septembre 2009
Article mis en ligne le 27 septembre 2009

par CP

Les noirs émancipés au banc des accusés

d’Isidore Lino-Kibouilou

Où il sera question d’Afrique dans les Chroniques rebelles, du Congo avec un récit-témoignage-fable et un état des lieux sévère et sans concession.

La mobilisation ne faiblit pas à RFI !

Avec Agnès

Depuis le début du mouvement social à RFI, janvier 2009, on peut suivre la lutte des salarié-es sur le site de RFI Riposte :

«  Jeudi 24 septembre 2009, la direction convoque unilatéralement un Comité d’Entreprise sur le “Livre IV” du plan social, à savoir, les raisons et fondements de celui-ci.

La direction demande aux élu-e-s du CE de poser des questions (sans réponse, c’est ce qui s’est passé au CHSCT la semaine dernière) dans le seul but de les amener à voter en fin de séance, pour valider sa marche forcée vers les licenciements.

La direction veut une fois encore anticiper des décisions de justice qui pourraient remettre en cause la validité du plan, lundi prochain 28 septembre. Rappelons que si les juges en appel retoquaient un ou plusieurs des points litigieux du plan, soulevés par les avocats du CE, la direction devrait reprendre tout ou partie de son plan social, pour tenir compte du jugement, ce qui l’amènerait à revoir l’intégralité de son calendrier !  »

Communiqué de l’intersyndicale CGT-FO-SNJ.

Je rappelle que le plan social prévoit le « départ », c’est-à-dire le licenciement, de 206 personnes et la fermeture de six antennes à l’étranger, notamment en Europe. Tout ceci pour, à terme et selon les promesses de la direction — Pouzillac/Ockrent —, une fusion positive avec la chaîne France 24.

Lancement de 206 , le film sur la lutte à RFI.

206 , c’est un film et un combat : celui des salarié-es de Radio France Internationale.

Depuis mai 2009, nous, personnels de RFI, sommes mobilisé-es contre un plan social qui prévoit la suppression de 206 postes et la disparition de six rédactions en langues étrangères.

Ce film retrace notre mouvement. Ce film est notre histoire.

http://rfiriposte.wordpress.com/2009/09/15/206-le-film-sur-internet/

Second sujet dans les Chroniques rebelles : un livre d’Isidore Lino-Kibouilou, Les noirs émancipés au banc des accusés .

Les Noirs émancipés font partie de cette nouvelle génération entre culture traditionnelle — avec une certaine autonomie économique — et « modernité » — quel mot fourre-tout ! — qui signifie habitudes occidentales et abandon de valeurs, ou même leur oubli.

Les noirs émancipés au banc des accusés est un titre qui se veut paradoxal, car si l’on prend la définition de l’émancipation, « action de s’affranchir d’une autorité, de servitudes ou de préjugés », c’est positif.

En ouvrant le livre d’Isidore Lino-Kibouilou, il fallait que j’écoute la musique des mots, que je m’imprègne de cette dichotomie ville/village pour tenter d’approcher la culture africaine souvent ignorée, méconnue et la plupart du temps regardée par le petit bout de la lorgnette. Et finalement, je me suis laissée aller au récit qui, sous forme de fable, nous fait rencontrer plusieurs personnages qui parlent de l’hospitalité, de tradition familiale, de l’ignorance, du décalage entre deux modes civilisationnels, des générations qui ont du mal à communiquer, de la dépendance et de l’autonomie…

Autrefois, « les portes d’entrée de nos maisons de villages n’avaient pas de serrures, elles se fermaient à l’aide d’un bâton que l’on croisait devant les deux montants du cadre de la porte. On ne craignait ni vol ni vandalisme. Il a fallu que la soi-disant civilisation nous arrive pour nous introduire des serrures et autres gadgets de fermeture qui ont certainement attiré l’attention des malhonnêtes qui ont vu le jour. »

« C’est ta génération qui devrait mieux comprendre les problèmes vitaux qui se posent à vous mais elle semble les sous-estimer. » Et le père d’ajouter en s’adressant à son fils : « ta génération a détruit l’héritage qui lui a été
légué
 ».

Les personnages parlent aussi de la cherté de la vie, de la dévaluation du franc CFA, de l’exode rural, des relations hommes/femmes…

« Je ne sais pas comment les femmes ont pu obtenir l’égalité avec les hommes. Votre monde va dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Je n’ai jamais vu ni entendu dire qu’une femme, quelle que soit sa beauté, sa richesse, son intelligence, même son courage, puisse aller dans la famille de l’homme qu’elle aime à mourir et lui demander sa main. C’est toujours l’homme qui fait le premier pas. Pourquoi alors demander l’égalité entre l’homme et la femme ? Le mot égalité veut dire : "rapports égaux entre deux choses". Il ne pourra jamais y avoir d’égalité entre l’homme et la femme ! »

Cependant, si les hommes servent le discours machiste et sans surprise que l’on connaît, les femmes semblent bien déterminées à tirer parti de cette émancipation et paraissent plus fortes et à l’aise dans une transition entre les deux systèmes, tandis que les hommes sont plus « en décalage » avec la réalité.

« Le mot égalité est pour nous femmes : "Le principe selon lequel tous les humains possédant une égale dignité doivent être traités de manière
égale"
 ».

Nous sommes donc en Afrique, au Congo… où l’utopie pratique est de «  créer des micro-projets et de mettre en place des associations du développement agricole, sanitaire, éducatif et économique en milieu rural pour ressusciter les villages […]

La terre n’est la propriété de personne, elle appartient à tout le monde. »