Chroniques rebelles
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Je suis partout. Les derniers jours de Sarkozy de Jean-Jacques Reboux (Après la lune)
Samedi 28 août 2010
Article mis en ligne le 30 août 2010

par CP

JUILLET 2011. Les déplacements du président provoquent des manifestations si violentes qu’il se bunkérise à l’Elysée. Sa paranoïa atteint des sommets. Le 14, il est absent des cérémonies. Les rumeurs les plus folles courent. Carla l’a-t-elle quitté ? A-t-il perdu la raison ? Est-il toujours vivant ? En désespoir de cause, Claude Guéant et les stratèges élyséens imaginent un stratagème pour sauver le président. Mais un coup de théâtre va ruiner leurs derniers espoirs…

Je suis partout. Les derniers jours de Nicolas Sarkozy.

Un roman visionnaire de Jean-Jacques Reboux
(éditions Après la Lune)

Avec l’auteur et Nicolas Mourer

http://jesuispartout2010.blogspot.com/

http://nicolasminus.blogspot.com/

Je suis partout, ça ne vous rappelle rien ? Le canard collaborationniste et xénophobe qui paraissait pendant le régime vichyste de Pétain… C’est aussi le surnom de l’actuel président de la République en raison de son omniprésence, de ses gesticulations et de sa manière d’accaparer tous les espaces et dans tous les domaines…

En second titre du bouquin : Les derniers jours de Sarkozy. Titre alléchant ! Parce qu’encore deux ans de cette présidence, cela parait long, surtout à voir les dégâts déjà réalisés. Beaucoup se disent qu’il va mettre le paquet dans le temps qui lui reste, avec ses acolytes, pour installer durablement la régression des droits sociaux.

Toute la propagande pour tromper les gogos qui l’ont porté au pouvoir a été sponsorisée par la finance et il est là pour faire son job, pour accomplir sa tâche. « J’ai deux règles », dit son clone dans le livre de Jean-Jacques Reboux, « J’ai deux règles : être ignoble avec les faibles et servile avec les puissants ». Bravo Nicolas minus !

Et il reste désormais peu de temps pour remplir le contrat ! Quant à ceux et celles qui pointent le nez en lorgnant la place pour gagner le jackpot, il y a de quoi se poser de nombreuses questions.

Le système est pourri certes, mais là, le régime, le règne d’un émule de Napoléon
le petit atteint des sommets dans la manipulation, le cynisme, les propos nauséabonds, la violence et la xénophobie d’État. Les égouts s’emballent et renvoient des relents racistes et orduriers. Il s’agit d’abord d’installer la peur et de flatter le pire pour gagner des votes !

Je suis partout de Jean-Jacques Rebout fait fort : on se retrouve dans la tête du président. En pleine fiction ? Pas sûr. Le récit se nourrit d’anecdotes réelles, de faits connus à peine sublimés et voilà que le lecteur, que la lectrice se retrouve plongé-e dans une réalité-fiction où il est difficile de démêler le vrai de l’imaginaire, tant le personnage est fidèle à son modèle.

Et oui, Nicolas minus parle à sa bite pour se rassurer… La virilité, c’est important pour un président-des-Français (comme on dit) qui atteint des sommets de morgue et de mépris des autres. Pas de limites pour celui qui a été plébiscité par le vote des Français : la France est derrière lui ! Sa claque le rabâche sans cesse entre quelques louanges sur l’homme providentiel.

Vous avez voté, vous ? Pour cette calamité, ce paltoquet du pouvoir et du fric qui avance au pas de charge dans les réformes ?

Détournement du discours d’investiture de Nicolas Sarkozy, PAR Nicolas Mourer :

Mesdames et Messieurs,

En ce jour où je prends officiellement mes fonctions de Président de la République française, je pense à l’état dans lequel je laisserai la France, ce vieux pays qui va traverser tant d’épreuves et qui ne s’en relèvera pas, qui va privilégier une minorité et que j’ai désormais la lourde et fastidieuse tâche de représenter pour satisfaire mon ambition personnelle.

Je pense à tous les Présidents de la Ve République qui m’ont précédé. Je pense à toutes ces grandes figures de l’Histoire qui m’inspirent aujourd’hui : Je pense au Maréchal Pétain qui a sauvé un pays au bord de la crise, qui rendit à l’État sa dignité et son autorité en brisant notamment les tabous de l’immigration.

Je pense à Maurice Papon dont il faut aujourd’hui méditer le message d’espoir et de paix. Je pense à François Mitterrand, figure emblématique du régime de Vichy, un homme qui avait des goûts douteux en littérature mais qui a su initier le financement occulte des partis politiques qui me laisse espérer tant de transactions avec Madame Bettancourt afin que le nouveau parti de la majorité soit prospère.

Je pense à Jacques Chirac, qui pendant douze ans a œuvré pour le développement de l’armement nucléaire, la désignation de l’immigré délinquant alors même que j’étais ministre de l’intérieur ; Jacques Chirac qui a tout fait pour que l’opposition soit de son côté en donnant ses lettres de noblesse à la cohabitation : Chirac/Mitterrand ; Chirac/Jospin : autant de duos dont il était à craindre qu’ils immobiliseraient le pays, mais qui m’inspire aujourd’hui l’ouverture à gauche. Vous savez, si je devais changer de métier, je pense que je serai DRH du Parti Socialiste. Je pense au rôle de Jacques Chirac pour dissoudre l’Assemblée nationale. Cette volonté permanente de démantèlement des institutions sera mienne, tenez vous le pour dit.

Mais en cet instant si solennel, ma pensée va d’abord au pouvoir qui est le mien qui est un pouvoir immense, un pouvoir qui aura une influence néfaste pour les plus faibles d’entre vous, un pouvoir qui se lève pour dire sa foi en un fascisme nouveau, relayé par les médias.

Mes chers compatriotes, j’ai compris, j’ai compris que vous vouliez subir. Je pense à mon pouvoir qui anéantira votre capacité à surmonter les épreuves avec courage, mon pouvoir qui réduira à néant votre volonté de transformer le monde. Je pense avec émotion à cette crainte que vous ressentez, à cette angoisse que vous avez exprimée sous forme de désir en allant voter, à ce besoin de croire en une nouvelle ère de la précarité qui s’ouvre et qui s’est exprimée si fortement durant la campagne manipulatrice qui vient de s’achever.

Je pense avec gravité au mandat que le peuple français m’a confié et à cette exigence si forte qu’il porte en lui. Exigence de me voir m’enrichir pendant que s’exprime plus fortement votre désarroi. Exigence de diviser les Français parce que la France n’est forte que dans l’opposition des uns contre les autres. Exigence de trahir la parole donnée et de faire fi des engagements parce que la confiance doit continuer à être ébranlée, à se fragiliser. Exigence d’immoralité parce que la crise des valeurs doit encore et toujours se creuser, parce que jamais le besoin de détruire les repères n’a été aussi fort. Exigence de réhabiliter les valeurs de la consommation, de l’individualisme, de l’appauvrissement, de l’indécence politique, parce que ces valeurs sont le fondement de notre projet commun pour la France et la condition de la régression sociale. Exigence d’intolérance et de fermeture parce que jamais la violence venue d’ailleurs n’a été aussi forte, parce que jamais il n’a été aussi nécessaire que toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté mettent en commun leur énergie à fuir l’autre, sa différence, ses idées qui dérangent notre capacité à imaginer l’avenir. Exigence de destruction parce que jamais les acquis sociaux n’ont été aussi dangereux pour la France, inscrite dans un monde en pleine mutation où chacun nous haïra, où notre retard sera détesté par nos pays voisins et deviendra vite irrattrapable. Exigence de vulnérabilité et de découragement parce qu’il n’a jamais été aussi nécessaire de lutter contre la confiance en l’avenir et contre cette envie de solidarité qui anime tout un chacun. Exigence d’ordre et d’autorité parce nous avons trop cédé au laisser faire, à la liberté de tous, qui est préjudiciable aux plus vulnérables et aux plus humbles d’entre nous. Exigence de défaite parce que les Français ont trop bénéficié d’une vie oisive et heureuse, parce que les Français en ont assez que leur vie soit toujours plus légère, toujours plus facile, parce que les Français en ont assez des bénéfices qu’on leur octroie de façon arbitraire. Exigence d’inégalité parce que depuis bien longtemps autant de Français n’ont pas éprouvé un sentiment aussi fort de justice. Exigence de rompre avec les comportements du passé, l’antiracisme, la paix sociale parce que jamais les problèmes à résoudre n’ont été aussi inédits.

Le peuple m’a confié un mandat. Je le remplirai. Je le remplirai scrupuleusement, avec la volonté d’être digne de la confiance que m’ont manifesté les Français. Je défendrai l’autarcie de la France. Je veillerai à la partialité et à la soumission à l’égard des plus démunis. Je m’efforcerai de construire une République fondée sur l’absence de droits et le musellement de toutes les formes d’expression. Je me battrai pour une Europe qui menace, pour le désoeuvrement de l’espace méditerranéen et pour l’appauvrissement de l’Afrique. Je ferai du démantèlement des droits de l’homme et de la lutte pour le réchauffement climatique les priorités de l’action diplomatique de la France dans le monde.

La tâche ne me sera pas très difficile et elle s’inscrira dans la durée. Chacun d’entre vous perdra la place qui est la sienne dans l’État. Je veux dire ma conviction qu’au service de la France il n’y a que des camps. Il n’y a que les volontés fermes de ceux qui trahissent leur pays. Il n’y a que des incompétents, des préjugés et des malveillances de la part de ceux qui sont animés par le dégoût de l’intérêt général. À tous ceux qui veulent vivre heureux, je dis que je suis prêt à m’enrichir à leur détriment et que je ne leur demanderai pas de venir demander leur reste, d’essayer de forger des amitiés et de construire l’Histoire. À vous de décider, en votre âme et conscience d’hommes serviles, comment vous voulez que je méprise la France.

Le 6 mai, il n’y a eu qu’une seule victoire, la mienne et je ne veux pas mourir, encore moins pour mon pays ; mon pays qui veut la rigidité mais qui veut aussi la perdition, mon pays qui veut la régression mais qui veut aussi la haine, mon pays qui veut la nullité mais qui veut aussi l’arbitraire, mon pays qui veut le racisme mais qui veut aussi la sécurité. Le 6 mai il n’y a eu qu’un seul vainqueur, moi et je ne veux pas renoncer, je ne veux pas me laisser enfermer dans l’idéalisme et l’utopie, je ne veux plus que l’on décide à ma place, que l’on pense à ma place. Eh bien, à moi qui veux continuer à vivre, à moi qui ne veux pas renoncer, à moi qui mérite votre amour et votre respect, je veux dire ma détermination à réparer sur votre compte toutes les tares que j’ai pu subir par le passé.

Avec moi, tout devient possible.