Chroniques rebelles
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Éloge des jardins anarchiques de Bruno Montpied et Bricoleurs de paradis (le gazouillis des éléphants) de Rémy Ricordeau
Samedi 19 mars 2011
Article mis en ligne le 19 mars 2011

par CP

Éloge des jardins anarchiques

Bruno Montpied (L’Insomniaque)

Accompagné du film de Rémy Ricordeau, Bricoleurs de paradis.

Illustrations tirées du film, suite de petites monographies de créateurs autodidactes ayant décoré leurs jardins de statues, de monuments étranges, de girouettes loufoques… assemblés à partir de matériaux recyclés.

Défense et illustration des jardins de création spontanée en tant que pratique et enjeu symbolique de la liberté.

Une plongée dans l’univers trop méconnu de ces environnements singuliers.
Éloge des jardins anarchiques

Avec Bruno Montpied, Rémy Ricordeau et Julius.

Éloge des jardins anarchiques de Bruno Montpied est un ouvrage qui « traite de divers environnements spontanés populaires », une balade dans une multitude de récits en pierre, ciment, récupérations de toutes sortes, glissements de la réalité au rêve… De la création pure, sans ego ni mercantilisme…

Une belle histoire que cet Éloge des jardins anarchiques.

« Face à de telles créations s’impose en effet l’évidence que si elles ont pu être conçues, construites et ainsi exposées au regard de tous [et de toutes], alors, la possibilité d’une liberté commune et partagée, dans toutes ses implications sociales et humaines, n’est peut-être pas aussi chimérique que ce que veut bien nous en dire la sagesse résignée », écrit Rémy Ricordeau dans son avant-propos.

Rémy, c’est le complice, l’accompagnateur de ce périple en imagination, il est du voyage et a filmé un documentaire merveilleux et touchant, qui accompagne le livre de Bruno Montpied. Son titre ? Bricoleurs de paradis (le gazouillis des éléphants).

Au détour d’une route, en banlieue ou à la campagne, une maison, un jardin, soudain attire l’œil et l’on bascule dans un autre décor, dans un univers où les formes sont transgressées… Les créations se réapproprient le monde d’une enfance ré-imaginée, une liberté, une quatrième dimension reconstruite pour
se faire plaisir, c’est tout ! « entre deux que j’travaillais » dit Léon Évangélaire, « J’ai fait ça comme ça ! » dit André Pailloux pour présenter son vélo et ses multiples vire vents… Mais aussi pour « occuper le temps » ou la retraite, pour habiller un mur, pour égayer une maison ou la transformer en caverne, en décor fantastique de cinéma, de légende…

En bref, on entre dans une dimension des « éruptions convulsives de créativité populaire [qui] s’émancipent des normes et des conventions, et se jouent au passage des règlements administratifs régissant l’urbanisme. »

Fini le décor social normalisé ! Place à la démesure, aux conteurs d’objets, à la réalité sublimée, à l’imagination pour les jardins, les maisons ou les palissades, place au recyclage de tout objet pour raconter simplement sa vision.

Dans Éloge des jardins anarchiques, Bruno Montpied présente des « œuvres en devenir d’une humanité qui aurait plus généralement, dans ses expressions et manifestations, l’audace de s’assumer elle-même, en dehors des critères définis par le conformisme social et le mercantilisme ».

L’Insomniaque éditeur

L’argent

Dinero

Miguel Brieva

est un recueil de dessins humoristiques choisis parmi ceux qui peuplaient les pages de la “pseudo-revue” madrilène Dinero, qui parut entre 2001 et 2005.

Un rire fort grinçant, lucide et de ce fait, stimulant.

« Ils ont fini par nous convaincre »

« … Et le gouvernement a réitéré son appel au calme. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter étant donne que, comme l’a confirmé notre président, “nous vivons dans le meilleur des mondes possibles”… Et maintenant, le football !
Une véritable catastrophe, le ménisque de Romualdhino, c’est vrai Victor ?
— oui, Serge… Il semble qu’il ne pourra pas jouer la finale…"

Même à mon pire ennemi…

Souvenirs d’une parenthèse : prison de Fresnes 1980-1985

Louis Beretti

L’argent, ça se gagne honnêtement, comme le font les gros financiers.
Une, deux ! Boulot ! Salaire !

Tous à la tripaille du marché du travail !

Beretti raconte avec une rage jamais éteinte son arrestation aussi brutale que banale devant sa famille les interrogatoires et le chantage de la police… le jugement et la condamnation.

Il décrit ensuite les années d’incarcération : l’arrachement à sa famille, la solitude, les fouilles incessantes, les transferts à répétition…

Longtemps après sa sortie, il n’a en rien renié ses principes anti-carcéraux et réaffirme par le titre de cet ouvrage « Même à mon pire ennemi » qu’il ne souhaitera jamais à personne de subir la pire déchéance que l’homme ait infligé à l’homme : l’enfermement carcéral.

Travailler, moi ? Jamais !

Bob Black

Exécrer, déserter, abolir le salariat « Nul ne devrait jamais travailler. Le travail est la source de toute misère, ou presque, dans ce monde. Tous les maux qui se peuvent nommer proviennent de ce que l’on travaille - ou de ce que l’on vit dans un monde voué au travail. Si nous voulons cesser de souffrir, il nous faut arrêter de travailler. Cela ne signifie nullement que nous devrions arrêter de nous activer.

Cela implique surtout d’avoir à créer un nouveau mode de vie fondé sur le
jeu ; en d’autres mots : une révolution ludique. Par « jeu », j’entends aussi bien la fête que la créativité, la rencontre que la communauté, et peut-être même l’art... »