Chroniques rebelles
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Les Rêves dansants. Sur les pas de Pina Bausch. Film documentaire de Anne Linsel et Rainer Hohhmann
Christiane Passevant
Article mis en ligne le 27 mars 2011
dernière modification le 24 décembre 2011

par CP

Un film, une expérience visuelle que l’on suit sur l’écran avec la jeune troupe qui, peu à peu, s’exprime, se libère, pousse les gestes au-delà du possible.
Rêves dansants, on ne saurait mieux décrire ce qui se passe au cours des répétitions entre ces jeunes et la chorégraphie de Pina Bausch qui déclarait :
Kontakthof est un lieu où l’on se rencontre pour lier des contacts. Se montrer. Se défendre. Avec ses peurs. Avec ses ardeurs. Déceptions. Désespoirs. Premières expériences. Premières tentatives. de la tendresse, et de ce qu’elle peut faire naître.

Le film enthousiasme par ce qu’il dégage, ce qu’il rapporte du travail des participant-es qui se lancent dans une ébauche des mouvements qui au fil des scènes s’amplifient pour littéralement éclater sur l’écran. Moments touchants, moments émouvants où la danse laisse transparaître les personnalités et les caractères qui se découvrent dans le travail collectif
et personnel. Un aller-retour des sensibilités et du partage à travers un groupe de jeunes, une expérience exceptionnelle.

L’un des garçons dit que le hip hop est très masculin, mais que la danse de Pina Bausch n’est masculine, ni féminine. La plupart des jeunes n’ont pas fait de danse classique, mais ils s’impliquent totalement dans le projet, encadré-es par deux danseuses, Jo Ann Endicott et Bénédicte Billiet.
Le film retrace « l’apprentissage » de ces jeunes à travers la pièce de Pina Bausch, créée en 1978.

C’est aussi les dernières apparitions de Pina Bausch qui est décédée en 2009.
« J’admire tous les efforts qu’ils font » disait-elle, et l’on se rend compte qu’entre elle, les deux danseuses formatrices et la troupe des adolescent-es, le courant passe, fait de respect de l’autre, de connivence et d’émotion profonde.

Une fois que la mue s’opère, les limites s’éloignent et l’expression de la vie
dépasse de loin les critères obligé. Le travail de Pina Bausch prend ici une dimension essentielle, celle de la vie, de la réalité et de la grâce naturelle des gestes.

Le film, qui a été tourné à Wuppertal, en 2008, et réalisé par Anne Linsel et Rainer Hoffmann, est aussi le dernier témoignage de l’immense talent de la chorégraphe.


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