Chroniques rebelles
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Samedi 21 janvier 2006
La France Bleu marine. De Marcellin à Sarkozy (mai 1968 - octobre 2005)
Maurice Rajsfus (L’esprit frappeur)
Article mis en ligne le 21 décembre 2007

par CP

«  La rue appartient à la police. Les citoyens contestataires rasent les murs – les autres font profil bas. Pour la majorité dite “silencieuse”, la crainte partagée nourrit la peur de l’autre. Pour ceux qui ont la peau blanche, la vue de l’uniforme peut rassurer. Quant aux “colorés”, il leur suffit de s’habituer. Éviter toute parole malvenue, le geste déplacé. L’obéissance et l’obséquiosité sont devenus des comportements obligés pour ne pas risquer de gros ennuis. »

« La police a le pouvoir discrétionnaire d’interpeller, d’arrêter, de séquestrer le citoyen [et] L’arme devient l’instrument du droit. »
Vu la formation de la police, c’est plutôt angoissant ! La police défend — de par sa fonction — le pouvoir et son ordre, mais certainement pas la liberté du peuple. Ou alors cela se saurait !

De Marcellin, adepte du Travail, famille, patrie — auprès du maréchal — jusqu’à Sarkozy — chantre de l’ordre et du nettoyage au karcher — le discours des ministres de l’Intérieur a-t-il vraiment changé ?
À la lecture de La France bleu marine, on en doute. Ce qui domine dans la tâche des ministres de l’Intérieur, c’est la répression comme solution, la répression comme mot d’ordre, la répression à tout prix !
« Sécurité, État de droit, discipline, devoir, délinquance, agitation, terrorisme », voilà le vocabulaire récurrent des ministres pour, bien entendu, « Sauver la France de l’anarchie » !

« La fonction façonne » le Premier flic de France et, finalement, peu importe la nature du pouvoir.
Mais alors quelle est la différence entre la police d’un gouvernement de droite et celle d’un gouvernement de gauche ? Difficile à établir ; la constante étant la politique du bâton.

Quant à la prévention ? Elle demeure secondaire, accessoire et cantonnée aux discours. Ce qui prime, c’est la répression et l’arbitraire d’une police qui elle-même ne semble plus savoir parfois où elle en est, côté déontologie.
Il y avait bien, jusques dans les années 1990, les réactions des syndicats CFDT et CGT de police constatant le « racisme latent qui gangrène le corps policier, bien souvent entretenu par ceux qui voudraient refaire leur guerre d’Algérie. »

Mais le ministre de l’Intérieur veille et pourrait dire, comme Marcellin : « L’ordre sera maintenu et la liberté sauvegardée. Au régime totalitaire ou à l’anarchie, nous opposons la civilisation du travail et de la liberté qui a toujours été l’idéal français… » L’ordre — moral — de la matraque, évidemment !
Quant à la liberté avancée dans le discours, sa définition n’est vraiment pas la nôtre !

CP