Chroniques rebelles
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Louise aux spectres rouges d’Émilie Sandre
Samedi 22 octobre 2011
Article mis en ligne le 24 octobre 2011
dernière modification le 18 octobre 2011

par CP

(Bruit du vent et du ressac . Louise se tient debout, toute de noir vêtue, une écharpe rouge effrangée pend sur son côté. Sur le plateau, une petite table côté jardin. Au centre, éclairé, un petit bateau à voiles. La lumière monte lentement sur Louise à mesure que les sons diminuent. Elle commence son texte de dos.)

Louise : Le vent souffle, je sens dans mes flancs l’embrassement sonore de la mer sur les parois du navire, comme une respiration. Le vent souffle. Quelles cendres dispersent-il, ce polisseur du temps ? Quels corps consumés et volatilisés dans le poudroiement des orages de l’Histoire ? S’il pouvait m’arracher au contact glacé des spectres qui me pressent depuis si longtemps, moi la survivante improbable d’une lutte sans cesse recommencée, infinie...Dieu sait, s’il existe, que je n’ai pas disputé ma vie aux bourreaux ! Ils me l’ont laissée. Ils m’ont abandonnée à la frontière des morts, héritière involontaire de leurs poitrines offertes à la mitraille, de leurs cris de révolte étranglés dans leur gorge aux derniers instants. Celle qu’ils appellent la vierge rouge est grosse des morts dont ils l’ont fécondée. Ils ne savaient pas quand ils me laissaient la vie que mon ventre s’enflerait de tous les cris avortés, que je deviendrais leur mémoire et leur souffle et que comme le vent hurlant sur l’horizon infini de la mer, je serais indomptable ! S’ils avaient su peut-être aurais-je eu droit au plomb que je réclamais. Pauvres petits hommes effarouchés par le meurtre programmé d’une femme, pauvres petits hommes qui craignait la voix qui face au bourreau ne se taisait pas, pauvres petits hommes qui ont reculé devant ma détermination à mourir pour ma foi en la Révolution !

Sans doute... mais ils m’ont laissé orpheline de la mort, éternellement redevable aux disparus de la Révolution de leurs voix perdues. Oh ! bien sûr, je n’ai pas pensé à cela au fil des jours de lutte, j’ai crié aussi fort que je le pouvais, même depuis mes prisons, en mon nom et pas au nom de ceux qui n’étaient plus, ou rarement. Ils avaient consenti au prix à payer, ils n’étaient pas à plaindre ! J’ai crié et je n’ai pas été inutile. J’ai vu la fin du siècle se gonfler de nos idées, celui que je vois commencer les accomplira peut-être...

Peut-être, oui…

Avec Christine Liétot.

Et

L’obésité ? Une épidémie,

une question de santé publique !

Toute la société s’en préoccupe aujourd’hui !

Dans La Complainte de l’Obèse,

le personnage de Madame l’Obèse est accusé

devant le tribunal d’être « une vivante provocation

face à la campagne de prévention menée contre ce fléau

par les pouvoirs publics et les médias. »

Comment va-t-elle se défendre ? Et quel sera le verdict ?

Émission animée par Nicolas Mourer.