Chroniques rebelles
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Samedi 18 mai 2013
Féminisme, création, luttes… Militantisme et cinéma. Théâtre : Les Fées ont soif de Denise Boucher
Article mis en ligne le 25 mai 2013

par CP

Féminisme, création, luttes… Militantisme et cinéma
Avec Hélène Fleckinger.

Films de femmes : une notion imaginée ?

Spécificité ancrée dans une réalité ou expression fantasmée ?

À travers un questionnement partant des origines du mouvement féministe en France — sans ignorer les liens à l’international — et de l’appropriation par les femmes de l’outil vidéo, Hélène Fleckinger revient sur les débuts de cette expression cinématographique. La vidéo a permis une autre forme de subversion, celle de l’image quasi immédiate dans la contestation.

Aujourd’hui, avec la multiplication des supports cinématographiques, cela apporte-t-il d’autres changements ? Quels sont les enjeux des festivals de films de femmes ? Et enfin, les études sur le féminisme et ses expressions cinématographiques vont-elles enfin se développer ?

Perspective donc sur une expression cinématographique différente dont l’émergence a accompagné les luttes pour les droits des femmes, mais, au delà, pour la réalisation de projets jusque là freinés par une production trop lourde et souvent inabordable.

Et

Théâtre

Avec Marie Mainchin, metteuse en scène de

Les Fées ont soif

de Denise Boucher

Cinéma, théâtre, création comme moyen de lutte contre la domination, qu’elle soit patriarcale, capitaliste ou raciste… D’ailleurs les enjeux de la domination s’affûtent et se croisent dans ces différents champs de revendications et de combats, et bien sûr cette domination s’appuie largement sur des institutions étatiques, sur des « lois » et des traditions similaires.

Si l’on prend le féminisme et le Mouvement de libération des femmes, qui naît au tout début des années 1970, les luttes qui vont suivre ne sont guère différentes de celles pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis dans les années 1960. On serait tenté de dire : contre le sexisme et le racisme, même combat !

Le féminisme et la revendication des mêmes droits pour toutes et tous ne datent évidemment pas de la naissance du MLF, mais deux ans après 1968, le Mouvement de libération des femmes va bénéficier d’une ouverture et d’une écoute, du point de vue de la liberté sexuelle et de la libre disposition de leur corps par les femmes. Pour le dire brièvement, si mai 1968 a vite été biaisé et récupéré, cet élan des femmes vers une autonomie marque un repère essentiel d’émancipation, malgré le Backlash insidieux et féroce qui s’est très généralement développé dans les années 1980, notamment grâce aux médias de masse. Il est vrai que, dès le début, des rumeurs dévalorisantes et hostiles les plus farfelues ont circulé. Pour n’évoquer que l’une des plus fantasmatiques, c’est l’image des femmes brûlant leur soutien-gorge en pleine manif. Pur conte sans doute, mais tenace chez les journaleux. On en revient toujours aux images construites et affabulées, mais qui laissent des traces et sont reprises sans vérifier leur véracité : les anarchistes sont des excité-es qui ne savent que placer des bombes, les étudiantes de 1968, des délinquantes qui s’entraînent à lancer le couteau et les féministes crament leur soutif ! De quoi assaisonner les billets d’humeur en mal d’idées !

Féminisme et création… Celle-ci fait un bond notoire dans le cinéma, car les femmes s’emparent de la caméra dont elles étaient jusqu’alors écartées, à quelques exceptions près. La caméra vidéo entre dans la pratique, plus mobile et plus simple d’emploi.

Cinéma militant, cinéma témoignage, cinéma d’intervention… Cinéma par les femmes et pour les femmes. On peut alors se poser la question sur les conséquences de cette prise d’expression autonome dans un domaine quasi totalement régi jusqu’alors par les hommes. De même, quelle a été la réception du public ? De là, à s’interroger sur l’hypothèse d’une spécificité dans la manière de construire un scénario, de filmer, de produire… En d’autres termes, l’entrée des femmes dans la réalisation cinématographique a-t-elle développé des tendances, favorisé des axes de prise de vue et généré une perception filmique différente ?

Vaste sujet qui sera abordé en compagnie d’Hélène Fleckinger — auteure d’une recherche novatrice, Cinéma et vidéo saisis par le féminisme (France, 1968-1981) — et de Marie Mainchin qui met en scène une pièce de Denise Boucher, Les Fées ont soif.

Et maintenant, ouverture au noir… Cinéma, féminisme, prise de conscience… Ça commence comme ça…

Et Théâtre

Avec Marie Mainchin, metteuse en scène de

Les Fées ont soif

Denise Boucher

Du 18 au 25 mai 2013

Trois femmes en quête d’identité. Parfois, elles s’éloignent, souvent elles se retrouvent. Elles veulent se délivrer de l’emprise masculine qui les aliène. Leurs liens se brisent peu à peu dans l’espoir de conquérir leur place dans la société.

Trois femmes en quête d’identité et de liberté… Les fées ont soif !

Les Fées ont soif ou rencontre de trois femmes — la Vierge descendue du ciel, Marie, la femme au foyer, et Madeleine, la prostituée — toutes les trois en quête d’identité. Leur désir ? Se libérer de l’emprise patriarcale et de ces dominations imperceptibles et aliénantes.

Les Fées ont soif est une représentation de la lutte métaphorisée des femmes et de leur rébellion contre le carcan imposé par la société et la religion.

Donc, trois rebelles sur scène à partir de ce soir au Studio Théâtre de Charenton et cela jusqu’au 25 mai.