Chroniques rebelles
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Samedi 31 août 2013
Le petit livre noir des grands projets inutiles et Stop au viol comme arme de guerre en RDC
Le petit livre noir des grands projets inutiles, Camille (Passager clandestin)
Article mis en ligne le 1er septembre 2013
dernière modification le 7 septembre 2013

par CP

Plus on lit Le petit livre noir des grands projets inutiles [1], notamment la partie détaillée réservée aux infrastructures autoroutières, plus on se pose de questions sur les enjeux réels et les intérêts en coulisse de ces projets qualifiés de mirobolants et surtout indispensables pour le bien être des populations. Oui, mais lesquelles serait-on tenté de dire… Car finalement, qui sont les véritables bénéficiaires de ces infrastructures, et qui paie la note ?

De multiples projets inutiles, et même contre productifs, sont en effet mis en chantier, souvent en dépit de la présentation d’études négatives sur leur cohérence et de la proposition de projets alternatifs bien moins coûteux. Mais les experts et les élites sont comme « tétanisées à l’idée de remettre en cause leurs certitudes, [alors] elles appliquent méthodiquement les mêmes solutions, celles qui nous ont pourtant conduits aux crises actuelles. » Après tout, «  seule compte l’illusion de la croissance retrouvée ». Il faut dire aussi que « le pouvoir manifeste sa domination par la grandiloquence d’infrastructures censées recueillir l’accueil enthousiaste de citoyens [et citoyennes] flatté-es. » Toutefois, l’accueil s’est quelque peu émoussé ces temps-ci malgré les remarquables efforts de propagande.

Le petit livre noir des grands projets inutiles, qui souligne l’accumulation, la prolifération de ces projets, très souvent dangereux et nuisibles pour l’environnement, met en cause les décisions politiques prises à l’encontre d’une majorité de la population. Dernier en date, très médiatisé grâce à la mobilisation exemplaire des militants et des militantes, le fameux aéroport de Notre Dame des Landes. Notre Dame des Landes, projet onéreux (à la charge des contribuables), anti-écologique, rejeté par une majorité d’habitant-es, est cependant maintenu. Un caprice de l’ancien maire de Nantes devenu premier ministre qui en fait un fanion personnel, sans doute pour son image de marque… La bureaucratie contre l’humain, c’est une antienne.

Sur l’« hayrautport », comme on le nomme, les éditions de l’Insomniaque publient un livre de textes et de photos, ZAD partout, Zone À Défendre à Notre-Dame-des-Landes. Ce projet d’aéroport est « un rêve de grandeur technocratique conçu pour rabougrir un peu plus le lien social, mais qui a suscité l’un des plus beaux élans de résistance anticapitaliste de ces dernières années.
 Un lieu où se rencontrent la solidarité avec des paysans spoliés, l’amour pour la terre nourricière et la volonté d’en découdre avec les puissances mortifères qui asphyxient la planète.
 [C’est] une forteresse végétale, assiégée par de pléthoriques forces de répression, qui est devenue zone à défendre, mais aussi zone à vivre — au fil d’un combat asymétrique. »

Le « système productiviste » est très certainement à son terme, mais il continue à être la règle malgré ses dangers avérés. C’est ce qu’explique Le petit livre noir des grands projets inutiles, essentiel pour décrypter la « langue de bois vert », celle-ci étant sanctifiée par le « progrès », utilisée dans la parole officielle et mise à toutes les sauces du profit et de la manipulation. Une stratégie politique et une « vision » à court terme, omniprésente que l’on peut traduire par « après nous le déluge ! ». Cynisme, stupidité, manque d’imagination et mauvaise foi sont les clés des discours à gogos… Sauf que la crédulité fait parfois défaut devant ces discours de bonimenteurs pour vendre une dégradation de la planète au profit de quelques-uns et quelques-unes.

Ouvrage de synthèse précis, simple, irréfutable, ironique, Le petit livre noir des grands projets inutiles démonte avec force détails et analyses la vacuité des promesses et les dénégations de circonstances de la part, non seulement des politiques et des industriels, mais aussi des scientifiques, des médias et autres courroies de transmission des pouvoirs.

En compagnie de Camille

En seconde partie de l’émission, nous parlerons du viol comme arme de guerre et de l’importance de la création d’un Tribunal Pénal International pour la République Démocratique du Congo.
Bonne rentrée à toutes et à tous, que nous espérons riche en résistance, en discussions… rebelle.

Vous êtes sur Radio Libertaire, dans l’émission des Chroniques rebelles.

Stop au viol comme arme de guerre Pour un Tribunal Pénal International pour la République Démocratique du Congo Pétition internationale pour la défense des femmes congolaises.

Qui n’a pas entendu parler du traitement inhumain que subissent les femmes dans les zones de combats en République démocratique du Congo, où les femmes sont prises comme champ de bataille et le viol considéré comme une arme de guerre ?

Les prises de parole pour stigmatiser ces violences faites aux femmes n’ont pas, jusqu’à présent, débouché sur des mesures concrètes. Pire, le déni et les solutions proposées depuis quinze ans ont même permis une normalisation de cette barbarie.

L’accès à la justice est refusé à ces femmes et l’on peut parler de véritable féminicide face à la situation d’impunité des violeurs et de non reconnaissance des violences que ces femmes ont subi.

C’est pour forcer la fin de l’impunité que des femmes ont décidé de mettre ensemble leurs signatures afin de réclamer la création d’un Tribunal pénal international pour la République démocratique du Congo.

Cette pétition est une façon déterminée de dire et de proclamer que « le corps des femmes ne doit pas, et ne devrait plus jamais être utilisé comme arme de guerre » au Congo et partout ailleurs dans le monde.

Pour parler de la situation, nous recevons aujourd’hui dans le studio de Radio Libertaire, Marie-Odile Bertella-Geffroy (magistrate), Marie-Ange Poyet (réalisatrice cinéma)

et Claudia Monge (auteure, metteuse en scène et interprète de Rentrez chez vous et racontez. Création théâtrale inspirée de la situation actuelle dans l’est de la République Démocratique du Congo.