Chroniques rebelles
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Samedi 3 mai 2014
Sexe et politique
L’homme et la société
Article mis en ligne le 4 mai 2014
dernière modification le 5 mai 2014

par CP

Sexe et politique

l’Homme et la société

En compagnie de Monique Selim, de Claude Didry
et de Catherine Deschamps

Sexe et politique. Un double numéro de la revue L’homme et la société, il fallait bien cela pour aborder un tel sujet, à multiples facettes. Comme ses responsables — Monique Selim et Claude Didry — le soulignent, il s’agit ici d’interroger et de confronter, « sous différents angles et dans des configurations variées, de la France à la Chine, de l’Irak au Chili et au Mexique, de la Guyane à la Guadeloupe, de la Mongolie à l’Algérie, les constructions idéologiques qui ramènent la sexualité sur la scène du politique […], bien au-delà du postulat désormais bien institué que le sexe est politique ».

Des constructions qui, en effet, « mobilisent le capital symbolique des sociétés [tout en le transformant] sous l’effet des imaginaires qui visent à dépasser les situations socioéconomiques et politiques. »

Un champ de réflexions tout à la fois vaste et captivant puisqu’il incite, d’entrée de jeu, à revenir sur la signification des mots, leurs origines, les évolutions, de même que de se remémorer l’histoire des luttes, des soulèvements et des révoltes.

Parler de sexe et de politique, c’est immanquablement évoquer les inégalités des droits dans toutes les sociétés, entre hommes et femmes, qu’il s’agisse du domaine professionnel ou privé. Et donc de remettre en question le système actuel inscrit sous domination masculine « qui assigne les femmes à la reproduction d’un ordre social », basé sur le patriarcat. «  Un patriarcat d’autant plus efficace qu’il est ignoré ».

Parce que si l’ouverture à la réflexion sur le sexe dans les années 1960-1970, a d’abord semblé, par exemple en France, un facteur d’émancipation pour les femmes — avec la contraception, l’interruption volontaire de grossesse, l’accès à des professions jusques là uniquement masculines —, rapidement ont été mis en place des cadres et des contraintes implicites qui ont engendré de nouvelles formes d’aliénation.

Il est certain que la « visibilité du sexe ne fait pas une révolution. Au contraire, elle s’interprète comme une adaptation du capitalisme à des évolutions qu’il alimente par la constitution d’un marché. »
Ni pub, ni soumise ! comme dirait l’autre.

Il sera donc question aujourd’hui d’aliénation et d’émancipation, de domination, de pouvoir et de hiérarchie, mais aussi de désir. Et pour comprendre les « déplacements de la domination », pour la détourner ou la contourner, il faut sans doute « retrouver les chemins transversaux de la liberté dans un monde sans frontières ni identités imposées, sans communautés ni destinées contraintes, brassant les multitudes. »

Pourquoi pas ? On peut même ajouter : ni dieu ni maître !