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Samedi 22 novembre 2014
36e Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier
Article mis en ligne le 25 novembre 2014
dernière modification le 22 janvier 2016

par CP

Retour du Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier
Avec trois films

Our terrible Country

Film documentaire de Mohammad Ali Atassi et Ziad Homsi

This is my land

Film documentaire de Tamara Erde

Et

Certifié Halal

Film de Mahmud Zemmouri

Les crimes d’État se banalisent. En France, Rémi Fraisse est mort, tué par une grenade offensive tirée par les gendarmes. La raison ? Il s’opposait à l’un de ces « grands projets inutiles » qui s’ajoute à la longue liste de projets très coûteux, et dangereux pour l’environnement. La mort d’un manifestant est vue par les autorités comme une dérive dommageable, alors que les sondages concernant le gouvernement sont en chute libre. On peut alors se demander si l’affaire est classée dans le dossier « bavures regrettables » en regard de la communication du gouvernement.

Une information chasse l’autre, et voilà les 35 heures à nouveau sur le tapis. Le feuilleton néolibéral revient en force avec un ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui ne fait pas dans la dentelle. Digne « camarade » de Manuel Valls — même look et même démarche —, il est pressé et affiche que le social, ça commence à bien faire, et qu’il faut quand même contenter les patrons ! C’est la crise et il ne faut pas traîner pour profiter de l’aubaine.

En Turquie, l’État tue aussi. La répression des manifestations de solidarité avec Kobanê a causé la mort de Kader Ortakaya, 28 ans, militante associative kurde. Kader Ortakaya a été tuée d’une balle dans la tête par les gendarmes turcs, alors qu’elle participait à une chaîne humaine d’une soixantaine de personnes tentant de franchir la frontière syrienne pour rejoindre Kobanê. Cette étudiante en sociologie participait depuis 25 jours aux tours de garde destinés à empêcher les recrues de Daesh de passer à Kobanê via la frontière turque.

Rémi Fraisse, Kader Ortakaya, deux victimes d’État que nous n’oublierons pas.

Les trois films, dont nous parlerons aujourd’hui, évoquent aussi les violences : violences contre toute une population dans Our terrible country, violences des images et des représentations imposées par l’éducation et le formatage des esprits dans This is my land, enfin violences contre les femmes dans Certifié Halal.

Our terrible Country

Film documentaire de Mohammad Ali Atassi et Ziad Homsi

Regard de l’intérieur sur la Syrie.

Un témoignage essentiel.

Un intellectuel et un jeune syrien piégés dans une situation terrible.

Parmi la sélection brillante des films documentaires en compétition au 36ème Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier, Our terrible Country de Mohammad Ali Atassi et de Ziad Homsi a remporté le prix Ulysse du documentaire. Le film, fait dans l’urgence, porte un regard acerbe sur une réalité bien plus complexe que les images habituelles se faisant l’écho de la détresse de la population civile syrienne.

Les deux cinéastes, de formation et de générations différentes, s’interrogent sur l’engagement des intellectuels, en suivant le périple de Yassin Haj Saleh, intellectuel dissident connu, et du jeune photographe Ziad Homsi, depuis Douma/Damas jusqu’à la ville de Raqqa. Quel est le rôle des intellectuels dans une situation tragique et quelles sont les valeurs qui demeurent dans un contexte de survie ? La dissidence a un prix : la prison ou pire, la mort.

Au cours du tournage, Ziad est fait prisonnier par Daesh, mais en réchappe. La compagne de Yassin, Samira Ghalil, est enlevée à son tour par Daesh… Nous sommes à ce jour sans nouvelles.

Le film fait un état des lieux, des forces en présence et de la situation en constante évolution. Our Terrible Country montre le courage des protagonistes, mais aussi leurs interrogations.

Nous avons choisi de passer des extraits de la bande son du film pour donner une impression sonore de la

L’entretien avec Mohammad Ali Atassi a eu lieu au cours du Festival le 31 octobre.

This is my land

Film documentaire de Tamara Erde

Le film de Tamara Erde se présente comme une enquête sur les racines de la construction de la représentation de l’Autre. Un travail cinématographique d’autant plus intéressant que la réalisatrice ne tente à aucun moment de juger telle ou telle méthode d’enseignement, elle place le public sur le terrain, à l’écoute des professeur-es et des réactions des élèves. Bien sûr, l’influence du milieu de l’élève transparaît, cependant le discours des enseignant-es a des conséquences certaines et formatent l’esprit des jeunes, en développant ou non leur curiosité et leur sens critique.

L’enseignement a des répercussions sur une société. This is my Land le montre bien en adoptant le mode comparatif qui fait ressortir les éléments utilisés, qu’il s’agisse du langage ou de l’analyse historique, et ses conséquences sur la perception de l’autre. Le film est passionnant et nous renvoie à une analyse de notre système d’éducation, aux livres scolaires et à l’histoire officielle telle qu’elle est transmise.

Parallèlement au film documentaire paraît un essai tout aussi intéressant sur la manière dont les événements sont traités dans les manuels scolaires en France, et l’orientation politique qui en ressort. Comment, par exemple, le conflit israélo-palestinien est évoqué dans les livres d’histoire ?

Un ouvrage collectif, Israel-Palestine. Le conflit dans les manuels scolaires, coordonné par Roland Lombard et Marilyn Pacouret. Un film, This is my Land de Tamara Erde, pour mieux comprendre une situation qui ne se limite pas à une réflexion sur le Moyen-Orient, mais va bien au-delà.

L’entretien avec Tamara Erde a eu lieu le 30 octobre, dans le cadre du 36ème Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier.

Certifié Halal

Film de Mahmud Zemmouri

Certifié Halal ou les droits des femmes bafoués, vus à travers le prisme de la comédie populaire.

On se souvient de la comédie de Mahmoud Zemmouri, 100 % Arabica, où le spectacle était autant sur l’écran que dans la salle. Cette fois, il aborde de plein fouet le machisme avec un sujet dramatique, celui des mariages forcés. Avec sa co-scénariste Marie-Laurence Attias, Zemmouri n’a pas hésité à forcer le trait pour faire rire tout en traitant d’un problème grave.

Voici donc Kenza, une jeune fille intelligente et se voulant indépendante, droguée par son frère, qui lui s’autoproclame chef de famille et donc gardien de l’honneur familial. De toute évidence, il n’accepte pas que sa sœur ait des velléités de militante féministe et, après une émission de télé, il décide de la marier au bled sans se soucier de son consentement.

S’ensuit une série de quiproquos basés sur le décalage entre traditions et modernité technologique. Bref, le frère marieur, en mal d’autorité, aura bien des surprises.

Si le code de la famille algérien fait des femmes des mineures à vie depuis 1984 — 30 ans déjà —, les Algériennes montrent bien, dans le film, qu’elles ont de la ressource pour résister au machisme ambiant.

Truculent et drôle, Certifié Halal est filmé en partie dans la très belle région de Biskra, les comédiens et les comédiennes sont pour beaucoup les habitants de la région et Mahmoud Zemmouri montre là son talent de directeur d’acteurs. Bagarres, dialogues, mimiques et bien sûr de la musique. Certifié Halal de Mahmoud Zemmouri s’attaque à l’inégalités des sexes, aux mariages arrangés et au machisme algérien : « Dommage que ce n’est pas une femme qui a fait le film ! » dit-il au début de l’entretien qui a eu lieu le 26 octobre, en compagnie de Marie-Laurence Attias.

36ème Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier

Ce fut un festival exceptionnel pour une époque morose, lourde en désillusions et en révoltes perdues. Et pourtant, une fois encore les films de fiction, comme les documentaires, s’ils font état d’une situation souvent désespérée, montrent aussi des parenthèses de résistance, de prises de conscience, en un mot une possibilité de retournement de situation.

Parmi les 120 films inédits, il faut souligner la prégnance de la mémoire et de la violence présentes dans les différentes productions cinématographiques. Les films fouillent la mémoire, bousculent l’histoire officielle et livrent une vision contrastée des événements et des réalités sociales en Méditerranée.

Adios Carmen, qui allie mémoire sociale, politique et cinématographique, rend parfaitement le climat de violence diffuse qui régnait au Maroc dans les années 1970. Violence contenue et violence ouverte évoquée avec finesse grâce au témoignage d’un enfant de 10 ans. C’est aussi un hommage au cinéma de Bollywood, omniprésent sur les écrans maghrébins de cette époque.

la Terre éphémère de George Ovashvili

Des longs métrages en compétition se détache un film exceptionnel, la Terre éphémère du Géorgien George Ovashvili, qui, hormis le fait qu’il ait conquis le jury et le public — il a remporté quatre prix dont l’Antigone d’or —, révèle un très grand réalisateur.

Des images à couper le souffle, un tournage en 35 mm, une histoire simple, peu de dialogues, sinon par les visages et les regards, des émotions esthétiques intenses et rares, une musique et des ambiances magiques dans un paysage à la fois grandiose, menaçant et fascinant. La nature sauvage, rude, éternelle…
Le mythe de Sisyphe rencontre la Nuit du chasseur. Du très grand cinéma.

Bastardo de Najib Belkadi

Il ne faut pas cependant oublier les autres productions méditerranéennes, très souvent sur le terrain de la critique sociale, du rêve ou de la comédie. En Méditerranée, la critique s’aiguise, même lorsqu’elle s’amuse des travers de la société et des traditions, c’est le cas de Certifiée Halal de Mahmoud Zemmouri. De Bastardo de Najib Belkadi qui est un film critique d’un point de vue social et politique. La société de consommation, dans sa dérision et son culte de la marchandise, est ici mise sur la sellette, avec l’installation d’une antenne relais GSM qui bouleverse les rapports des gens d’un quartier populaire, et met à mal le caïd du coin. L’enfant bâtard, Bastardo, recueilli bébé dans une poubelle, a le visage de Buster Keaton, et son amie d’enfance attire comme un aimant les animaux et les insectes. Le monde parallèle, peuplé des personnages de la vie ancienne, même les chats, ou rêvée, côtoie une réalité brutale pour un film étonnant.

Standing Aside, Watching de Yorgos Servetas

Également en compétition des longs métrages, un film grec, Standing Aside, Watching de Yorgos Servetas, écrit comme une tragédie antique. Il y a même un personnage de coryphée à la gare. Antigone revient dans son village, après avoir abandonné son métier d’actrice et avoir accepté un travail d’enseignante d’anglais. Comme dans une tragédie, elle sera le déclencheur d’une prise de conscience de la violence et de la corruption qui règnent dans la petite ville.

Xenia de Panos Koutras

Ce film s’inscrit dans la série de films grecs présentés pendant le festival, notamment trois films de Panos Koutras, l’Attaque de la moussaka géante, Strella et Xenia, et une sélection de films de la nouvelle vague grecque : Canine et Alps de Yorgos Lanthimos, Attenberg d’Athina Rachel Tsangari, Boy eating the Bird’s Food d’Ektoras Lygizos, ACAB de Constantina Voulgaris, L de Babis Makridis, At Home de Athanasios Karanikolas et Meteora de Spiros Stathoulopoulos. Un mot sur cette nouvelle vague issue du contexte de crise économique et sociale. Les 14 films représentent le cinéma grec d’aujourd’hui et l’on peut résumer ainsi les tendances de cette nouvelle vague : nouveaux sujets, nouvelle esthétique, œuvres radicales et tabous bousculés.

Alps de Yorgos Lanthimos

L’étrange habite le film turc de Dervis Zaim, Fish, qui met en scène une petite fille muette, une mère chaman, un poisson inconnu et guérisseur, et un père pêcheur qui rêve de pêche miraculeuse pour soigner la fillette.

Autre long métrage de la compétition, Chelli de Asaf Korman. Le film est dédié à Naty et s’inspire de l’histoire personnelle de la comédienne, Liron Ben-Shlush. Chelli vit avec Gaby, sa jeune sœur handicapée, leur relation est fusionnelle jusqu’à une rencontre qui va bousculer leur vie. Le sujet de l’enfant handicapé est rarement évoqué au cinéma et le rôle de Gaby, la petite sœur, est magistralement joué par Dana Ivgy.

Chelli de Asaf Korman

These are rules de Ognjen Svilicic est basé sur un fait divers, le tabassage d’un jeune homme filmé et mis en ligne sur Internet. Les parents forment un couple ordinaire, faisant partie de la majorité silencieuse qui accepte les règles et pense qu’elles sont respectées. Puis, il y a la violente agression de leur fils et tout bascule. Quelles sont alors les règles ? Qui les respecte ? Et qui les font respecter ?

Atlit de Shirel Amitay

Cette année encore, le festival permet de voir de nombreuses femmes devant, et derrière la caméra, par exemple le film Atlit de Shirel Amitay qui met en scène trois sœurs dans la maison familiale avec le projet de la vendre. Cali, Darel et Asia ont une relation différente à la maison et aux souvenirs qui s’y attachent. Les parents apparaissent, un jeune Palestinien aussi qui a sans doute été assassiné au moment de la création de l’État d’Israël en 1948. Se croisent donc le monde réel et le monde parallèle des êtres disparus et de la mémoire. Le film se passe en 1995, juste avant l’assassinat de Rabin.

Inferno de Vinko Möderndorfer

Dans la sélection des longs métrages en panorama, à noter un film social très noir, Inferno de Vinko Möderndorfer. C’est la lente descente aux enfers d’un couple d’ouvriers qui semblent condamnés par avance et se débattant dans le système néolibéral. Marko et Sonya, et leurs deux enfants, sont piégés irrémédiablement dans une fatalité : le manque de travail, les syndicats inexistants, le patron exploiteur et sa milice, l’expulsion de l’appartement…
Une image revient, récurrente, celle du souterrain avec la cabine téléphonique. Est-ce la porte de l’enfer ? Du moins, cela y ressemble. Le travail fait sur l’étalonnage du film est remarquable et renforce l’impression de cauchemar glauque qui domine tout le film.

Villa Touma de Suha Arraf

Villa Touma a été réalisé par Suha Arraf, qui a notamment écrit le scénario de la Fiancée syrienne et celui des Citronniers pour le réalisateur Eran Riklis. Villa Touma, son premier film, est le récit de trois sœurs issues de l’aristocratie chrétienne palestinienne et vivant à Ramallah. Elles recueillent une nièce, Badia, qui a été élevée en orphelinat.
Leur refus de voir la réalité, à savoir l’immigration de cette aristocratie, leurs traditions d’un autre âge et leur attachement aux convenances sont irrémédiablement bousculés avec l’arrivée de Badia.

Enfin deux films difficiles à classer, Pitchipoï de Charles Najman et les Portes du soleil. Algérie pour toujours de Jean-Marc Minéo, qui est un mélange de film d’arts martiaux et de série d’espionnage états-unienne. Les coups pleuvent, les bruits d’impacts claquent, bref c’est un James Bond, façon algérienne. Surprenant malgré certaines ficelles un peu grosses. Moi j’aurais enlevé les drapeaux et le portrait de Bouteflika… Mais bon. Le film a été tourné à Oran. Beaux plans aériens, un peu trop hachés parfois par les trucages saccadés et la musique tonitruante. Mais c’est un film de genre après tout…

Pitchipoï de Najman fait apparaître, comme dans le film Atlit de Shirel Amitay, les disparus qui font irruption dans la réalité. Le père qui vient de mourir et un frère mythique dont on ne sait pas grand chose, sinon qu’il a été marginal et peut-être révolutionnaire. Ce fils aîné, Pierre, est interprété par Denis Lavant, qui crève l’écran et fait tout à fait croire au personnage. Entre le réel et l’onirique, entre la France et la Pologne, le film est émaillé de souvenirs, de notes d’humour — Julien, le second fils, est humoriste —, et d’impressions de déjà vu.

Le Journal de Schéhérazade de Zeina Daccache

Les documentaires sont au nombre de dix en compétition, mais quel choix impressionnant ! Our terrible Country de Mohammad Ali Atassi et Ziad Homsi, This is My Land de Tamara Erde. À ces deux films, il faut ajouter Le Journal de Schéhérazade de Zeina Daccache. La réalisatrice, installée dans une prison de femmes au Liban, se penche, non seulement sur les conditions carcérales, mais aussi sur l’intimité et les rêves des prisonnières. Certaines ne sont ni jugées ni condamnées. Elles s’expriment magnifiquement dans le théâtre, transcendent la douleur, la frustration et parfois parlent d’espoir. Le film est à la fois violent et revigorant. C’est une expérience bouleversante.

Chantier A de Tarek Sami, Lucie Dèche et Karim Loualiche est une pérégrination à travers un pays retrouvé, de Tizi-Ouzou à Tamanrasset, après un passage dans les grandes villes. Des rencontres et des personnages.

Kamen. Les pierres de Florence Lazar

Kamen. Les pierres de Florence Lazar revient sur le déni d’un passé en République serbe de Bosnie, comme si l’enjeu d’effacer le passé commun pouvait éradiquer les horreurs, les faire disparaître. On reconstruit un village, à l’ancienne, avec les matériaux des destructions, pour recréer un passé qui légitime le mythe de l’absence de l’autre.

Les messagers d’Hélène Crouzillat et Laetitia Tura

Les messagers d’Hélène Crouzillat et Laetitia Tura, montre, une fois encore, le drame de la misère et de l’immigration brutalisée, entre mort et barbelés. Les corps sont engloutis par la Méditerranée, ou enfouis dans des charniers. La chosification des êtres humains s’accomplit pour satisfaire la logique des États et du profit. Ils et elles en crèvent, du moment que l’on ne voit rien, tout va bien.

La poésie était présente aussi avec le film de Jordi Morato, The Creator of the Jungle, histoire étrange d’un créateur de monde ancré dans la nature, de même Vagues de Ahmed Nour qui retrace l’histoire de la ville de Suez et de la révolution.

Les courts métrages. Les 22 films en compétition et les 18 films en panorama foisonnent littéralement en inventivité et imagination sans limites.

Stella Maris de Giacomo Abbruzzese

Stella Maris de Giacomo Abbruzzese dénonce à la fois le cynisme politique, la persistance des croyances religieuses et la censure de la libre expression.
La Poule d’Una Gunjak. Une fillette reçoit en cadeau d’anniversaire une poule. Nous sommes à Sarajevo en 1993. Ces deux films courts métrages ont reçu des prix, mais beaucoup d’autres films méritaient des récompenses, par exemple le Champ d’Asier Altuna. Une allégorie impressionnante avec ce champ de la mémoire où poussent les doigts des victimes.

Suites de l’inauguration des toilettes publiques au kilomètre 375 d’Omar El Zohaiz

Suites de l’inauguration des toilettes publiques au kilomètre 375 d’Omar El Zohaiz transpose en images les méfaits de la peur et de l’allégeance au pouvoir chez un bureaucrate. Un univers proche du film d’Orson Welles, le Procès d’après le roman de Kafka. Le film a été réalisé sans budget de production par un jeune réalisateur égyptien. Décidément, en Égypte, il se passe quelque chose du côté des jeunes cinéastes. Ce film fait preuve d’une maîtrise peu commune.

Anomal d’Aitor Gutierrez met en scène trois vieux copains qui observent, depuis un centre sportif, une jeune femme habitant dans l’immeuble d’en face. Là également vient à l’esprit une référence cinématographique — Fenêtre sur cour d’Hitchcock —, mais revue et « remaniée » à l’espagnole.

Les Assoiffés de Sylvère Petit est un conte moderne qui a pour décor un terrain de Golf. Fellag y joue un très beau rôle de SDT avec son chien. Autre manière de traiter de la consommation.

Miami de Simao Cayatte ou les rêves de célébrité d’une adolescente. À tout
prix ? Jusqu’au meurtre ?

Free Range de Bass Breche

Free Range de Bass Breche est inspiré par des faits réels. Une vache traverse un champ de mines, frontière entre Israël et le Liban. Comment faut-il considérer cette transgression de l’animal qui visite une adolescente libanaise pour se faire traire ? Et le lait, est-il buvable ? Après tout il provient de terrain ennemi. L’absurdité des guerres.

Discipline de Christopher Saber

Discipline de Christopher Saber. Une épicerie à Lausanne, tenue par des Égyptiens. Voilà le décor planté pour un affrontement qui se déroule sous nos yeux dans un parfait délire de quiproquos et préjugés… Tout débute par le geste d’agacement d’un père qui gifle sa fille capricieuse. Et tout le monde s’en mêle et l’incident devient un conflit généralisé.

Plácido de Luis García Berlanga

Il ne faut pas oublier l’hommage au grand réalisateur Luis Garcia Berlanga avec plusieurs de ses films, dont El Verdugo en copie restaurée. Un hommage également à Antonio Pietrangeli, cinéaste italien que l’on a peu l’occasion de revoir. Espérons que cette rétrospective suscite des idées de reprise et de restauration.

Adua et ses compagnes de Antonio Pietrangeli

Petit tour cinématographique à Montpellier pour un festival riche en découvertes, en rencontres, en réflexions… Que cette ouverture méditerranéenne se poursuive pour le plus grand plaisir du public !