Chroniques rebelles
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Samedi 26 décembre 2015
Argentina. Zonda de Carlos Saura. 2 concerts du Trio Utgé-Royo
Article mis en ligne le 27 décembre 2015
dernière modification le 3 janvier 2016

par CP

Argentina (Zonda)

Film de Carlos Saura

Le 30 décembre sur les écrans

Entretien avec Carlos Saura

Et en deuxième partie des chroniques

Deux concerts du trio Utgé-Royo, No Pasaran ! le 15 janvier

Et L’espoir têtu le 16 janvier à 20h

Frasiak en première partie

Au théâtre Trévise dans le 9ème arrondissement

Argentina (Zonda)

Film de Carlos Saura

Ouverture au noir… Intérieur jour. La bande son d’ambiance urbaine s’estompe avec la découverte d’un studio et son isolement progressif de la ville. Le tournage se prépare, la scène, les décors, les modules métalliques, les miroirs, tout se met en place en même temps que le piano est accordé et que défile le générique… La « marque de fabrique » du réalisateur, comme il l’explique durant l’entretien. Soudain apparaît une caméra autonome, l’objectif tourné vers le public alors que s’inscrit le nom du maître d’œuvre, du maître de la chorégraphie des saynètes et des interprétations de ce film éblouissant, Carlos Saura.

« Il n’y a pas d’histoire », dit-il, « pas d’argumentaires, mais seulement des interprétations, de la mise en scène, de la lumière et beaucoup de respect de ma part. »…

Place donc à l’émotion, à la réappropriation du film par le public. Une réappropriation à plusieurs niveaux, de l’émotion à l’engagement, de la sensualité à l’humour et à la complicité. Argentina (Zonda) est un voyage dense et l’on y découvre des tableaux, des récits, des expressions et une présence multiforme de la vie et de la subversion. « L’or du patron a la couleur du sang de la mine », ou encore « Dieu déjeune à la table du patron » chante Atahualpa Yupanqui dans Preguntitas sobre Dios, tandis que Mercedes Sosa habite l’écran d’une classe d’enfants avec ce titre magnifique, Todo cambia, Tout change. Deux hommages à des artistes disparu-es ; mais aussi la mémoire populaire, l’imaginaire historique et symbolique de l’Argentine.

« Zonda » était le titre original du film, mais l’on a craint que le nom donné à un vent chaud qui traverse l’Argentine et embrase toute une partie du pays sur son passage ne soit pas suffisamment évocateur pour un public international. Le film de Carlos Saura est cependant à l’image du zonda, il enflamme l’écran, emporte le public avec les vagues de musiques, les textes, les voix, les rythmes, la gestuelle, les danses qui illustrent les facettes multiculturelles de l’Argentine populaire, rebelle et éternelle.

Poème flamboyant en images et en sons, Argentina/Zonda est un conte musical, un voyage sensuel, « un prisme d’images et de sons d’où émane, avec une profondeur et un regard original, une mosaïque conceptuelle et affective d’un art venu de la terre, transmis par les hommes et les femmes vivant sur ce sol étendu et pluriel » de l’Argentine.

C’est la manière de Carlos Saura de faire du cinéma et de mettre en relation, en osmose ce qu’il aime, ce dont il s’imprègne depuis l’enfance : « le dessin, la peinture, la musique, le théâtre et la photographie. » L’image cinématographique qu’il crée tient de tout cela.

« Je voudrais [déclare-t-il] ouvrir des portes, des fenêtres même, et montrer à des gens d’autres pays, que ces musiques sont extraordinaires comme j’ai pu le faire auparavant avec le Fado et le Tango. »

Le film est sans conteste un plaisir et un éblouissement !

Argentina Zonda sera sur les écrans le 30 décembre.

L’entretien avec Carlos Saura s’est déroulé en deux temps, lors de la présentation de Argentina Zonda à Montpellier dans le cadre du Festival international du cinéma méditerranéen, et le 7 décembre, à Paris, en compagnie de Daniel Pinos dans un lieu mythique, le Tabou, où se sont produits, à partir des années 1950, Juliette Gréco, Boris Vian et bien d’autres. Le tabou est à présent un hôtel. Mais il fallait bien ce lien avec la musique…

Argentina (Zonda) le 30 décembre sur les écrans

Coffret de 9 DVD des films de Carlos Saura 1965-1979 (Tamasa)

La Chasse — Peppermint frappé – Stress es tres tres — La Madriguera — Le Jardin des délices — Anna et les loups — La Cousine Angélique — Elisa, mon amour — Maman a cent ans.

No Pasaran ! et L’espoir têtu

Deux concerts du trio Utgé-Royo — les 15 et 16 janvier 2016, à 20h — au Théâtre Trévise, à Paris dans le 9e arrondissement.

Le Trio, c’est Serge Utgé-Royo, auteur et interprète, Léo Nissim au piano et Jean-My Truong à la batterie.

Vendredi 15 décembre à 20h : No Pasaran !

Avec, en première partie, la lecture de témoignages de résistants et de résistantes.

Samedi 16 décembre, à 20h : l’Espoir têtu

Avec, en première partie, Frasiak.

Théâtre Trévise, 14, rue de Trévise – PARIS 9e

Métros : Grands boulevards ou Cadet.

Réservations : 01 43 52 20 40 — 06 12 25 52 85

edito.hudin@wanadoo.fr

Deux soirées donc avec de beaux textes et de belles musiques pour redire que «  l’espoir est indispensable »… Et oublier « le spectacle médiatique de l’ordre policier et guerrier ».

Pour vous donner un aperçu tout à fait subjectif de ces deux concerts du Trio, voici un montage, en quelque sorte une longue bande-annonce… Alors place à la musique et à la parole…

L’espoir têtu, cela change des chansons martiales, de l’ambiance guerrière généralisée et autre « retour de la force », à coup de destruction des barbares ou désignés comme tels alors que les civil-es sont aussi victimes des bombes, coincé-es qu’ils et elles sont entre les divers camps qui s’affrontent pour le pouvoir, coincé-es entre la misère et les bombes…

Les armées de la coalition peuvent toujours leur dire de partir pour laisser libre le champ de bataille, histoire de se dédouaner des «  dommages colatéraux »… Mais partir où ? Où chercher asile et protection ? Personne n’en veut, les frontières se ferment, les murs s’élèvent, les barrières et les barbelés se déploient et les guerres se poursuivent… Il faut bien vendre les armes et les tester sur le terrain.

Adieu mon pays que j’aimais tant

Mon travail et ma maison

Dans le vent, le cri des enfants

J’espère qu’un jour le monde retrouv’ra la raison

Là bas y’a pas la paix ...

Migrant, c’est une nouvelle chanson de Frasiak… Encore une ébauche, une maquette comme on dit dans le métier… Elle fera partie d’un nouvel album qui sortira en octobre 2016.

Frasiak sera sur la scène du théâtre Trévise le samedi 16 janvier, à 20h.

Deux guitares, des chansons nouvelles en première partie du Trio Utgé-Royo. Après Migrant, Frasiak, ce mec un peu bizarre, à moitié chanteur et à moitié anar, avec sa passion de Béranger, ses mélodies, nous raconte ce qui se passe sous son chapeau… Et ça carbure sous son chapeau, alors il enchaînera dans la foulée une chanson qui rappelle Brassens, une chanson qui ne mâche pas ses mots… Espèce de cons…