Chroniques rebelles
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Christiane Passevant
Adios Carmen
Film de Mohamed Amin Benamraoui
Article mis en ligne le 4 octobre 2015

par CP

1975. Nador, une petite ville dans le Nord du Maroc.
Amar a 10 ans et vit avec sa mère et un oncle assez brutal. Sa mère veuve se remarie avec un immigré qui vit en Belgique et doit laisser l’enfant aux soins de l’oncle. Amar se lie alors d’amitié avec Carmen, sa voisine, qui tient avec son frère Juan, le cinéma de la petite ville.

Grâce à Carmen, Amar découvre, fasciné, le cinéma de Bollywood.

1975 est une époque charnière. La violence politique au Maroc, la fin du franquisme en Espagne. Les parents Carmen et Juan se sont exilés après 1939. Carmen, comme son père, est républicaine, Juan se revendique franquiste.

Dans le cinéma, les films de Bollywood sont en vogue auprès d’un public conquis, mais il y a aussi les actualités marocaines et la propagande qui bat son plein à propos des tensions entre le Maroc et l’Espagne au sujet du Sahara. La marche verte accentue encore les violences nationalistes des Marocains vis-à-vis des exilé-es espagnol-es. Mais la violence est partout, familiale, vis-à-vis des femmes, des enfants, entre les enfants…

Le film retrace parfaitement le climat de l’époque à travers le regard d’un enfant. Actualités nationales, discours du roi, propagande, mort de Franco et films Bollywood.

Adios Carmen est un film original sur cette époque troublée, en parallèle à l’histoire de Amar, de son émerveillement devant l’univers du cinéma indien, et l’histoire de l’exil de Carmen…