Chroniques rebelles
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Samedi 20 août 2016
Jean Genet. Traces d’ombres et de lumières
Patrick Schindler (éditions libertaires)
Article mis en ligne le 4 septembre 2016
dernière modification le 2 juin 2016

par CP

Jean Genet

Traces d’ombres et de lumières

Patrick Schindler (éditions libertaires)

Provocateur, révolté, individualiste, génie… Il y a beaucoup à dire de Jean Genet, beaucoup à lire aussi de ses textes fulgurants qui, en aucun cas, laissent indiférent.e.
«  Tout au long de sa vie littéraire et de militant, il ne fera que renforcer son image provocante, refusant la « novlangue » ou plutôt ce que l’on qualifierait aujourd’hui de "politiquement correct". Pour autant, il n’est pas question de ne pas prendre en compte ou de minimiser certains faits, certaines contradictions ou certaines réalités qui, depuis sa mort, ont déjà été rapportés par de nombreux biographes. il est à parier que Genet lui-même n’aurait sans doute pas songé à les escamoter. »

Genet libertaire ? C’est ce que ce demande Patrick Schindler en déroulant des textes et un itinéraire à rebondissements, aussi douloureux qu’inattendu, en s’attardant sur les traces d’ombres et lumières de celui qui se qualifiait lui-même d’individualiste révolté :

« Les régimes actuels me permettent la révolte individuelle. [...] S’il s’agissait d’une véritable révolution, je ne pourrais peut-être pas être contre. Il y aurait adhésion et l’homme que je suis n’est pas un homme d’adhésion, c’est un homme de révolte ».

Jean Genet, une vie de révoltes et de blessures sublimées…

Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir,
Et les fleurs soupirer, et des prés l’herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.
[…]
Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour.
Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre les portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l’escalier, plus souple qu’un berger,
Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.

Ô traverse les murs ; s’il le faut marche au bord
Des toits, des océans ; couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate une heure avant ma mort.

Avec l’auteur. Lectures par Nicolas Mourer