Dans Tueries. Forcenés et suicidaires à l’ère du capitalisme absolu, Franco Berardi s’interroge donc sur les origines, les motivations de ces meurtres de masse, sur « ces tueurs [qui] sont la manifestation extrême d’une des tendances principales de notre temps […], les héros d’une époque de nihilisme et de stupidité spectaculaire : l’ère du capitalisme financier. »
Manipulation, désespoir, nihilisme, frustration, affirmation identitaire, quête d’un pouvoir éphémère… « L’on comprend probablement mieux le devenir actuel du monde si l’on observe [celui-ci] à la lumière de ce genre de folie affreuse, plutôt qu’à travers le prisme de la folie policée des économistes et des politiciens. J’ai vu [écrit Berardi], l’agonie du capitalisme et le démantèlement d’une civilisation sociale d’un point de vue très particulier : celui du crime et du suicide. »
Pourquoi Franco Berardi — philosophe, militant issu du mouvement autonome italien des années 1970, cofondateur de Radio Alice à Bologne, et aujourd’hui enseignant de l’histoire sociale des médias, pourquoi a-t-il choisi cet axe de recherche et écrit un livre sur ce sujet ?
Tueries. Forcenés et suicidaires à l’ère du capitalisme absolu, est-ce la fascination, la répulsion vis-à-vis d’actes qui pourraient être interprétés « comme l’abolition de la frontière entre spectacle et vie réelle (ou mort réelle, ce qui revient au même). » ?
Et
Entretien avec Patrice Bouveret sur l’Observatoire des armements et le commerce des armes en France.