Chroniques rebelles
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Samedi 1er juillet 2017
Une aventure théâtrale. 30 ans de décentralisation de Daniel Cling au Festival d’Avignon. Une femme fantastique de Sebastian Lelio. X Japan de Stephen Kijak… Théâtre aussi…
Article mis en ligne le 4 juillet 2017

par CP

Avant les vacances, du cinéma, de la musique, des lectures, du théâtre, des infos et le programme de cet été… On commence avec du cinéma et du théâtre puisque les deux sont liés s’agissant de ce documentaire passionnant de Daniel Cling qui sera projeté durant le Festival d’Avignon, à la nef des images, le 13 juillet à 16h en présence du réalisateur et du comédien Philippe Mercier, et le 18 juillet, à 11h, au cinéma Utopia d’Avignon.

Une aventure théâtrale. 30 ans de décentralisation de Daniel Cling, à qui il a fallu cinq années pour finaliser un film de rencontres théâtrales, d’échanges, de créations, de générosité, d’engagement. D’engagement certainement, car la décentralisation théâtrale est issue d’une époque où le programme du Conseil National de la Résistance était dans les têtes.

Initié dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le projet de décentralisation du théâtre prend forme en 1947, à l’arrache, sans moyens, mais avec la détermination et l’idée de décloisonner, de libérer le théâtre de son carcan parisien et bourgeois. « On avait la fierté de la mission », dit Françoise Bertin dans le film, autrement dit porter le goût des grands textes, des grands auteurs pour une réflexion tout en divertissant, ouvrir l’esprit et l’horizon, quitter Paris, aller à la rencontre d’un autre public, d’un public qui n’allait pas au théâtre… Et pour cause, pas d’argent, pas de salles, les restrictions de l’après-guerre : le théâtre est secondaire !

Commence alors l’aventure des cinglé.es du théâtre. La vie en communauté, dans un mélange de passion, de rigolade et de rigueur, les troupes jouent « un théâtre sans chichi » où il faut tout faire, s’adapter aux scènes improbables, construire, installer les décors, faire la lumière, la régie, s’occuper des costumes… Certes les débuts sont héroïques, partir ainsi sur les routes dans des cars brinquebalants avec les costumes, les décors et la troupe. Mais c’est là qu’est la grandeur du théâtre, portée par la passion de ces pionniers, et de ces pionnières, qui ont expérimenté une vie de saltimbanques… L’aventure théâtrale plutôt que l’art théâtral.

Lorsque l’on pose la question à Jacques Fornier sur ses motivations, il répond être venu au théâtre pour effacer le souvenir épouvantable de la guerre, de l’Occupation, des camps de concentration. Faire du théâtre populaire, c’est la volonté des troupes de théâtre, des coopératives de comédiens et comédiennes qui jouent jusqu’à 289 représentations par an, qui installent leur scène dans 45 villes en 60 jours et affichent jusqu’à 5 créations par an : « Un jour sans jouer, c’était un jour sans bouffer  ». Mais surtout, « on jouait Shakespeare comme de son temps  », au milieu des gens, sur la place du village, dans une cantine d’école, dans la vie. Le théâtre de la décentralisation se réapproprie la culture bourgeoise qui est « la plus value » du monde ouvrier et fait lire le monde autrement que la domination l’impose et le filtre.

Puis vient le temps des maisons de la culture, celles qui sont créées dans les régions et celles de la banlieue parisienne. « On avait l’impression de faire des choses importantes, surtout en prise avec les événements », confie Évelyne Istria. L’important est que « le théâtre doit refléter les préoccupations de notre temps, sans refuser l’histoire ». C’est alors que s’opère un basculement, la prise de pouvoir des metteurs en scène et des créateurs sur les troupes, ce qui engendre un autre théâtre. « C’est devenu autre chose sans qu’on s’en aperçoive », regrette Hélène Vincent.

Le fil rouge dans ce dédale de souvenirs et de rencontres, c’est le comédien Philippe Mercier qui en assume le rôle, il connaît la décentralisation et les troupes de théâtre un peu partout en France pour en avoir fait partie. Il permet de dérouler l’histoire foisonnante de plus de trente années de théâtre. Une Aventure théâtrale. 30 ans de décentralisation, ce n’est pas seulement un documentaire, c’est une enquête cinématographique sur plus de trente ans de l’histoire du théâtre par celles et ceux qui l’ont faite — du CNR à 1968, puis à 1981 —, une expérience unique. Une Aventure théâtrale. 30 ans de décentralisation est un très beau récit cinématographique qui invite à revisiter l’histoire théâtrale, tant sur le plan humain et artistique que sur le plan social et politique… En fait, c’est, comme en écho, l’histoire de la société et son évolution.

Avec Philippe Mercier, Robert Abirached, Françoise Bertin, Roland Bertin, Emile Biasini, Catherine Dasté, Jean Dasté, Sonia Debeauvais, Pierre Debauche, Général de Gaulle, Aristide Demonico, Jacques Fornier, Gabriel Garran, Hubert Gignoux, Georges Goubert, Jean Louis Hourdin, Evelyne Istria, Jacques Kraemer, JeanFrançois Lapalus, Jacques Lassalle, Jeanne Laurent, René Loyon, André Malraux, Philippe Mercier, Gabriel Monnet, Guy Parigot, Roger Planchon, Jack Ralite, Guy Rétoré, Isabelle Sadoyan, Maurice Sarrazin, Christian Schiaretti, Bernard Sobel, André Steiger, Arlette Téphany, Pierre Vial, Jean Vilar, Hélène Vincent, Jean-Pierre Vincent, Antoine Vitez.

La projection d’Une aventure théâtrale. 30 ans de décentralisation de Daniel Cling aura lieu durant le Festival d’Avignon, le 13 juillet (16h) à la nef des images, en présence du réalisateur, de l’Union des artistes et de Philippe Mercier. De même qu’au cinéma Utopia le 18 juillet (11h), en présence de Daniel Cling, de Jean Pierre Vincent et de l’Union des Artistes.

À Avignon encore :

LA REINE DE BEAUTÉ DE LEENANE de MARTIN McDONAGH
Dans une mise en scène de Sophie Parel
Avec dans le rôle de la mère tyrannique et envahissante MARIE-CHRISTINE BARRAULT, en alternance avec CATHERINE SALVIAT.

Leenane est un petit village paumé de l’Irlande d’aujourd’hui, dans lequel vivent en huis clos une mère et sa fille dans une ambiance faite de frustration, de regret et de paroles haineuses. La vie s’écoule, se perd et la pluie ne cesse de tomber. Mag, la mère acariâtre, ne semble avoir qu’un but : pourrir la vie de sa fille Maureen, interprétée par Sophie Parel (qui signe également la mise en scène de la pièce).

Et lorsque se présente Pat Dooley, qui propose à Maureen de partir avec lui aux États-unis, sa mère usera de tous les moyens pour l’empêcher de saisir sa chance de goûter autre chose que cet affrontement familial empoisonné et permanent.

La reine de beauté de Leenane, pièce féroce à souhait, se joue à Avignon à partir du vendredi 7 juillet, à 17h, au théâtre des Corps sains.

À Avignon également, un conte musical d’après Ibsen :

Peer Gynt L’homme qui voulait être lui-même

Tous les jours du 7 au 30 juillet à 12h55
Théâtre Arto (La Luna), 3 rue du Râteau.
04 90 82 45 61

We are X Japan de Stephen Kijak
Après le superbe film documentaire de Jim Jarmush, Gimme Danger, sur les Stooges, voici une autre documentaire musical sur le groupe métal japonais, X Japan.
Un groupe fascinant fondé par deux amis qui se connaissent depuis leurs études. Yoshiki est le batteur et compositeur et a eu une formation de pianiste classique.

Stephen Kijak raconte un véritable phénomène social et musical, bien au delà de l’étiquette métal, alternant témoignages, notamment de Marilyn Manson, Kiss, Gene Simmons… Et des images de concerts impressionnantes. Musiques, très belles images et générique original.

La sortie du film reportée à la rentrée.
Le DVD de Gimme Danger de Jim Jarmush sur les Stooges, sort aussi à la rentrée.

Que Dios nos perdone de Rodrigo Sorogoyen.
Un vrai polar situé dans le Madrid de l’été 2011. Au contexte tendu de la ville avec l’émergence du mouvement des indignés et la visite du Pape Benoît XVI, s’ajoutent les assassinats d’un serial killer. Deux flics, anachroniques dans leurs méthodes d’enquête, sont chargés d’enquêter. Un thriller qui pose la question de la violence dans la société. (sur les écrans le 9 août)

Autre film sur la violence, cette fois en Russie, la violence administrative et la violence pénitentiaire :

Une femme douce de Sergei Loznitsa.
Sans aucune explication, retour à l’envoyeur d’un colis qu’une femme a envoyé à son mari incarcéré dans une lointaine prison russe. Elle veut comprendre, mais se heurte chaque fois aux règlements, à l’indifférence et à la grossièreté. Sans nouvelles, elle décide de partir à la prison, alors la quête tourne au cauchemar.

On pense au roman de Kafka, le Procès, et à son adaptation cinématographique par Orson Welles. La jeune femme devient la proie désignée d’un système dont elle ignore les codes. Pour qualifier son film, le réalisateur dit que c’est une « métaphore d’un pays où les gens se font perpétuellement violer. » (sur les écrans le 16 août)

120 battements par minute de Robin Campillo.

Le film est certes présenté comme un phénomène cinématographique, salué par la critique et ayant reçu le Grand prix du jury au Festival de Cannes. Mais, au delà de ce succès médiatique, qui renvoie essentiellement sur l’aspect émotionnel, ultra présent dans le film et remarquablement transposé par l’interprétation des comédien.nes, il y a également tout le contexte de la lutte d’ACT UP pour faire reconnaître l’épidémie du sida, pour informer, pour avoir accès aux résultats des recherches en laboratoire, pour dénoncer le profit des labos, de même que le scandale du sang contaminé, mais montrer aussi l’entretien pernicieux d’une homophobie dominante…

Dans ce début des années 1990, la lutte des militant.es d’Act up contre l’épidémie du virus du sida est encore dissimulée au grand public, les risques sont éludés, utilisés, manipulés la plupart du temps… La désinformation bat son plein qui étiquette le virus comme une maladie de pédés, les religions s’en mêlent qui interprètent l’infection comme une fatalité divine ! Tandis que le virus tue depuis une décennie déjà.

120 battements par minute de Robin Campillo est un film passionnant, un véritable coup de poing… Il relate les actions d’ACT UP, les discussions au sein du groupe, les contradictions, la mobilisation, les slogans, les « coups médiatiques » contre l’ignorance et le déni des politiques et des médias. C’est un grand film politique et engagé.

Tous les ans, des militant.es d’ACT UP sont dans le cortège du 1er mai libertaire et témoignent de la lutte à mener aujourd’hui, en France et partout dans le monde. Alors si le succès de 120 battements par minute de Robin Campillo peut relancer la conscience qu’une lutte est plus que jamais essentielle, tant mieux !

Silence = mort dit le slogan. (le film sort le 23 août 2017)

120 battements par minute de Robin Campillo fait aussi resurgir la lutte depuis les années1970 du Front homosexuel d’Action Révolutionnaire, le FHAR, que la caméra toujours présente de Carole Roussopoulos a filmé lors de manifestations et d’assemblées générales : Le FHAR. Front homosexuel d’Action Révolutionnaire

La lutte continue…

Annonce de Sylvie Maugis pour le 8 juillet :
Le Pink Bloc sera présent à la marche des fiertés de Montpellier le 8 juillet dans un cortège festif bien sûr, mais surtout revendicatif. Les couleurs : rose et noir pour ne jamais oublier les trans, les homosexuels et les lesbiennes déporté.es en camps de concentration sous le régime nazi.
Le triangle rose marquait les homos masculins et le triangle noir marquait les « asociales" : lesbiennes et précaires…

Lesa Humanitat d’Hector Faver La mémoire refusée

Hector Faver est argentin et vit en Espagne où il a créé une école audiovisuelle de documentaires. Son film a été projeté pour la première fois au Festival Différent 10, L’autre cinéma espagnol.

Lesa Humanitat est un documentaire militant et assumé comme tel, avec la rage et la volonté de dénoncer l’impunité des responsables de crimes franquistes, toujours libres et même au cœur des institutions. Partant du constat de la reconnaissance en Argentine des crimes perpétrés par les militaires argentins, Videla et autres, pourquoi ne dit-on rien des crimes franquistes ? Pourquoi cette impunité et le blocage des enquêtes ? Pourquoi ce silence après la mort de Franco ?

La transition démocratique espagnole est toujours présentée comme un modèle. Or il faut savoir qu’une célébration de la transition démocratique est organisée par quatre personnes, dont une a été le « charcutier  » de Vitoria en mars 1976, quand la police a assassiné et littéralement liquidé des travailleurs en grève.

Le vol des bébés pendant le franquisme a été qualifié de problème économique, et justifié comme tel avec l’appui de l’Église. C’était en fait un système. Le vol et la vente de bébés étaient lucratifs. 30 000 vols de bébés ont ainsi été recensés jusqu’en 1952. Après cette date, le commerce s’est poursuivi sans recensement, avec l’aval de l’État, puisque cela s’est passé dans les institutions publiques.

Le film d’Hector Faver est une véritable enquête et rapporte les témoignages de personnes, d’associations, et s’élève contre l’argument opposé comme quoi les crimes franquistes feraient partie du passé. Il ne s’agit pas du « passé », rétorque le réalisateur, puisque les mères des enfants volé.es continuent de réclamer justice et que le déni se poursuit concernant les fosses communes.

Le terrorisme d’État, mis en place sous Franco, doit être analysé ainsi que les crimes commis pendant quarante ans de franquisme, au même titre que les crimes contre l’humanité, perpétrés par les fascistes, les nazis ou les bourreaux du régime de Pol Poth. On parle des camps de concentration, celui d’Auschwitz Birkenau est un lieu de mémoire, mais on ne parle pas des camps en Espagne : pourtant 200 camps de concentration ont été mis en place, où s’entassaient des milliers d’opposants et d’activistes, le dernier camp a été fermé en 1947.

La « transition démocratique » repose sur l’impunité des franquistes et de leurs crimes contre la population pendant 40 ans. Il n’y a eu aucune remise en question de ceux qui ont du sang sur les mains. Il fallait à tout prix dissimuler les crimes franquistes, jusqu’à la mascarade de la bénédiction par le pape de la vallée de los Caidos où est enterré Franco, mais aussi des combattants nationalistes de 1936-39, quelque 50 000, dont également des républicains ensevelis avec leurs bourreaux.

S’il faut tourner la page du passé, alors pour cela, il faut la lire.

Lesa Humanitat d’Hector Faver sortira à la rentrée, pas seulement dans des festivals. Il faut le souhaiter. À suivre…

Ciel rouge de Olivier Lorelle.
Vietnam, 1946. Perdu dans la jungle vietnamienne, une escouade de soldats français est censée endiguer la lutte anticoloniale. Le jeune officier en charge du groupe prend peu à peu conscience de la véritable motivation de la guerre coloniale dont il est complice. Les premières images le montre coupant les liens d’une prisonnière vietminh qui lui demande un livre. Lorsqu’il apprend qu’il doit torturer la prisonnière, puis l’exécuter, il déserte et libère la prisonnière. Dans une nature dont il ignore tout, elle le rejoint et lui propose de l’aider pour lui avoir sauvé la vie. Un voyage commence, loin de la guerre, dans un premier temps. (19 juillet 2017).

La région sauvage de Amat Ascalante.
Dans une petite ville mexicaine vit un couple en perdition, dont le mari, Angel, vit une passion érotique avec son beau-frère. Ce dernier soigne une jeune fille, Véronica, pour des d’étranges blessures, et lui fait rencontrer sa sœur. Sans attache et paraissant sous l’emprise d’une créature mystérieuse, Veronica parle de plaisir sexuel intense dans l’abandon à un alien qui serait gardé par deux chercheurs. Dans la forêt, plusieurs corps sont retrouvés sans qu’il soit possible de déterminer la cause des agressions. On retrouve dans le film d’Ascalante la tradition du fantastique mexicain et plus largement latino américain dans la transgression des tabous. (19 juillet 2017)

Été 93 (Estiu 1993) de Carla Simon.
Premier long métrage autobiographique, la réalisatrice met en scène Frida, 6 ans, qui doit quitter Barcelone après la mort de ses parents pour vivre chez son oncle et sa tante et leur fille de 3 ans. D’abord révoltée, la fillette va accepter, le temps d’un été, de vivre avec parents adoptifs qui apprendront à l’aimer. (19 juillet 2017).

SORTIES DVD

Ma’ Rosa et Taklub, coffret de deux films de Brillante Ma Mendoza.
Ma’Rosa a quatre enfants. Elle tient une petite épicerie dans un quartier pauvre de Manille. Pour joindre les deux bouts, elle et son mari Nestor vendent illégalement des narcotiques. Le couple est arrêté, et les enfants de Rosa, face à des policiers corrompus, vont tout faire pour racheter la liberté de leurs parents.

Dans Taklub, Mendoza filme une ville dévastée par un typhon où les survivant.es sont à la recherche des corps des morts. Pas de figure centrale, mais des personnages qui se côtoient, des histoires personnelles et liées par le drame. Les deux films donnent la dimension du cinéma de Mendoza.

La Communauté de Thomas Vinterberg.
Dans les années 1970, au Danemark, Erik, professeur d’architecture, et Anna, journaliste à la télévision, s’installent avec leur fille de 14 ans, Freja, dans une villa d’un quartier huppé de Copenhague où ils décident de tenter l’expérience de la communauté. Ils y invitent des ami.es, mais aussi de nouvelles connaissances pour partager une vie en collectivité. Toutes les règles, les décisions sont prises de manière collégiale et soumises à un vote. Si leur communauté favorise l’amitié, l’amour et l’intimité du groupe, une liaison amoureuse entre Erik et l’une de ses étudiantes va venir perturber la vie du groupe...

American Honey de Andrea Arnold.
Une adolescente, Star, quitte sa famille dysfonctionnelle et rejoint une équipe de vente d’abonnements de magazines, qui parcourt le midwest états-unien en faisant du porte à porte. Elle s’adapte immédiatement au style de vie de cette bande de jeunes, dont fait partie Jake. Un road movie fait de soirées arrosées, de petits méfaits et d’histoires d’amour.

L’Autre côté de l’espoir d’Aki Kaurismaki.
Helsinki. Deux destins se croisent, celui de Wikhström, la cinquantaine, qui quitte sa femme alcoolique et son travail de représentant de commerce pour ouvrir un restaurant et Khaled, jeune réfugié syrien arrivé là par hasard ou par erreur. Après une demande d’asile rejetée, Khaled reste là, malgré tout, et c’est ainsi qu’il rencontre Wikhström dont il occupe la cour du restaurant. L’universalisme poétique de Kaurismaki dans un monde de brutes.

Corporate de Nicolas Silhol.
Quelle est la part de responsabilité de ceux et de celles qui poussent des salarié.es à démissionner ? Quelle est l’implication d’un.e DRH lorsqu’un.e salarié.e se suicide ? La complexité de cet enjeu juridique et éthique est à l’origine du film et met en scène une femme ambitieuse, convaincue du bien fondé des méthodes managériales, qui soudain est confrontée à l’inspection du travail et à sa hiérarchie. Une fiction-enquête incisive sur les pratiques actuelles de gestion du personnel dans le monde du travail.

Chez nous de Lucas Belvaux.
Pauline est infirmière dans le Nord de la France. Fille d’un métallurgiste cégétiste, dévouée à ses malades et mère célibataire, elle est cooptée, en pleine campagne électorale, par un médecin pour le compte d’un parti populiste en quête d’une tête de liste sympathique, naïve, malléable et muette. Politique-fiction ? Si le film a fait polémique à sa sortie, il n’en dévoile pas moins la supercherie du populisme et ses accointances avec des groupes violents.

Cessez le feu d’Emmanuel Courcol
Georges, héros de la Première Guerre mondiale, mène une vie de nomade en Afrique pendant quatre ans pour fuir les horreurs qui le hantent. Lorsqu’il rentre en France, en 1923, il est totalement déphasé dans cet après-guerre des années folles. Il retrouve sa mère et son frère Marcel, muré dans le silence comme d’autres s’enferment dans la folie. Pour les anciens combattants, les invalides, les « gueules cassées », les traumatisés à vie, la guerre n’est pas finie. Il rencontre alors Hélène, professeure de langue des signes avec qui il noue une relation tourmentée.

Après la tempête de Hirokazu Kore-eda.
Écrivain raté, joueur invétéré et détective minable, Ryota est la personnification même du looser. Il se démène cependant pour donner le change et transformer l’image que son fils de 11 ans a de lui. Un typhon oblige son ex-femme et son fils à passer la nuit dans l’appartement de sa mère, seul personnage lumineux, et Ryota va tout tenter pour regagner l’estime du jeune adolescent.

Le 10 juillet à 19h40, au cinéma l’Entrepôt dans le 14ème arrondissement
Projection et conférence autour du film
Navajo Song de Lorenza Garcia et Bruno Vienne