Chroniques rebelles
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Samedi 16 mai 2020
BRICABRACS. Abu Leila de Amin Sidi-Boumediène. Discours à la manière de…
Article mis en ligne le 18 mai 2020

par CP

Les Chroniques rebelles — après deux mois d’absence, c’était long ! —, avec tout d’abord Bricabracs un reportage par l’émission Dissonances sur une école alternative.

Entretien avec Amin Sidi-Boumediène autour de son film, Abu Leila (qui devait sortir le 8 avril). Entretien avec Amin Sidi-Boumediène et l’un des comédiens, Lyès Salem.
Le film devrait sortir en VOD le 27 mai.

Discours à la manière de…

Cinéma encore, Green Boys d’Ariane Doublet est visible en VOD depuis le 6 mai sur différentes plateformes [1].
Green Boys raconte une très belle histoire d’amitié entre Alhassane, 17 ans, et Louka, 13 ans. Alhassane a quitté la Guinée dans des circonstances très difficiles et arrive dans un village normand où l’amitié va faire des merveilles. Les deux garçons construisent une cabane qui surplombe la mer, cabane qui est à la fois une zone de liberté et un lieu secret.

Autre film à voir en VOD depuis le 14 mai,
Séjour dans les monts Fuchun de Gu Xiaogang
Chronique familiale s’écoulant au rythme de la nature et des saisons, le fleuve y tenant à la fois un rôle de cadre, de fil conducteur et finalement de personnage. Un très beau film.

Enfin nous terminerons ces chroniques avec un discours, oui un discours et ne croyez pas que j’ai perdu la tête durant le confinement… C’est concocté grâce à quelques complices.

Voici tout d’abord un projet tourné vers l’avenir — de l’utopie pratique, enfin ! — avec Bricabracs

Dissonances, un bien joli titre d’émission qui, trois fois par mois sur Radio Saint-Affrique, tente de prendre des chemins de traverse et de faire entendre d’autres pratiques, d’autres expériences, d’autres perspectives, bref d’autres voix afin de porter, « un éclairage différent sur nos rêves » comme le dit Josef, son animateur.

L’échange va donc de soi avec les chroniques rebelles de Radio Libertaire, d’autant qu’il s’agit cette fois de Pédagogie sociale avec l’initiative de l’espace éducatif BRICABRACS.

Cela se passe à Marseille… Rencontre avec deux enseignants, Erwan et Charles, et les enfants d’un espace éducatif qui devrait en inspirer beaucoup d’autres…

Leur port d’attache se trouve au pied des barres d’immeubles des quartiers nord de Marseille. Dans ce qu’ils appellent la tanière BricàBracs (ou Espaces Éducatifs Bricàbrac, disent les plus grands) ils se plaisent à voguer au sein de leur magnifique rafiot où, 5 cinq jours par semaine, s’active l’équipage composé de 22 enfants-matelots (et leurs parents), avec à la barre, Erwan et Charles, deux enseignants-éducateurs.

Ce rafiot, poussé par les vents venus de l’école Bonaventure, des vents soufflés aussi par Janus Korczak, Paolo Freire, Sébastien Faure, Francisco Ferrer, etc…, vogue depuis 5 années maintenant sur les océans de la pédagogie sociale. Il s’est lancé dans cette aventure, à l’initiative de familles audacieuses, d’une poignée de militants pédagogiques dont Erwan Redon. Ancien de l’éducation nationale, où pendant 15 ans, l’instit qu’il était a souqué ferme pour exercer sa passion de la pédagogie, se confrontant aux vents contraires que lui opposaient sa hiérarchie, celle qui porte en horreur ceux qui sortent du moule …Erwan a préféré quitter cette institution et mettre toute son énergie dans les espaces éducatifs.

Les matelots, tels des abeilles dans une ruche, chahutent, questionnent, tâtonnent, manipulent, s’activent et vaquent à leurs occupations, dans un désordre voulu et pensé pour qu’un ordre de vie puisse s’exprimer au sein de leur République d’enfants.

Dans Dissonances, Erwan Redon, travailleurs de l’éducation pétri de pédagogie sociale chère à la pensée libertaire de Célestin Freinet, raconte comment, avec son collègue Charles, ils consacrent leur temps aux enfants, aux familles et aux adultes qui aident au fonctionnement de l’association Bricàbrac, une association qui se bat pour que cette structure éducative et sociale existe et soit accessible aux plus démunis.
Un voyage sans drapeaux, accompagné par les oiseaux et en apprenant la liberté… Qui peut rêver d’une plus belle école ?

Abou Leila
Film d’Amin Sidi-Boumediène

Entretien avec Amin Sidi-Boumediène et Lyès Salem
Violence et désert, réalité et imaginaire, métamorphose et symbole du sacrifice, Abu Leila est construit comme un thriller politique et fantastique qui aboutit à un face à face démoniaque. Avec ce constat : « Un jour la guerre sera finie, mais tu auras toujours un pied dedans. »

Difficile de résumer le film d’Amin Sidi Boumédiène et les réflexions qu’immanquablement il suscite… En effet, Abu Leila croise passé et présent, road movie dans le Sahara, exploration de l’histoire de la décennie noire algérienne, ses conséquences sociales, le terrorisme au quotidien et ses traces dans l’imaginaire et le vécu des personnages.

En 1994, deux amis d’enfance partent à la recherche d’un terroriste assassin, Abu Leila, qui se cacherait dans le désert. Lotfi fait partie d’un commando antiterroriste et S. est un simple policier, traumatisé et complètement flingué par les massacres.
Abu Leila, récit entre réalité et hallucinations, est certainement l’un des films les plus puissants sur la guerre civile algérienne — ou devrais-je dire la guerre faite aux civils —, c’est une véritable introspection de la barbarie.

La rencontre avec le réalisateur Amin Sidi-Boumediène et Lyès Salem, l’un des comédiens, s’est déroulée dans le cadre du festival international du cinéma méditerranéen, à Montpelller, en octobre 2019. C’est une interview chorale à laquelle partipaient plusieurs journalistes, dont Annie Gava de la revue Zibeline à Marseille. La première question posée a porté sur la sortie du film en Algérie dans une situation particulière, l’Hirak, soulèvement de la population contre le pouvoir algérien, ses dénis et sa corruption.

Abou Leila de Amin Sidi-Boumediène devrait sortir en VOD le 27 mai.

La France à peur, Mickey 3D (2’30)
Cette chanson e Mickey 3D, c’était pour vous mettre dans l’ambiance… Après la « guerre sanitaire », nous sommes dans la guerre sociale et économique… Il s’agit d’être de bons petits soldats et soldates pour relever le défi et la France, bien sûr. Voici donc le discours et des chansons :
La complainte du virus - Chorale des Canulars
KALUNE - Plein le Dos
Discours à la manière de…
paru dans Médiapart le 23 mars et repris dans Divergences2
écrit par Olivier Le Cour Grandmaison, dit par Nicolas Mourer avec les chansons :
Chorale des Canulars, La complainte du virus et
KALUNE, Plein le Dos (paroles reprises des banderoles de différentes manifestations)

Les livres à venir dans les chroniques après ce temps de confinement :
Genre et féminismes au Moyen-Orient & au Maghreb
Abir Kréfa et Amélie Le Renard (éditions Amsterdam) avec Amélie Le Renard

D’après le stéréotype, les femmes vivant au Maghreb et au Moyen-Orient sont opprimées par une religion patriarcale et des traditions ancestrales. Ce petit livre donne à voir une réalité, ou, plutôt, des réalités différentes.
Loin d’être un tabou, les droits et modes de vie des femmes constituent dans cette région une question centrale depuis le xixe siècle, où, dans des situations de domination coloniale ou impériale, de multiples formes de prédation économique, d’exploitation et de guerre ont bouleversé les rapports de genre. L’ouvrage analyse les résistances opposées par ces femmes, qu’elles soient rurales ou urbaines, des classes populaires ou lettrées.

K. comme Kolonie
Kafka et la décolonisation de l’imaginaire

Marie José Mondzain (La fabrique)
En compagnie de Marie José Mondzain

La question coloniale est interrogée avec une particulière insistance aujourd’hui en raison du retour des manifestations violentes du racisme et des diverses figures de l’exclusion. La décolonisation, loin de se réduire aux combats pour l’indépendance et à l’accès à l’autonomie des anciennes colonies, pose un problème très actuel qui s’étend aux territoires réels et imaginaires des colonisés mais surtout des colonisateurs eux-mêmes.
C’est la cruelle vitalité d’une colonisation de l’imaginaire lui-même qui semble rester gravée dans la chair des victimes mais aussi de leurs bourreaux. La lecture d’une fiction visionnaire, La Colonie Pénitentiaire de Kafka a ouvert le chemin d’une interrogation générale sur la relation de la machine qui soumet, qui torture et qui tue avec les stratégies de toute domination.

Lormain et Livaine. Contes
Manuel Manceau (Ab Irato)
Et
L’autre côté des nuages
Alain Joubert (Ab Irato)
Rencontre avec Alain Joubert, Manuel Manceau et l’équipe des éditions Ab irato

Les films : informations sur les sorties et quels supports :
L’envolée d’Eva Riley, L’Ombre de Staline d’Agnieska Holland, Les Mondes parallèles de Yuhei Sakuragi, Midnight Runner de Hannes Baumgartner, Pour l’éternité (About Endlessness) de Roy Anderson, La Nuit venue de Frédéric Farrucci (qui devait venir dans les Chroniques pour une émission commune avec Francis Gavelle) et beaucoup d’autres encore…