Chroniques rebelles
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Samedi 27 février 2021
La Semaine des lumières 2021. L’Homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania. Rouge de Farid Bentoumi. 21èmes Journées cinématographiques de Saint Denis du 10 au 30 mars — La Part animale. Sécurité Globale, de quel droit ? Film documentaire de Karine Parrot et Stéphane Elmadjian
Article mis en ligne le 1er mars 2021

par CP

La Semaine des Lumières 2021 du mercredi 3 mars au mardi 9 mars
www.25eheure.com

L’Homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania (Interview)

Rouge de Farid Bentoumi (Interview)

Les Journées cinématographiques de Saint Denis — du 10 au 30 mars
academiedeslumieres.com

Sécurité Globale, de quel droit ?
Film documentaire de Karine Parrot et Stéphane Elmadjian

La loi discutée au sénat en mars
Le film peut être vu soit par le site, https://kparrot.gitlab.io/securite-globale-de-quel-droit/
Soit sur viméo https://vimeo.com/506052816)
Soit sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=SbVgKsw6A5Y

Entretien avec Stéphane Elmadjian et Olivier Cahn

Et si nous parlions cinéma malgré la fermeture des salles ?

Du mercredi 3 mars au mardi 9 mars, LA SEMAINE DES LUMIÈRES 2021 propose de voir chez vous, chaque soir à 20h, un film. La séance est suivie d’une rencontre avec les auteur.es ou les membres de l’équipe du film, une rencontre animée par un·e· journaliste, membre de l’Académie des Lumières, sur https://sallevirtuelle.25eheure.com/

Pour l’ouverture, le 3 mars, c’est le film d’animation, Josep de Aurel, qui sera en ligne. L’invité est Aurel, le réalisateur. C’est un film dont nous avions parlé dans les chroniques rebelles en septembre dernier. Une très belle histoire sur la mémoire et la passation de celle-ci, qui saute parfois une génération…

Février 1939. La Retirada : des milliers d’Espagnol.es fuient l’avancée des franquistes. À la frontière, le gouvernement français les désarme et les parque dans des camps de concentration, qui préfigurent les camps de concentration durant l’Occupation nazie.
Des fusils abandonnés à la frontière, une machine à écrire, la faim, le froid, la mort… La Retirada « a le goût du sang » !
Des images terribles soulignées par le dessin et la bande son : le fascisme ordinaire et le besoin d’humilier. Et là surgit le lien avec le traitement des migrant.es aujourd’hui.
Dans un de ces camps, deux hommes vont cependant se lier d’amitié, l’un est gendarme, l’autre est dessinateur. De Barcelone aux camps, du Mexique à New York, l’histoire de Josep Bartolí, combattant antifranquiste du POUM et artiste témoin exceptionnel. Aurel, lui-même dessinateur, définit ainsi son film : « Montrer le dessin comme un cri. »

3 mars 2021 - 20h00
JOSEP
d’Aurel - Invité : Aurel
> Lumière du meilleur film d’animation et Lumière de la meilleure musique pour Sílvia Pérez Cruz

4 mars 2021- 20h00

UN FILS
de Mehdi M Barsaoui - Invité : Sami Bouajila
> Lumière du meilleur acteur pour Sami Bouajila
L’invité est son comédien Sami Bouajila que nous avions rencontré avec Mehdi Barsaoui lors de la présentation du film au festival CINEMED de Montpellier. Un film excellent qui aborde de nombreux problèmes, interprété par des comédien.nes remarquables.

5 mars 2021 - 20h00 - AVANT-PREMIÈRE

L’HOMME QUI A VENDU SA PEAU
de Kaouther Ben Hania - Invitée : Kaouther Ben Hania
> Lumière de la meilleure co-production internationale
Interview inédite de Kaouther Ben Hania et Yahia Mahainy réalisé au Festival CINEMED.

6 mars 2021 - 20h00
DEUX
de Filippo Meneghetti - Invités : Filippo Meneghetti & Malysone Bovorasmy(scénariste) que nous avions également rencontré au festival CINEMED.
> Lumière du meilleur premier film et Lumière de la meilleure actrice pour Martine Chevallier et Barbara Sukowa.

7 mars 2021 - 15h00
ÉTÉ 85
de François Ozon - Invités : Félix Lefebvre & Benjamin Voisin
> Lumière de la révélation masculine pour Félix Lefebvre et Benjamin Voisin et Lumière de la meilleure image pour Hichame Alaouié
7 mars 2021 - 20h00

LES CHOSES QU’ON DIT, LES CHOSES QU’ON FAIT
d’Emmanuel Mouret - Invité : Emmanuel Mouret
> Lumière du meilleur film

8 mars 2021 - 20h00 - AVANT-PREMIÈRE
SLALOM
de Charlène Favier - Invitée : Charlène Favier
> Lumière de la révélation féminine pour Noée Abita

9 mars 2021 - 20h00

UN PAYS QUI SE TIENT SAGE
de David Dufresne - Invité : David Dufresne
> Lumière du meilleur documentaire

Le 5 mars en avant-première : L’HOMME QUI A VENDU SA PEAU de Kaouther Ben Hania.

L’Homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania
Un jeune Syrien, Sam Ali, s’enfuit de son pays pour échapper à la guerre et rejoindre la jeune femme qu’il aime, Abir. Prêt à tout pour obtenir un hypothétique visa pour l’Europe, il vit de manière très précaire, de petits boulots et tente de s’immiscer dans des cocktails pour manger.

Sam va finalement rencontrer un artiste contemporain très en vogue, exposant à Beyrouth et dans le monde entier, qui lui propose de tatouer le fameux visa à même son corps et de le transformer ainsi en œuvre d’art.

La guerre, les conditions de vie des migrants, les humiliations, l’interdiction de territoires, les différences de classe, l’art et le consumérisme, la liberté… Autant de sujets évoqués par Kaouther Ben Hania qui a réalisé, après La Meute, un film d’une grande beauté esthétique, philosophique et politique.

L’entretien avec Kaouther Ben Hania et son personnage principal, Yahya Mahayni, a été réalisé le 17 octobre 2020 dans le cadre du Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier, où L’Homme qui a vendu sa peau a ouvert le festival.

L’Homme qui a vendu sa peau devait sortir sur les écrans en novembre 2020, mais la fermeture des salles et le confinement ont mis les projets de distribution en suspens. Il faut espérer que les salles ouvrent rapidement dans les bonnes conditions sanitaires dont elles sont capables. Il faut souligner que le festival CINEMED s’est déroulé, malgré le couvre-feu, dans les meilleures conditions, grâce à l’équipe du festival.

Du mercredi 3 mars au mardi 9 mars, LA SEMAINE DES LUMIÈRES 2021
Réservez vos places en ligne sur
https://sallevirtuelle.25eheure.com/cinema/58

Plus d’informations :
academiedeslumieres.com

Un film prochainement sur les écrans, comme il est coutume de dire en ce moment.
Rouge de Farid Bentoumi

Le film, sélectionné au festival de Cannes en 2020, a été montré à Montpellier, au festival du CINEMED.

Nour est embauchée comme infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, qui est aussi délégué syndical dans l’entreprise depuis presque 30 ans.
Alors que l’usine est en plein contrôle sanitaire, une journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. Les deux jeunes femmes découvrent peu à peu que cette usine, pilier de l’économie locale, cache des secrets. Entre mensonges sur les rejets polluants, dossiers médicaux trafiqués ou accidents dissimulés, Nour va devoir choisir : se taire ou trahir son père afin de faire éclater la vérité.

Après cette rencontre avec Farid Bentoumi, réalisateur de Rouge

Les Journées cinématographiques de Saint Denis — du 10 au 30 mars — se réinventent et proposent une 21ème édition modifiée dans sa forme — covid oblige —, mais toujours avec le même enthousiasme afin d’observer le monde et les sociétés à travers le prisme du cinéma. Le thème choisi cette année est le lien entre les humains et les animaux. Bref, en quelque sorte visiter la part animale…

La Part Animale. 21èmes Journées cinématographiques du 10 au 30 mars
Le cinéma a très tôt capté ce monde animal si mystérieux, mais avant tout fait « de silences, de dissimulations et de singularités ». Dans un contexte écologique alarmant, la coexistence entre les humains et les différentes espèces est une problématique d’actualité et un enjeu d’avenir.

Alors que dit le cinéma de notre rapport aux animaux sauvages ou domestiqués ? Quel regard porte-t-il sur eux et dans quelles conditions le cinéma capture-t-il leur image ? Avec une dimension critique et politique, ces 21èmes Journées cinématographiques — du 10 au 30 mars — mettent en perspective notre capacité à penser l’animalité, et du même coup le devenir de l’humanité.

Si, comme l’explique Vincent Poli dans son éditorial, les animaux sont présents aux origines de l’image animée, avec le développement du cinéma, les animaux sont progressivement relégués à l’arrière-plan. Tel chien ou telle poule habitera toujours le décor d’une scène de marché, mais rares sont les œuvres à leur réserver une véritable place de choix au sein du cadre. Le cinéma marche main dans la main avec le développement de l’ère industrielle : les animaux disparaissent, l’être humain du vingtième siècle oublie ce qui le relie à la nature et à sa part animale.

Néanmoins, le cheval semble bénéficier d’un régime d’exception. Symbole de la « conquête de l’Ouest », il est indissociable d’un genre cinématographique : le western. Mais si le cheval semble omniprésent à l’image, reste à voir comment on le traite : de loin, il est interchangeable, de près, il est souvent décapité par le cadre qui ne nous montre que ses oreilles surgissant au niveau des hanches du cow-boy. Et même si le cheval flatte notre rétine, en 1939, c’est son mauvais traitement sur le tournage du Brigand bien-aimé d’Henry King, qui est à l’origine des premières lois pour la protection des animaux sur les plateaux. On devine donc que la mise en avant de l’animal au cinéma est rarement synonyme de justice, encore moins de réalisme historique — les bovins sont tolérés aux côtés des chevaux, mais fi des moutons dans la conquête de l’Ouest ! Sans doute sont-ils estimés moins charismatiques par l’industrie cinématographique hollywoodienne.

C’est finalement le cinéma documentaire qui va permettre de voir l’animal dans son milieu naturel. Grâce aux innovations techniques — caméras légères, on filme de nuit, de loin, le minuscule... —, les cinéastes les plus talentueux dévoilent un monde animal qui échappe le plus souvent au paradigme humain.

En même temps surgit une question inédite pour un cinéma animalier à venir : peut-on, à travers un nouveau dialogue avec l’animal, l’inviter à participer au tournage ? Il s’agit alors de déconstruire le regard surplombant porté sur les animaux et remettre ainsi l’humain à sa place : autrement dit un vivant parmi d’autres.

Dans cette histoire des animaux au cinéma, les animaux stars à la biographie douteuse et les figures animales anthropomorphisées continuent de peupler le cinéma de fiction. Sirènes, loups garous et figures simiesques s’amusent au cinéma à déplacer la frontière de l’« animalité », concept aux définitions multiples et floues. La figure de l’homme-animal ou de la femme-animale, souvent monstrueuse, dans tous les cas inquiétante, semble exprimer une tension entre deux forces qu’on estime irréconciliables, le bien et le mal. Mais est-ce notre part animale qui avilit notre humanité ou bien l’inverse ? Dans le film de genre Long Weekend (Colin Eggleston), la nature est bien entendu dangereuse, mais l’horreur est amenée par le couple australien qui ne cesse de torturer l’environnement, comme une manière d’exorciser les tensions de la vie citadine...

Prendre soin des animaux, les respecter, c’est aussi très souvent panser les maux de l’humain, toutefois actuellement on voit bien à quel point cet animal, longtemps posé sur un piédestal, souffre lui aussi dans son environnement.

On assiste aujourd’hui à la naissance d’un cinéma véritablement écologique, non pas parce qu’il prétend défendre « la nature », mais parce qu’il tend à préserver le réseau de liens, qui sous-tend notre relation à l’ensemble du vivant. Cela passe par le respect, l’attention, mais aussi le soin.

Ainsi ces 21èmes Journées cinématographiques — du 10 au 30 mars — s’en font l’écho avec, par exemple, les films de Kelly Reichardt, dont Wendy & Lucy (les galères d’une jeune femme sans un sou qui perd sa chienne), les étonnantes amitiés du Spoor de Agnieszka Holland, ou encore plusieurs films de Michelangelo Frammartino. Ce que le cinéma peut nous aider à retrouver, c’est « le reste du vivant, [...] la joie à l’idée de l’existence du vivant. » D’où la conclusion de Vincent Poli : « Et si le cinéma écologique était aussi un cinéma de la joie ? »

Les 21èmes Journées cinématographiques du 10 au 30 mars

Et du mercredi 10 au samedi 20 mars, les 21èmes Journées cinématographiques proposent des films inédits, rares ou en avant-première, des cartes blanches, soit 22 séances en ligne, via la plateforme internet Festival Scope, gratuitement et sur inscription. Les séances sont disponibles 24 heures (ou plus), et sont accompagnées de rencontres notamment avec des cinéastes et des critiques. https://www.festivalscope.com/page/les-journees-cinematographiques/

Sécurité globale, de quel droit ?
Film documentaire de Karine Parrot et Stéphane Elmadjian

Le film interroge et croise les points de vue de sept universitaires, chercheuses et chercheurs en droit, spécialistes du droit pénal, de politique criminelle, des données personnelles et de l’espace public. Il est urgent en effet de poser la question sur l’accumulation permanente de lois et de décrets tendant à restreindre de plus en plus les droits individuels.
Quel est l’objectif de ce projet de loi sur la « sécurité́ globale », dont il faut préciser les rapports et les articulations avec les évolutions de l’État et le plan de réorganisation des forces de l’ordre ? Quels sont les nouveaux systèmes de surveillance préconisés ? Que révèle le processus parlementaire d’adoption de la loi ? Quelles sont les raisons réelles qui justifient de menacer les libertés d’expression, d’opinion et de manifester ?

Lorsque le gouvernement choisit une procédure d’urgence pour faire adopter une loi sur « la sécurité́ globale », qui multiplie encore les dispositifs de contrôle et de surveillance de la population, il est impératif d’analyser les raisons réelles de menacer ainsi les libertés… Le mode de gouverner par la peur, par les injonctions et les restrictions sous prétexte de protection et de sécurité, montre qu’au-delà des projets de lois en cours, il existe un projet de société, présenté de manière morcelé, et cela fait craindre le pire quant aux libertés de la population.

Novembre 2020. L’état d’urgence sanitaire est en vigueur. La population française est confinée, nul ne peut sortir de chez soi, sauf dans quelques cas « dérogatoires » et moyennant une attestation. C’est précisément ce moment hors du commun que le gouvernement choisit pour faire adopter – suivant la procédure d’urgence – une loi sur « la sécurité globale » qui vient accroître les dispositifs de contrôle et de surveillance.

Olivier Cahn, professeur à l’Université de Tours ; Christine Lazerges, professeure émérite de l’Université Paris 1- Panthéon-Sorbonne ; Raphaële Parizot, professeure à l’Université Paris Nanterre ; Pascal Beauvais, professeur à l’Université Paris 1- Panthéon-Sorbonne ; Lucie Cluzel, professeure à l’Université Paris Nanterre ; Ludivine Richefeu, maîtresse de conférences à CY Cergy Paris Université ; Noé Wagener, professeur à l’Université Paris Est Créteil sont interrogées sur cette proposition de loi « Sécurité globale », ils et elles décryptent les dispositifs techno-policiers prévus par le texte et, au-delà, le projet politique qu’il recèle.

Le film peut être vu soit par le site, https://kparrot.gitlab.io/securite-globale-de-quel-droit/ soit directement sur viméo https://vimeo.com/506052816)
Soit sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=SbVgKsw6A5Y
Voir des extraits, puis l’intégralité du film, sur le site

Sécurité Globale, de quel droit ? Film de Karine Parrot et Stéphane Elmadjian.
Le film est sous licence libre creative common
Lire un interview sur un site de droit
https://www.dalloz-actualite.fr/interview/securite-globale-de-quel-droit


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