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Samedi 13 mars 2021
1990-2020. Le théâtre italien en résistance sous la direction d’Olivier Favier et Federica Martucci
Article mis en ligne le 24 mars 2021
dernière modification le 9 avril 2021

par CP

1990-2020
Le théâtre italien en résistance

sous la direction d’Olivier Favier et Federica Martucci (éditions théâtrales)
 [1]

Que sait-on du théâtre italien en France ? Finalement assez peu, à part quelques noms prestigieux, Dario Fo, Pirandello, Pasolini — « que des hommes » souligne Olivier Favier —, mais du théâtre contemporain, des trois dernières décennies, disons depuis le tournant politique vers la droite extrême, du théâtre investi par les femmes autrices, metteuses en scène, décidément on ne sait pas grand chose. Pourtant le théâtre fait preuve d’une embellie dans un contexte social et politique plombant.

Pour le cinéma italien que certain.es ont parfois boudé voyant dans l’art cinématographique de l’après-guerre jusque dans les années 1980 un horizon indépassable, l’écho semble toutefois plus probant. Il divo de Paolo Sorrentino, Gomorra de Matteo Garrone « marquent un retour fracassant du grand cinéma italien, confirmé l’année suivante par l’extraordinaire Vincere de Marco Bellocchio ». Suivi par le documentariste Gianfranco Rosi, ou encore par Pietro Marcello qui réalise en 2015 Bella e perduta — voyage initiatique à travers l’Italie — et son remarquable Martin Eden, en 2019 ; plus récemment le film indépendant, anarchiste de Gianluca et Massimiliano de Serio, Una Promessa, situé dans l’Italie du Sud avec les nouveaux esclaves du marché, la classe pauvre italienne et les migrant.es.

Le théâtre… On le découvre grâce un livre remarquable qui tient de la volonté encyclopédique et du désir de montrer la force, la diversité, l’originalité d’un théâtre, de formes théâtrales, qui ne peuvent que surprendre, pousser à la réflexion, en jouant sur le retour au texte, sur l’humour, la subversion, la narration qui sont le propre de l’art théâtral.
1990-2020. Le théâtre italien en résistance. C’est 56 pièces, 45 auteur·rices, des essais critiques, des témoignages de metteur.ses en scène, un entretien, un reportage, un portfolio et des biographies. Un travail impressionnant de sédimentation qui donne à voir l’évolution sociale et politique italienne hors des circuits dominants, la porosité constante entre la société, les mouvements qui s’y développent et le renouveau du théâtre.

Aujourd’hui, nous parlons donc théâtre, art, politique et engagement avec Federica Martucci et Olivier Favier, qui liront des textes illustrant ce renouveau du théâtre italien, de sa résistance et de son inventivité : « le théâtre a révélé aux artistes des espaces de refuge et de résistance où éprouver, façonner, innover [devenait possible] loin des standards et du formatage ».

Engagé, critique, politique, iconoclaste, le théâtre italien de ces trois décennies affiche sa volonté d’indépendance et s’affranchit des institutions pour mieux bousculer les piliers d’une société prise entre le retour en force du populisme, la montée du féminisme, les tragédies migratoires et les luttes sociales. Dans ce contexte, présentation de 56 pièces de théâtre, de 46 auteurs et autrices, avec des commentaires critiques, des témoignages [2]


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