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Samedi 12 juin 2021
49e Festival de la Rochelle du 25 juin au 4 juillet 2021 : Rétrospective René Clément
Entretien avec Denitza Bantcheva
Article mis en ligne le 13 juin 2021
dernière modification le 12 juillet 2021

par CP

Le Jour et l’Heure (1962) en ouverture de festival.

Entretien avec Denitza Bantcheva

À l’occasion de la sortie de Quelle joie de vivre de René Clément en copie restaurée, distribuée par Camélia, et du 49e Festival de la Rochelle qui, du 25 juin au 4 juillet 2021, rend hommage entre autres à ce cinéaste renommé au plan international, un entretien avec Denitza Bantcheva s’imposait en toute amitié, avec pour base son livre intitulé René Clément, seule étude complète sur le rapport de cet auteur au cinéma et à la création. La rétrospective de son impressionnante filmographie s’est vu reportée d’une année en raison de la pandémie, entre temps, un autre film de Clément a été restauré, le Jour et l’heure, auquel Denitza apporte sa contribution dans les bonus du DVD-BR disponible en octobre prochain.

Il est étonnant de constater que peu d’ouvrages ont analysé l’œuvre de ce cinéaste malgré ses nombreux films récompensés par des prix prestigieux — deux Oscars quand même ! — de même ses films ont été et sont encore plébiscités par un public international. C’est sans doute une des raisons qui a poussé Denitza Bantcheva à se lancer dans l’aventure d’une écriture curieuse et critique sur la filmographie de René Clément, de recueillir les témoignages de comédien.nes, de proches de ce faiseur cinématographique génial, enfin d’analyser le style et les thèmes qui traversent son itinéraire, à la fois diversifié et marqué par une cohérence du regard porté sur la société et l’humanité, un regard ouvert, observateur, sans jugement.

Remarquable directeur d’acteurs et actrices, considéré comme la « figure de proue » du cinéma français d’après guerre, innovateur en matière filmique, il n’est que de citer certains de ses films pour découvrir la richesse de sa filmographie : Jeux interdits (1952), Monsieur Ripois (1954), Gervaise (1956), Plein Soleil (1960), Quelle joie de vivre ! (1961), Les Félins (1964), Paris brûle-t-il ? (1966).

René Clément est largement apprécié au niveau international, mais il semble que la Nouvelle vague française ait peut-être un peu rapidement collé l’étiquette de cinéma traditionnel sur son œuvre. Un jugement en effet quelque peu hâtif comme le souligne Denitza Bantcheva : « Pour revenir au cliché condescendant [de] réalisateur “classique”, tout spectateur tant soit peu objectif peut s’étonner de ce terme constamment repris au sujet du cinéaste » et de ses films. Alors querelle générationnelle ? Rivalité due au succès ? Toujours est-il que René Clément s’inscrit lui-même en faux sur ce qualificatif en déclarant lors d’un entretien : « La diversité de mes démarches, on m’en a assez fait grief, prouve que ma recherche continue, mon insatisfaction et ma liberté aussi. […] Dans chacun de mes films, il y a toujours eu une bande de recherche. Sans accompagnement de fanfare. D’autres récoltent la moisson ? Cela se remarque davantage ? Sans importance. La véritable avant-garde s’ignore. Ce n’est jamais celle des manifestes. »

Entre deux confinements, rencontre avec Denitza Bantcheva autour de son ouvrage, René Clément (aux éditions du revif), et la passion du cinéma qui l’anime…

Denitza Bantcheva sera au 49ème Festival de la Rochelle, du 25 juin au 4 juillet 2021, pour accompagner la rétrospective des films de René Clément :
La Bataille du rail (1946)

Les Maudits (1947)
Au-delà des grilles (1949)
Jeux interdits (1952)

Monsieur Ripois (1954)

Gervaise (1956)
Plein Soleil (1960)
Quelle joie de vivre (1961)
Le Jour et l’Heure (1962)
Les Félins (1964)
Paris brûle-t-il ? (1966)

Musiques : BO Plein soleil, La Belle et la bête, Les Félins, Jeux interdits, Le Jour et l’heure (Claude Bolling), Quelle Joie de vivre.


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