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Samedi 6 novembre 2021
Vente d’armes, une honte française Aymeric Alluin et Sébastien Fontenelle. Tre Piani de Nanni Moretti. La Déesse des mouches à feu d’Anaïs Barbeau-Lavalette
Article mis en ligne le 7 novembre 2021
dernière modification le 10 octobre 2021

par CP

Vente d’armes, une honte française Aymeric Alluin et Sébastien Fontenelle (le passager clandestin)

Tre Piani
Film de Nanni Moretti (10 novembre 2021)

La Déesse des mouches à feu
Film d’Anaïs Barbeau-Lavalette (10 novembre 2021)

La rupture du contrat entre la France et l’Australie à propos d’un marché de 43 milliards concernant l’achat de sous-marins nucléaires a soulevé des réactions qui ont occupé et occupent le devant de la scène politique et médiatique. Du danger que font peser de tels sous marins nucléaires sur les fonds marins, ce n’est guère évoqué, sinon pas du tout ! En revanche, la décision de l’Australie et donc la perte du marché — sans doute pour des raisons géopolitiques en vue d’instaurer une nouvelle « guerre froide », cette fois entre les Etats-Unis et la Chine — ont provoqué l’indignation de hauts responsables à Paris, notamment du ministre français de la Défense et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Premier à faire la morale sur ces accords abandonnés et la « parole donnée » alors que son cynisme n’a pas d’égal lorsqu’il s’agit des contrats de vente d’armes signés avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis ou l’Égypte, à des fins de guerre et de répression des populations civiles, et en l’absence du contrôle parlementaire et des informations à la population... « Les affaires sont les affaires » pour paraphraser Octave Mirbeau.

D’ailleurs, « la France est le troisième exportateur mondial de matériel militaire. Un business aussi florissant qu’il est opaque » comme l’analysent dans ce remarquable essai Aymeric Elluin et Sébastien Fontenelle publié au Passager clandestin : Vente d’armes, une honte française. En effet, les deux auteurs, à l’issue d’une recherche fouillée, extrêmement documentée, de croisement des informations et de synthèses, dressent un constat sans failles et un historique accablant sur ce commerce de mort, qui n’a qu’un but, le profit, faisant évidemment fi en toute duplicité du Traité international sur le commerce des armes visant à réduire la souffrance humaine.
Tous les gouvernements successifs sont mouillés depuis 50 ans, le sacro saint « secret-défense » est généralement opposé à toute question gênante.

Aymeric Elluin et Sébastien Fontenelle soulignent que « ces armes sont vendues en notre nom – au prétexte, extraordinairement cynique, de la défense de nos intérêts – et [faut-il le répéter] parce qu’elles blessent et tuent des populations civiles, il est aujourd’hui urgent d’exiger que la France cesse de se rendre complice de ces atrocités. »

Vente d’armes, une honte française d’Aymeric Elluin et Sébastien Fontenelle est un livre essentiel pour démêler les mensonges d’État, autrement dit la manière dont la population française est constamment manipulée depuis des décennies.
Et pour entrer dans le vif du sujet voici un extrait du prologue d’Aymeric Elluin et Sébastien Fontenelle, intitulé « Jusqu’à quand ? », lu par Sylvie Maugis :

« La France vend des armes. Cela pourrait – et devrait – faire l’objet d’un débat public, car ce commerce, par définition mortifère, nous engage collectivement. […] Pour rester compétitive sur le marché, disputé, des exportations de matériels militaires, la France, depuis un demi-siècle – depuis qu’elle s’est dotée d’une doctrine justifiant cette pratique –, vend des armes à des régimes qui comptent parmi les plus brutaux et les plus répressifs de la planète. […] Ils se singularisent par cette sinistre particularité qu’ils utilisent ces armes contre leurs propres populations, comme en Égypte ou dans la guerre menée en ce moment au Yémen et dans laquelle d’immenses crimes sont perpétrés.
Au fil du temps, l’ignominie d’un tel commerce a été largement démontrée, tout comme l’a été l’extraordinaire hypocrisie des gouvernements, de droite comme de gauche, qui depuis cinquante ans – et plus encore depuis le début des années 2010 – se sont drapés dans de grands principes qu’ils n’ont eu de cesse que de bafouer en armant des gouvernements totalitaires ou sanguinaires.
 »
Vente d’armes, une honte française d’Aymeric et Sébastien Fontenelle
En compagnie des deux auteurs : Aymeric Elluin est responsable « Arme et justice » à Amnesty international France. Sébastien Fontenelle est chroniqueur à Politis et auteur, notamment d’un essai publié chez Lux éditions, Les empoisonneurs. Antisémitisme, islamophobie, xénophobie.

Aymeric Alluin et Sébastien Fontenelle présenteront Vente d’armes, une honte française à la Librairie Publico (145 rue Amelot, 75011 Paris)
Samedi 13 novembre à 16h30

Tre Piani
Film de Nanni Moretti (10 novembre 2021)

Trois familles, trois étages… Adapté du roman de Eshkl Nevo, Trois étages, Nanni Moretti en fait une version qui va au-delà du récit pour anticiper ce qui se passe après les crises que traversent tous les personnages. « Cette histoire raconte notre tendance à mener des vies isolées, à nous éloigne d’une communauté que non seulement nous ne voyons plus, mais dont nous pensons pouvoir nous passer. »

La Déesse des mouches à feu
Film d’Anaïs Barbeau-Lavalette (10 novembre 2021)

Le jour de ses 16 ans, Catherine est confrontée à la séparation de ses parents et son monde est ébranlé. C’est l’année des premières fois et dans l’ambiance grunge des années 1990, la jeune fille repousse chaque jour ses propres limites.

Rétrospective Roberto Gavaldon

5 films en versions restaurées (10 novembre 2021)
Double destinée
La Déesse agenouillée
Mains criminelles
La Nuit avance
Jours d’automne

Surnommé le « roi du mélodrame », Roberto Gavaldon est aussi le peintre des passions tourmentées et l’un des pionniers de l’âge d’or du cinéma mexicain. De la passion à l’obsession, il n’y a qu’un pas qu’il franchit jusqu’à la révolte.

Double destinée (La Otra) (1946)
María, une employée sans le sou, assassine sa sœur jumelle, Magdalena, une riche bourgeoise récemment devenue veuve, pour prendre sa place et profiter ainsi de l’immense fortune dont elle vient d’hériter. Mais son meurtre hante la nouvelle vie qu’elle tente de mener.

La Déesse agenouillée (La Diosa arrodillada) (1947)
Pour célébrer son anniversaire de mariage, Antonio, un riche aristocrate, organise une fête au cours de laquelle il offre à son épouse, Elena, la statue d’une femme nue agenouillée dont le modèle se trouve être sa maîtresse.

Mains criminelles (En la palma de tu mano) (1950)
Le charlatan Jaime Karín se fait passer pour un voyant afin d’escroquer les clientes de l’institut de beauté où travaille sa femme. Il tente de faire chanter l’une d’elles qu’il soupçonne d’avoir tué son mari.

La Nuit avance (La Noche avanza) (1951)
Traqué par un groupe de dangereux gangsters, un célèbre joueur de pelote basque traite son entourage, et surtout ses maîtresses, avec mépris. Jusqu’au jour où l’une d’elles lui annonce porter son enfant.

Jours d’automne (Días de Otoño) (1962)
Luisa quitte sa campagne pour travailler à Mexico dans la pâtisserie de Don Albino. La jeune femme, qui rêve d’une vie traditionnelle, se réfugie dans le mensonge pour tromper la solitude et l’isolement.


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