Chroniques rebelles
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Samedi 26 février 2022
Ali & Ava de Clio Barnard. La-haut perchés de Raphaël Mathié. Viens je t’emmène d’Alain Guiraudie. Compagnons de François Favrat. La Marseillaise en bref ! 17e Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient. Frasiak en concert. Les Assises de l’attention. Brasero n°1.
Article mis en ligne le 27 février 2022

par CP

Ali et Ava
Film de Clio Barnard (2 mars 2022)

La-haut perchés
Film de Raphaël Mathié (2 mars 2022)

Viens je t’emmène
Film d’Alain Guiraudie (2 mars 2022)

Compagnons
Film de François Favrat (2 mars 2022)

17e Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient
Du 15 mars au 1er Avril 2022

FRASIAK
en concert
Vendredi 18 mars 2022 à 20h

La Marseillaise en bref !
Spectacle du collectif Manifeste Rien

Vendredi 18 mars à 20h 30

Ali et Ava
Film de Clio Barnard (2 mars 2022)

Une rencontre improbable que celle d’Ali et Ava, elle se fait par l’entremise de Sofia, une petite fille facétieuse de 6 ans, dont Ava est l’assistante scolaire. Ali l’accompagne parfois à l’école, ses parents sont les locataires d’un appartement qu’il gère. Séduit par la gentillesse et l’ouverture d’Ava, Ali la charme aussi par son caractère enjoué et son humour. Ils adorent la musique et Ali était même DJ. Cependant, la relation violente qu’Ava a connu avec son ancien compagnon et les réactions hostiles de son fils vis-à-vis d’Ali entravent quelque peu leur complicité et le début d’une histoire. Se mêlent à cela des relents communautaristes…

Construit à plusieurs mains, c’est-à-dire à l’issu de nombreux entretiens menés à Bradford durant deux ans, des échanges entre Clio Barnard et les protagonistes de ses précédents films, c’est tout un processus de création qui sous-tend le film : « Tout a commencé avec les personnages d’Ali et Ava et une question. Que se passerait-il si l’on prenait le genre du mélodrame et qu’on l’appliquait à une version sociale-réaliste de Bradford basée sur de vraies personnes ? C’était l’occasion de réfléchir à ce que signifie faire partie d’une communauté. À Bradford, il y a beaucoup de gentillesse, de générosité et d’entraide, et c’est ce que je voulais voir sur grand écran. »

C’est aussi l’occasion de donner la parole à celles et ceux qui ne l’ont entend pas, les faire connaître, les regarder, ce que Clio Barnard réussit à merveille avec l’histoire d’Ava et Ali, tout à la fois pleine d’humour et de ressort dramatique. Et puis il y a l’observation de cette ville de Bradford, dont elle cerne chaque détail, décrit les quartiers. « J’aime écrire et développer de manière collaborative, avec de vraies personnes, [dit Clio Barnard], et poursuivre ce processus pendant la production en mélangeant acteurs professionnels et amateurs. » Il est certain que son talent de mise en scène et de direction d’acteur.es est indéniable. Bienvenue dans le monde des gens du peuple, des sans-voix !
Le cinéma d’outre Manche réserve toujours de belles surprises, Ava et Ali est l’une d’elles. Au cinéma le 2 mars.
Musiques : Bob Dylan, Mama You Been On My Mind et Dirty Old Town d’Ewan MacColl (1949) par les Pogues.

La-haut perchés
Film de Raphaël Mathié (2 mars 2022)

Un documentaire ? Plutôt un voyage dans la vie d’un village haut-perché dans la montagne où, l’hiver, il ne reste que quinze personnes à demeurer ensemble. Ensemble parfois pour un dernier adieu à quelqu’un qui disparaît du paysage, et sur sa tombe, on y met des boules de pétanque, sans doute un jeu qu’il aimait… Dans ce paysage grandiose, immuable et changeant au gré des saisons, la vie s’écoule, les oiseaux passent et les avions aussi. Et il y a ce personnage extraordinaire, Michel Korber, dit Mich qui, lors d’une rencontre avec le réalisateur, lui conseille de ne pas écrire son film mais plutôt d’ouvrir grands les yeux : « Ici, on fait du cinéma tous les jours et ça fait quarante ans que ça dure » !

Mais voilà, commente Raphaël Mathié, « en France, pour un documentaire, on nous demande quasiment d’écrire un scénario, ce que je trouve aberrant. Ce film s’est construit organiquement, jour après jour, pour l’essentiel pendant le tournage. Des arcs narratifs se mettent en place, des évidences prennent corps. Certaines d’entre elles tiennent, d’autres s’effritent puis s’écroulent, d’autres encore prennent le relais. Ça se cristallise, se défait en partie à nouveau, etc. Je filme au corps, à l’instinct. Parfois c’est angoissant, mais derrière la caméra, on sent la justesse. Au fond, l’essentiel est de rester à l’écoute de la puissance du cinéma, de son évidence. Ça demande de la disponibilité, de la sincérité, beaucoup d’humilité aussi. Des fois, on y arrive, des fois pas. Le grand danger de ce genre de film étant de diluer l’intensité dramaturgique dans la banalité de la chronique. »

Or, ce film n’a rien d’une chronique, c’est plutôt une rencontre de vie, un partage des instants avec un musicien, Philip proche de Coco, avec Mich qui, à plus de 90 ans, veut raconter son histoire, laisser une trace… Il a beaucoup de choses à dire Mich, « j’aimerais bien raconter tout ce qu’il s’est passé dans mon existence depuis que j’étais livreur de chevaux jusqu’à ce qu’on ait marché sur la lune  » dit-il en préambule à l’écrivain public qu’il a appelé à la rescousse pour mettre en forme tout ce qu’il a vécu, ses luttes, jusqu’à son arrivée au hameau, à Chasteuil, en 1968. Un village en ruines, sans accès… Son récit ouvre ainsi sur l’histoire extraordinaire du village perdu dans la montagne. Le film, la narration prend le temps, respecte l’intimité, écoute les doutes, les souvenirs, les absences, les inquiétudes et même les lassitudes, sans négliger pour autant la nature grandiose si présente à chaque regard vers l’extérieur.

« Ce film a pris cinq ans de ma vie [confie le réalisateur]. Mais pour l’ensemble des protagonistes aussi, l’investissement fut considérable. Ce genre de projet ne peut aboutir que s’il y a un intérêt, un amusement, une joie partagés. Ils [et elles] ont vite compris que le cinéma pouvait recréer du lien, reformuler la question de l’Autre, permettre de la voir comme on ne l’a jamais vu, dynamiter les a priori, réinsuffler la vie. » Faire du cinéma ensemble sans être dans la représentation, en prenant le temps, au fil des années et des saisons, cela tient du plaisir, de la réflexion, de la curiosité et de l’acceptation de la surprise, de l’impondérable. Comme cette histoire de météorite qui soudain redonne le goût de l’aventure, de la découverte, de l’inconnu. Mich est là, debout à la poursuite du rêve, d’un fragment d’univers qui s’ajoute au récit de son histoire personnelle. Un fantasme et une vision de l’humanité.

Là-haut perchés est un film curieux qui apporte une réflexion sur la condition humaine « qui dit qu’il faut toujours rester debout, sans cesse s’accrocher à ses rêves et célébrer la vie. C’est l’histoire d’une communauté humaine qui rompt le cercle et prend la tangente, qui se remet en mouvement, qui prend le risque de l’inconnu en quelque sorte, qui n’a plus peur. » D’où l’idée de sortir du village à la recherche d’un mythe, d’un caillou venu de l’espace, un partage qui crée aussi du lien entre les gens du village et bien sûr ceux et celles qui regardent le film.
Là-haut perchés est un film singulier qui permet de reprendre pied avec une réalité universelle. Un moment de lâcher prise, d’émerveillement et de sincérité… Et ça fait du bien.
Là-haut perchés de Raphaël Mathié au cinéma le 2 mars 2022.

Viens je t’emmène
Film d’Alain Guiraudie (2 mars 2022)

Le désir d’une femme de 50 ans, ou plus, est rarement évoqué dans le cinéma français, plus facilement en Espagne ou aux Etats-Unis semble-t-il. Par exemple, on se souvient de Harold et Maude de Al Hasby, ou des films de John Waters qui, pour le coup, se joue carrément des tendances. Viens je t’emmène démarre sur la scène de drague d’un joggeur, Médéric, qui déclare sa flamme à une tapineuse — pouf à souhait —, c’est peut-être ce qui m’a fait penser au cinéma de John Waters, compte tenu également des dialogues du film entre dérision et absurdité. Sur fond de fête de Noël et de climat paranoïaque à la suite d’un attentat terroriste en plein centre de Clermont Ferrand, Viens je t’emmène d’Alain Guiraudie fait du sexe une critique sociale et politique et joue sur la situation avec un humour acerbe. Qu’un bobo tombe amoureux d’une prostituée de 50 ans et mariée, Isadora, et recueille un peu malgré lui, un jeune sans-abri, Selim, il fallait le faire…

À partir de là, tout devient possible : l’effervescence raciste qui s’empare de l’immeuble à tous les étages, les scènes de sexe hilarantes, les endroits de rencontre, l’hôtel de France qui ressemble à une pension de famille, mais avec une loupiotte rouge façon boxon, le confessionnal de la cathédrale, le pavillon de banlieue avec le voisin suspicieux, la jouissance très expressive d’Isadora et le coït interrompu de Médéric par l’arrivée du mari jaloux, ou de Selim, etc.… « Après deux films plutôt sombres [explique les réalisateur], je voulais revenir à la comédie, tout en restant ancré dans l’actualité et la réalité sociale du moment, qui n’est pas non plus des plus joyeuses. Mes films précédents reposaient sur des partis pris formels très affirmés. Je voulais faire quelque chose de plus léger, alliant la complexité et l’absurdité de nos modes de vies modernes. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour des films comme La Règle du jeu de Renoir ou Qu’est- ce que j’ai fait pour mériter ça de Almodovar, des films dans lesquels le drame surgit de la comédie et vice-versa. Et j’ai pas mal eu aussi à l’esprit le théâtre de boulevard. Je trouvais intéressant de ramener les grands débats et les grands enjeux de notre monde à une échelle plus modeste, plus quotidienne, à l’échelle d’un appartement. » De l’humour absurde, qui se dégage du film, on se dit qu’Elia Suleiman n’est pas loin. Médéric, par exemple, est le Candide qui se prend les pieds dans le tapis des clichés, de son empathie pour Selim, de son attirance pour Isadora, de son individualisme et de ses difficultés à assumer ses contradictions… Il dénonce quand même Selim à la police, n’assume pas et veut rester anonyme, puis finit par l’héberger…

Le film présente donc une suite de saynètes et de gags inattendus d’un humour ravageur, à un rythme soutenu : les a priori sont pour le moins bousculés sinon blackboulés, les uns après les autres. Alain Guiraudie casse pas mal de tabous, s’amuse des clichés, les « accentuant parfois, les contredisant à d’autres moments, pour aller contre les certitudes que pourrait avoir le spectateur. C’est un film joueur et déstabilisateur. » La peur de l’autre y est omniprésente. « Le musulman, c’est vraiment devenu l’autre par excellence. Il y a désormais une perception du musulman dans la société occidentale comme potentiel danger. Depuis quelques temps, [ajoute Guiraudie] j’entends aussi un discours sur l’occident chrétien et l’orient arabe qui doivent en découdre du fait du soi-disant “choc des civilisations”. Je crois cette idée de choc des civilisations très pernicieuse. On continue l’entreprise d’occultation de la lutte des classes et d’instrumentalisation de nos différences pour effacer ce qui nous unit et qui menace en effet l’ordre établi. »

L’attentat et la présence de Selim installent un climat d’extrême suspicion dans l’immeuble, le voisin marocain se révèle raciste et pour lui la solidarité vis-à-vis de la soi-disant communauté est une bonne blague… le voisin du dessus se retranche dans son appart où il est armé jusqu’aux dents, xénophobe ? Non pas tant que ça, puisqu’il décide de former Selim à se défendre contre des mecs venus de cités. Bref tout s’embrouille et génère des scènes mémorables, portées par des comédiens et comédiennes formidables, notamment le Candide ahuri incarné par Jean-Charles Clichet, les discussions des voisins sur le palier avec pour conclusion « nos appartements vont perdre de leur valeur », Selim en djellabah, accompagné par Isadora, voilée afin d’échapper à la bande qui le prend pour un transfuge, la jeune Charlène faisant son stage de troisième dans un hôtel borgne, le cauchemar de Médéric voyant son salon transformé en salle de prières… Et comme dans Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? d’Almodovar, c’est la prostituée qui parle vrai concernant les jeunes sans avenir, poussés vers le Jihad. Isadora est la seule à exprimer avec sensibilité son angoisse devant la situation et amorce une réflexion sur la responsabilité de la société. Un moment très beau du film où elle tient un discours à la fois humaniste et politique, avec une voix étranglée par l’émotion. Bien sûr un film ne change pas les mentalités, mais pourquoi pas si c’est un clin d’œil ironique sur la société ? Un espace de réflexion et de débat, c’est à souhaiter…

« Le cinéma est là pour permettre un autre regard sur le monde, replacer les enjeux sociétaux, intimes, confronter tout ça, inventer des rapports entre les personnages tout en restant crédible, c’est un combat entre l’utopie et le réel. Même si c’est souvent le réel qui l’emporte, il est essentiel de garder le goût de l’utopie. » Belle définition du cinéma pour une fin ouverte sur une société nécessairement métissée enrichie par de multiples influences.
Viens je t’emmène d’Alain Guiraudie à voir en salles le 2 mars.

Par ailleurs, présenté en avant première le 28 février, Viens je t’emmène ouvre une rétrospective des films d’Alain Guiraudie à la cinémathèque, qui décrit ainsi son cinéma : « Dépassant le pittoresque, ce cinéma est littéralement excentrique, conçu et filmé loin des centres, esquivant les récits attendus, n’hésitant pas à juxtaposer humeurs rigolardes et drames passionnels, cherchant constamment des chemins de traverse en quête de nouveaux horizons à la fois concrets et fantasmatiques, visibles et insaisissables. » En effet, son nouveau film, Viens je t’emmène, s’inscrit parfaitement dans ce parcours cinématographique. À suivre…

Compagnons
Film de François Favrat (2 mars 2022)

Le film ouvre sur la terrasse d’un immeuble HLM où Naëlle s’éclate en taguant ses rêves sur les cheminées. Une femme l’apostrophe en lui disant qu’elle va la dénoncer aux flics, mais Naëlle s’en fiche et part chercher sa petite sœur à la sortie de l’école. À 19 ans, Naëlle a déjà vécu des épisodes durs dans son quartier et elle se méfie des dealers qui recrutent les mômes. Rien n’est dit directement, on apprend seulement que cette passionnée de Street Art est dans l’obligation de travailler sur un chantier de réinsertion pour éviter une peine qui la séparerait de sa petite sœur et de sa mère. Dans son immeuble, elle se heurte à un garçon du quartier qui dissimule de la drogue dans un appartement et très vite la conversation s’envenime. « On devine qu’elle a eu des embrouilles avec ça, et c’est justement ce qui la pousse à intervenir en jetant par la fenêtre les sachets de drogue qu’une maman du quartier a accepté de stocker chez elle. “Tu sais ce que tu risques ? Six mois fermes ! Ces mecs, c’est du poison !”, hurle-t-elle à la mère de Djibril. » Empoignade et le reste des sachets de drogue tombent par la fenêtre au moment où la police s’apprête à perquisitionner.

Le gang du quartier menace alors Naëlle qu’ils tiennent pour responsable de ce qui est arrivé, et exigent qu’elle rembourse la somme correspondant à la perte de la marchandise. La responsable du chantier de réinsertion, Hélène, assiste de loin à la scène et intervient lorsque Naëlle est brutalisée, mais celle-ci refuse de se confier. Pour la mettre à l’abri, Hélène l’emmène à la maison des Compagnons de Nantes, un monde de traditions, qui prône l’excellence artisanale et la transmission entre générations. Un monde totalement inconnu de Naëlle, qui néanmoins la fascine par les possibilités de créations. Paul, un compagnon spécialisé dans les vitraux, accepte de la prendre en formation dans son atelier, bien que les débuts soient tendus, Naëlle est rétive à toute forme de discipline.

Reste le problème de la somme exigée par les dealers. Comme à son habitude, Naëlle tente de se débrouiller à sa manière, seule, sans demander de l’aide... D’ailleurs, elle ignore tout du système d’entraide des Compagnons et ne fait confiance à personne. Ce qui est enseigné chez les compagnons, la valeur du travail manuel, l’entraide, sont autant d’idées qui paraissent sans signification au sein d’une société individualiste, de même pour Naëlle qui a toujours vécu de débrouilles, de petites arnaques. Alors la générosité, la loyauté, mis à part les potes… cela lui semble irréel, irréalisable. Elle a même intégré le manque de considération qui lui a sans cesse été renvoyé depuis l’enfance, être rejetée fait partie du quotidien.

Frappé de constater « à quel point ces images toutes faites des cités dont on nous bombarde quotidiennement étaient biaisées. Les habitants y sont beaucoup plus attachants, plein de vie, lucides. Bien sûr [ajoute le réalisateur], c’est un quotidien souvent dur.
 Beaucoup de jeunes ne travaillent pas et certains sont liés au trafic et à ce genre d’affaires. Mais la plupart de ceux [et celles] que nous y avons rencontrés ressemblent au personnage de Naëlle ou à Coca-man et Djibril. Ce ne sont pas des bandits — juste des jeunes qui se démènent pour s’en sortir malgré les difficultés du quotidien. […] Mais ils ont un atout majeur : ils se serrent les coudes, il y a entre eux un esprit d’entraide incroyable ; ils appellent leur pote, “la famille”, exactement comme dans l’esprit des Compagnons. […] J’ai fait en sorte de me mettre à distance des clichés trop souvent véhiculés en me nourrissant de ces rencontres. » Pour rendre crédible la rencontre de ces deux univers, celui des banlieues et celui des Compagnons, François Favrat leur demande d’interpréter leurs rôles, avec leurs gestes, le langage, leurs chansons. Une belle expérience qui s’est d’ailleurs passée dans leurs locaux ; ce qui a permis au réalisateur d’enrichir les personnages, les dialogues même, et puis leurs sublimes chants ! Quant à Naëlle, grâce à son professeur, va enfin pouvoir exprimer sa créativité dans les vitraux.

Compagnons de François Favrat sur les écrans le 2 mars 2022.

17e Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient
Du 15 mars au 1er Avril 2022

Cinéma l’Écran, Saint-Denis / Seine-Saint-Denis / Paris

Pour sa 17e édition le PCMMO met à l’honneur le cinéma Turc et propose de découvrir la jeune création cinématographique Tunisienne.

À voir notamment :
PAYSAGES D’AUTOMNE de Merzak Allouache (Algérie-fiction inédite)
Une jeune journaliste enquête sur les meurtres de lycéennes embrigadées dans un réseau de prostitution.

LES ENFANTS DU SOLEIL de Majid Majidi (IRAN)
À Téhéran, Ali, 12 ans, et ses trois amis travaillent dur pour assurer leur survie et soutenir financièrement leurs familles. Ils font des petits boulots dans un garage et commettent de menus larcins pour gagner de l’argent facile.

HIT THE ROAD de Panah Panahi (IRAN | AVANT-PREMIÈRE
)
Une famille iranienne est en route vers une destination secrète. À l’arrière de la voiture, le père arbore un plâtre, mais s’est-il vraiment cassé la jambe ? La mère rit de tout mais ne se retient- elle pas de pleurer ?

FACE À LA MER de Ely Dagher (LIBAN)

Après une longue absence, Jana, une jeune femme, revient soudainement à Beyrouth. Elle renoue avec la vie familière, mais désormais étrange, qu’elle avait quittée. Une annonce de la catastrophe à venir.

DE NOS FRÈRES BLESSÉS de Hélier Cisterne (FRANCE-BELGIQUE-ALGÉRIE | AVANT-PREMIÈRE) 

Alger, 1956. Fernand Iveton, 30 ans, ouvrier indépendantiste et idéaliste, est arrêté pour avoir déposé une bombe dans un local désaffecté de son usine. Il n’a tué ni blessé personne, mais risque pourtant la peine capitale. La vie d’Hélène, devenue la femme d’un « traître », bascule alors.

COSTA BRAVA, LEBANON de Mounia Akl (LIBAN-FRANCE-ESPAGNE-SUÈDE-DANEMARK-NORVÈGE / AVANT-PREMIÈRE)
Après avoir quitté Beyrouth submergée par les déchets, accompagné de ses deux filles et de sa mère souffrante, Walid s’est trouvé un coin de paradis dans les collines qui surplombent la capitale. Interprétée par Nadine Labaki (réalisatrice de Capharnaüm), son épouse Souraya semble s’être faite à cette vie en pleine nature. Mais ce bonheur relatif prend fin le jour où l’on installe une décharge juste devant leur maison.
Accès aux salles : pcmmo.org/infos-pratiques
Site internet : pcmmo.org
Contact Festival 09 82 53 50 87 / pcmmo.festival@gmail.com

FRASIAK
en duo acoustique avec Benoît Dangien au piano

Vendredi 18 mars 2022 à 20h
au Forum Léo Ferré à Ivry sur Seine (94)
Réservations : helloasso
Renseignements : contact@forumleoferre.org

La Marseillaise en bref !
Spectacle du collectif Manifeste Rien


d’après les recherches de Gérard Noiriel et Michelle Zancarini-Fournel
Vendredi 18 mars à 20H30
Centre d’animation Ken Saro-Wiwa

63 Rue de Buzenval, 75020 Paris
Métro Buzenval
Réservation : manifesterien@gmail.com
Le spectacle est suivi d’un débat avec Laurent Gaissad, socio-anthropologue

Les Assises de l’attention
à la Bellevilloise (19-21 rue Boyer, 75020 Paris).
Après le succès de la première édition en février 2020, puis les multiples confinements, les Assises de l’attention reviennent enfin, et seront l’occasion de se réunir autour du thème : « La planète numérique est-elle viable ? ».

Première table ronde :
Comment protéger les jeunes face aux réseaux sociaux ?
Première table ronde dans la matinée. Discussion et débat sur la captation toujours grandissante de l’attention des jeunes par l’industrie numérique et ses conséquences. Quelle régulation possible des plateformes et par qui, de même les problématiques posées par « l’éducation numérique » ?

Deuxième table ronde :
Le numérique : allié ou ennemi de la transition écologique ?
En début d’après-midi, la deuxième table ronde sur la nécessité de repenser la société technologique face à la crise écologique. Quel est le rôle et la place de la technologie dans la transition écologique ?

Troisième table ronde :
Quelles politiques pour une planète menacée par le numérique ?
Sur les propositions politiques faites sur le sujet.
Samedi 19 mars 2022, à partir de 9h30.
La Bellevilloise – 19-21, rue Boyer, 20ème arrondissement, Paris.

Pour s’inscrire
www.levelesyeux.com/assises-de-lattention-2022-les-inscriptions-sont-ouvertes

En attendant le 19 mars,
La Guerre de l’attention. Comment ne pas la perdre
Yves Marry et Florent Souillot (L’Échappée)

Brasero n° 1
Revue de contre-histoire

Nouvelle revue publiée par l’Échappée, avec une 4ème de couverture qui détaille tout le sommaire, très diversifié et sous plusieurs rubriques. Une revue annuelle de contre-histoire… C’est rouge et couvert de flammes, impossible de la louper sur une table de presse ou en vitrine. Choisir n’était pas simple, alors au hasard (?!)… Pas vraiment pour tout vous dire. Notre sélection s’est d’abord portée sur une des « rubriques », le Grain des mots, et un article de Renaud Garcia sur l’un des auteurs importants de science-fiction et son livre : Demain les chiens de Clifford Simak. Voilà ce qu’en dit Renaud Garcia : « Si la science-fiction peut nous permettre de comprendre ce qui se joue aujourd’hui, Demain les chiens, œuvre de Clifford Donald Simak, reste trop peu connue. Ce recueil de nouvelles publié dans les années 1950 constitue pourtant l’une des critiques les plus lucides de l’artificialisation du monde. »

À noter que des nouvelles de cette même époque sont republiées régulièrement depuis plusieurs années par les éditions du Passager clandestin, dans la collection les Dyschroniques, elles illustrent la vision critique, ironique et incisive du devenir des sociétés. Et aujourd’hui, après quelques décennies… on y est !
Pour vous mettre dans l’ambiance de Demain les chiens, voici un court résumé de l’histoire présenté pour sa nouvelle publication dans la collection de poche, j’ai lu. Après ce prologue, Sandrine Malika Charlemagne lit un extrait de l’article de Renaud Garcia…
Toujours dans le premier numéro de la revue Brasero : autre rubrique, Parcours, où s’inscrit un entretien réalisé par Rémy Ricordeau et Sylvain Tanquerel : Annie Le Brun en toute dissonance.
« Entre poésie, critique littéraire et critique sociale, Annie Le Brun aura contribué au cours des dernières décennies à éclairer et à dénoncer les enjeux intellectuels et politiques d’une époque prompte à toutes les mystifications.  »

Rémy Ricordeau, réalisateur de films documentaires et auteur, fait en quelque sorte partie des chroniques rebelles depuis son film Putain d’usine. Et pour ne citer que quelques uns de ses films récents : Je ne mange pas de ce pain-là ! Benjamin Péret, poète, c’est-à-dire révolutionnaire, ou encore Prenez garde à la peinture et… à Francis Picabia. Côté bouquins, Arthur Cravan, la terreur des fauves (l’Èchappée), dont nous avons parlé ensemble dans les chroniques, sans oublier un des livres de Rémy que j’aime beaucoup : Visionnaires de Taïwan. Art brut, art populaire insolite et visionnaires autodidactes de l’île de Taïwan.
Par ailleurs, je crois savoir que des projets sont en préparation…Discussion avec Rémy Ricordeau.


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