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Samedi 25 juin 2022
Costa Brava, Lebanon de Mounia Akl. Good Night Soldier de Hiner Saleem. Cahiers noirs : Viviane et Ronit de Shlomi Elkabetz. 50ème Festval de La Rochelle Du 1er au 10 juillet 2022. Joseph Losey : Florilège par Denitza Bantcheva (1).
Article mis en ligne le 1er juillet 2022
dernière modification le 3 juillet 2022

par CP

Costa Brava, Lebanon
Film de Mounia Akl (29 juin 2022)

Entretien avec la réalisatrice

Good Night Soldier
Film de Hiner Saleem (29 juin 2022)

Cahiers noirs
Un film en deux parties de Shlomi Elkabetz :
Viviane et Ronit (en salles le 29 juin)

50ème Festval de La Rochelle
Du 1er au 10 juillet 2022

Joseph Losey : Florilège par Denitza Bantcheva (première partie)

Costa Brava, Lebanon
Film de Mounia Akl (29 juin 2022)

Entretien avec la réalisatrice

Souraya et Walid vivent dans la montagne avec leurs deux filles, Tala et Rim, et Zeina, la mère de Walid atteinte d’une maladie pulmonaire. La famille a choisi de fuir Beyrouth, sa pollution et ses tonnes d’ordures abandonnées sur une plage auparavant touristique, Costa Brava. La famille cultive un jardin, élève des poules et profite de la nature… Jusqu’au jour où, sur le terrain jouxtant leur jardin, est érigée une statue monumentale du président de la République, que débarque celui-ci pour un discours annonçant l’installation d’une immense décharge à ciel ouvert comme solution à la crise des déchets qui empoisonne Beyrouth.

Les travaux commencent malgré les recours tentés par Walid, le paysage est détruit par les pelleteuses et autres engins qui transportent les ordures et l’air devient rapidement irrespirable… Souraya est reconnue par des ouvriers comme chanteuse populaire, Tala tombe amoureuse d’un jeune ingénieur qui dirige les travaux, Zeina sympathise avec un des ouvriers, tandis que Walid poursuit une lutte inégale, refuse de partir et que Rim, neuf ans, se bat contre des ennemis imaginaires…

Rencontre avec la réalisatrice Mounia Akl, en compagnie de la scénariste et réalisatrice Clara Roquet, dans le cadre du 43ème festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier en octobre 2021.
Costa Brava, Lebanon, métaphore de la situation sociale au Liban, récit dystopique ? Mounia Akl parle d’une réalité catastrophique qui dépasse la fiction, de la genèse du film et du lien entre le cinéma et sa formation d’architecte…

Costa Brava Lebanon de Mounia Akl au cinéma le 29 juin.
Illustrations musicales de l’entretien : Bachar Mar-Khalifé, Ya Nas et Ya Hawa Beirut.

Good Night Soldier
Film de Hiner Saleem (29 juin 2022)

Je m’attendais à un film dans la veine de My Sweet Pepper land, alors l’histoire des querelles familiales dans un village kurde qui freinent l’amour de deux jeunes gens, l’un, Adval, militaire au front, et la jolie Ziné, amoureuse et ne rêvant que de quitter sa famille, un père patriarche envahissant et un frère qui se la joue protecteur, j’avoue être restée un peu sur une attente. Bien sûr il y a le contexte de la guérilla contre Daech en background du récit — on ignore toutefois s’il s’agit de « cellules dormantes » infiltrées de l’État islamique —, n’empêche que ce dernier organise des attentats, comme celui visant le groupe d’Adval, heureusement déjoué, mais où le jeune homme est gravement blessé et se retrouve à l’hôpital.
Sauvé in extremis grâce à plusieurs opérations, son responsable militaire réunit du coup les deux familles, en une sorte de conseil, et les oblige à dépasser leurs disputes ancestrales, à conclure une trêve et à accepter que les deux rejetons des familles « ennemies » puissent se marier afin de mettre fin à ce mélodrame à la Roméo et Juliette. Affaire conclue et changement de registre. Le mariage, qui s’achemine vers un happy end, dérape au cours de la nuit de noces, les blessures du héros le laissent dans une situation délicate pour son couple, comme le dit Francine Vincent, « la comédie satirique se fait farce mélodramatique. Et, quand l’ordre bascule réattribuant à la société ses tabous et valeurs traditionnelles, patriarcales, misogynes, guerrières », on se demande comment cela va se terminer côté rumeurs dans le village et pressions familiales.

L’impuissance masculine est rarement traitée et c’est ce qui fait l’originalité du film de Hiner Saleem, qui choisit de l’aborder frontalement. Généralement, on parle de l’infertilité féminine — de nombreux films en témoignent —, mais cette fois le virilisme en prend un coup, ce qui va influencer les rapports du couple, peut-être les sceller par un secret impossible à révéler aux familles, qui s’enquièrent sans cesse de la naissance de futurs descendants, ou bien, au pire, cela peut briser la relation amoureuse. Autre point intéressant, le plaisir féminin est mis en avant, de même que les attentions d’Adval pour satisfaire sa compagne, autre originalité exprimée ouvertement, discutée au sein du couple pour maintenir un équilibre différent dans la relation entre l’homme et la femme. En fait, l’exigence des familles d’assurer une descendance est le seul réel problème, avec l’honneur évoqué, provoquant par là la culpabilité d’Adval.
Ah le patriarcat et ses conséquences… Un vrai casse tête pour une histoire de manque d’érection et d’absence de spermatozoïdes ! Décidément les femmes sont les plus fortes !
Good Night Soldier de Hiner Saleem au cinéma le 29 juin 2022.

Cahiers noirs
Un film en deux parties de Shlomi Elkabetz :
Viviane et Ronit (en salles le 29 juin)

Rencontre avec Shlomi El Kabetz, un entretien en deux temps.
Premier temps de l’entretien, Shlomi Elkabetz s’adresse au public après la projection des films Viviane d’abord, du nom de cette femme qui lutte pour son émancipation dans la trilogie réalisée en duo par lui et sa sœur Ronit Elkabetz, et le second, Ronit, ou l’histoire d’un deuil impossible. Et d’ailleurs pourquoi faudrait-il faire le deuil d’un être aimé ? Viviane et Ronit, deux films signés Shlomi Elkabetz, alors que leurs deux noms s’inscrivent au générique, comme pour dire qu’elle est toujours là.

Disparue à 51 ans, la comédienne et réalisatrice Ronit Elkabetz est présente de bout en bout dans les deux films de son frère, qui n’a jamais cessé de la filmer. Le récit commence dans un taxi parisien au moment où la mort de Ronit est prédite par un mage berbère, tout alors se mêle, les souvenirs, le déni de cette annonce et les films élaborés et tournés ensemble, Prendre femme, Les Sept Jours et Gett – Le Procès de Vivian Amsalem. Dans cette trilogie, l’interprétation intense et engagée de Ronit Elkabetz en font des films inoubliables sur son personnage de femme juive marocaine. Cahiers noirs de Shlomi Elkabetz… Une rencontre à Montpellier, pendant le 43 ème festival international du cinéma méditerranéen…

Cahiers noirs : Viviane et Ronit. Deux films indépendants mais néanmoins liés. Deux films qui développent aussi une réflexion sur le cinéma, un rapport au cinéma dans les conditions d’un tournage permanent, une mise en abime du récit cinématographique. C’est aussi le pouvoir du cinéma, l’intervention du cinéma, un vertige autour du cinéma couplé avec la musique de Vertigo. On dirait que Shlomi Elkabetz filme Ronit tout le temps pour préserver son image, échapper à la séparation, et dans l’idée d’un cinéma qui dialogue à propos du cinéma.
La première question est à l’évidence technique, mais concerne peut-être aussi une intention de réalisation. Dans Viviane, les flous reviennent à plusieurs moments, par exemple dans le taxi avec Ronit. Ces flous sont-ils une métaphore de la mémoire qui resurgit ou bien est-ce un hasard ?
Cahiers noirs de Shlomi Elkabetz : Viviane et Ronit en salles le 29 juin)
Musiques : BO Vertigo de Hermann et Yom Live, The Wonder Rabbis.

50ème Festval de La Rochelle
Du 1er au 10 juillet 2022

Un programme riche et diversifié, des expos, des rencontres, des concerts…
Denitza Bantcheva y sera présente pour animer la rétrospective Alain Delon. (voir son entretien avec Alain Delon dans son livre René Clément aux éditions du revif). Et comme le film de Joseph Losey, Mr Klein, sera projeté au festival de La Rochelle, nous avons pensé diffuser cette conversation autour de l’œuvre cinématographique de Joseph Losey et du florilège de ses films que nous propose Denitza Bantcheva.
Joseph Losey : Florilège par Denitza Bantcheva (première partie)

Musiques : Philip Glass, Choosing Life. Extraits des bandes originales des films de Joseph Losey, Le Messager, Monsieur Klein, Accident, etc. et Mica Lévi.


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