Chroniques rebelles
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8 mars 2008
Chansons rebelles et Voix rebelles
Photos des Voix rebelles/texte CP
Article mis en ligne le 1er avril 2008

par CP

Des chants qui changent le monde…
À la Fontaine des Innocents, ce jour-là, il y avait les Voix rebelles

Les Voix rebelles.
Groupe de chant militant, féministe et informel, les Voix rebelles répètent à la Maison des Femmes de Paris et/ou à celle de Montreuil et s’accompagnent à l’accordéon et au piano. Quinze à vingt militantes féministes et sympathisantes forment ce groupe vocal et instrumental « qui chante le féminisme et les femmes, leur histoire, leurs combats, leurs espoirs ». Leur répertoire comporte 53 chansons revendicatives et internationales. « On s’est créé pour mieux chanter dans les manifs » déclare l’une des Voix rebelles et plusieurs voix de rajouter immédiatement : « et pour faire chanter ! »

L’idée du groupe vocal naît lors de la manifestation du 15 janvier 2000, pour les 25 ans de la Loi Veil (Simone Veil, ministre de la santé, fit adopter par le Parlement français en 1975 une loi dépénalisant l’IVG, intervention volontaire de grossesse). Mais la formation du groupe se fait entre janvier et juin 2000, au moment de la Marche mondiale des femmes. Une professeure de chant, une accordéoniste, une pianiste, des féministes, des anarchaféministes qui chantent et font chanter les chansons historiques, les chansons détournées, du XIXe siècle jusqu’aux années 1970, et à aujourd’hui…

Chansons de lutte, chansons contestataires, chansons manifestes, chansons rebelles. La Marseillaise des cotillons et la Grève des mères pour les classiques, le répertoire comprend aussi les chansons militantes des années 1970 — la Guérilla, l’Hymne des femmes, le Divorce, Patriarcat, Chanson contre le viol, la Rue —, celles des années 1980-1990-2000 — la Carmagnole des femmes, les Femmes sont dans la rue, l’Internationale des femmes —, des chansons d’auteures compositeures interprètes — C’est la faute à Ève, une Sorcière comme les autres — et des créations d’Isabelle Poivert — les Crimes d’honneur, les Femmes en noir, Laissez passer les sans papiers, Résistances Palestine

Les Voix rebelles écrivent aussi ensemble, comme pour le détournement de la chanson d’Aristide Bruant, À la Bastille devenue la Bastille des féministes.

Les Voix rebelles chantent également en italien, par exemple La Donna, chanson féministe italienne des années 1970, adaptée en français par Isabelle Poivert, qui s’inspire du chant des travailleuses des rizières contre leurs patrons.

« Oli oli ola ! E la donna si svegliera,
E noi altre femmisniste,
Vogliam la libertà »
« Oli oli ola ! Et la femme s’éveillera,
Et nous autres féministes,
Voulons la liberté !
 »

Elles traversent la Méditerranée avec Enissa Ahararé, chanson berbère détournée par les féministes algériennes des années 1980 :
« Les femmes libres
Ne veulent pas être soumises
Elles vont lutter jusqu’à la victoire
Pas de démocratie
Sans les droits des femmes !
 »

Plusieurs tendances, des classiques jusqu’à aujourd’hui avec les Cadettes rebelles, création collective sur l’air de Cadet Roussel (2002) :
« Les Voix rebelles n’ont qu’un courant :
Celui des femmes en mouvement !
En vert en rose, elles sont plurielles,
En noir, en rouge, elles sont rebelles !
 »