Chroniques rebelles
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Retour du cinéma italien ? (1) Riparo de Marco Simon Puccioni
Christiane Passevant / Divergences
Article mis en ligne le 13 septembre 2008
dernière modification le 23 novembre 2008

par CP

La crise du cinéma italien depuis les années 1980 a fait dire un peu rapidement que le cinéma italien était mort. Après les chef-d’œuvres réalisés après la guerre et jusque dans les années 1970, on serait revenu à la période des « téléphones blancs » !

Il est vrai que pour la nouvelle génération de cinéastes, la comparaison avec le génie des illustres prédécesseurs n’est pas facile. C’est ce que dit Marco Puccioni qui souligne néanmoins, de même que Toni d’Angelo [1], la déliquescence des moyens de production et de distribution.

Les idées de films ne manquent pas, les scénarios s’élaborent, mais avec quel espoir d’être produit ? Toni d’Angelo a créé sa maison de production pour son film, Una Notte, et a dépensé une grande énergie pour le faire connaître. Marco Puccioni a, de son côté, créé un groupe de réflexion sur le cinéma et les solutions pour améliorer les moyens de production et de diffusion cinématographiques [2]. Le cinéma italien n’est certes pas mort et de nouveaux cinéastes prennent le relais des plus grands.

Peut-on encore faire des films comme Novecento, (1900) ?

Question posée à Bernardo Bertolucci qui aurait répondu qu’il existait à l’époque de la sortie du film une sorte de lien fusionnel entre le public et un cinéma ancré dans une vision sociale et politique, ce qui n’est plus le cas. Mais si l’on regarde certains films contemporains comme Nos meilleures années (La Meglio gioventu) de Marco Tullio Giordana (6h 06 en deux parties comme 1900), Une histoire italienne (Sanguepazzo) du même réalisateur [3], Mon frère est fils unique de Daniel Luchetti, Gomora de Matteo Garrone [4]ou encore Il Dolce e l’amaro d’Andrea Porporati, il ne s’agit pas là de films de divertissement. Il n’est guère possible de nier leur engagement, leur force et le regard lucide qu’ils portent sur les dernières décennies XXe siècle et ces dernières années, sans parler de leur succès. Il s’agit de grands films issus d’une nouvelle génération talentueuse de cinéastes.

Il faut également compter avec les grands réalisateurs dont la filmographie est impressionnante et qui continuent de tourner même si les productions ne sont pas suffisamment prêtes à prendre des risques pour des sujets de société et si les aides à la création sont inexistantes. Marco Bellocchio, Le Sourire de ma mère [5]et Buongiorno Notte [6]et le grand Mario Monicelli, présent au 29e festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier avec Le Rose del deserto (Les roses du désert) [7].

Et les frères Olmi qui seront à l’honneur durant le 30e festival international du cinéma méditerranéen, cette année à Montpellier.

À lire dans Divergences d’octobre 2008, divergences.be