Chroniques rebelles
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Les assassinats politiques en France. Les assassinats ciblés en Palestine et les droits humains
Samedi 17 février 2007
Article mis en ligne le 15 octobre 2008

par CP

Avec René Gallissot, Solange Barberousse,
Christiane Gillmann, Bernard Ravenel et Sylviane de Wangen.

41ème anniversaire de l’enlèvement et de l’assassinat de Mehdi Ben Barka.

41 ans de silence des États français et marocain.

Le cas Mehdi Ben Barka est emblématique d’une pratique qui s’est hélas généralisé au niveau international. Les assassinats ont visé des hommes et des femmes engagé-es dans des mouvements de libération nationale, des militants et des militantes internationalistes et anticapitalistes. Dans la plupart des cas, cela s’est passé en plein jour, devant témoins. Les preuves ont ensuite été escamotées et les dossiers expurgés, au fil des années, jusqu’au non-lieu.

Combien d’enquêtes sur les assassinats politiques ont en effet débouché sur la mise en accusation d’un État et la reconnaissance de la complicité de l’État français ? Combien ne se sont pas terminées par un non-lieu ? L’impunité semble dans la logique de la raison des États. Et l’enlèvement, comme l’assassinat, font partie d’une méthode pour se débarrasser des opposants.
Aujourd’hui, cela s’appelle des « assassinats ciblés » comme si la banalisation de cette pratique était un moyen accepté et acceptable de « la guerre contre le terrorisme », lancée et médiatisée par l’administration Bush au lendemain de l’attentat du 11 septembre 2001. La torture étant une autre de ces pratiques. Cette banalisation de la violence d’État s’accompagne évidemment de la réduction, sinon de la suppression de droits civiques élémentaires et de violations des droits humains. C’est le cas en Palestine et en Israël.

L’association Mémoire, Vérité, Justice — fondée en 1999 — regroupe toutes les informations sur les assassinats politiques commis en France depuis 1965. Assassinats « qui posent la question de la double implication des États. Implication ou interrogation sur l’implication directe et active d’un État étranger dans un assassinat politique commis sur le territoire français, et implication ou risque d’implication de l’État français, qu’elle soit directe ou indirecte, active ou passive, avant, pendant ou après le crime. »

Mémoire, Vérité, Justice travaille aussi avec d’autres associations au plan international et dénonce les assassinats politiques dans d’autres pays :
« Au prétexte de “représailles” ou de “prévention d’attentats”, le gouvernement israélien conduit une politique d’élimination systématique des responsables palestiniens. Ces “exécutions extra-judiciaires” sont illégales et violent le droit international. […] L’association Mémoire Vérité Justice qui a pour objet les assassinats politiques commis sur le sol français avec l’implication probable d’un État étranger, dénonce cette politique criminelle qui rappelle les meurtres de responsables palestiniens assassinés en France, notamment celui de Mahmoud Al Hamchari qui représentait l’OLP à Paris lorsqu’il a été victime d’un attentat à son domicile en décembre 1972. […] Cet assassinat fait partie d’une longue liste de meurtres commis par les services israéliens en Europe et ailleurs contre des responsables palestiniens dont les noms figuraient sur la liste “Golda”. L’assassinat à Paris le 8 juin 1992 de Atef Bseiso, membre du conseil révolutionnaire du Fatah, est lui aussi resté impuni.

Mémoire Vérité Justice considère que l’inaction de la société internationale devant des crimes commis de façon aussi cynique au mépris de toutes les règles de droit fait gravement reculer la justice et le droit international. Elle demande au gouvernement français de combattre de telles pratiques, [notamment] en relançant l’action judiciaire pour tous les assassinats commis en France dans les décennies antérieures quels que soient les États commanditaires de ces crimes. »