Chroniques rebelles
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Chansons sur le système, le fric, la prostitution… Bram Stoker ou le fantastique pour échapper à la morale victorienne…
Samedi 5 septembre 1998
Article mis en ligne le 11 janvier 2009

par CP

La semaine dernière, nous avons parlé de cinéma, de chansons sur le thème du fric… Étonnant de découvrir autant de chansons sur le thème du profit, de l’argent ou de comment en avoir… Aujourd’hui, sur ce même thème, nous aborderons en chansons les conséquences du système sur les individus, la répression, le rapport à l’argent, la prostitution, l’argent blanchi, les méfaits des images distillées, autrefois, par des ritournelles et, aujourd’hui, par des textes rap. La propagande prend bien des formes, souvent à l’insu même des protagonistes : l’argent ferait le bonheur… évidemment au détriment des autres…

Les putes sont considérées comme des femmes déchues, salopes ou victimes, séductrices, vénales, dangereuses ou foutues, dans tous les cas à condamner.
Maman ou putain, le mythe à la peau dure et, finalement, fait bien le jeu de l’idéologie des pouvoirs en place. Il s’agit aussi de codifier, de canaliser, de contrôler le désir du fric et du sexe, sinon où iraient les fantasmes ? Peut-être pas sous la loi du marché ou peut-être vers le refus d’un système basé sur la domination, quelle soit de classe, de race ou de sexe.

"On m’appelle Fleur de joie.

Dans la rue, guettant ma proie,

Je m’en vais, glissant telle un fantôme.

Par mon air crapuleux, je pervertis les hommes…

Et ma chair donne en retour le plaisir pour sa somme."

Tout est là, le fric, la déchéance et la soumission de la femme qui se vend. "Une épave humaine" chante Nitta-Jo en 1932 qui finira comme un chien par le poison ou à l’hôpital.
Le client dans tout cela ? Il est perverti par la gueuse.
Et le système ? Que les "déchus" et les marginaux crèvent, ils sont hors normes.

En 1943, la femme-marchandise paraît mieux s’en tirer. Finalement, elle plaque tout et refait sa vie. Mensonge ou réalité ? Pour cent mille balles par mois par Nila Cara.

Le fric, la prostitution, la drogue…
On se souvient de l’une des prostituées du film de Jean-Michel Carré, Les trottoirs de Paris. Une jeune fille, presque adolescente, qui attend le client… La spirale habituelle : fugue à treize ans, paumée, une première liaison, les shoots, la dope, l’enfermement, la prostitution…
100F la pipe, 200 l’amour dans les sanizettes. Avec des cinglés qui foncent sur les filles, histoire de "nettoyer" la place. Prostitution, drogue, taule, système-broyeur…

Et il y en a pour qui ça rapporte… et l’argent est blanchi… c’est le commerce !

Remettre en cause les rôles préétablis que la société nous assigne, éviter de nous couler dans des moules à la mode du marché et du pouvoir, refuser de jouer le jeu du système et de la pensée unique… en revendiquant, en manifestant, en chantant, mais certainement pas en votant… si les élections pouvaient changer quelque chose, il y aurait longtemps qu’elles seraient interdites. Non ???

En deuxième heure :

Au-delà du crépuscule de Bram Stoker
traduction de Jean-Pierre Krémer (éditions Corti).

Pendant ses études à Trinity College, à Dublin, Abraham Stoker tient la chronique théâtrale du quotidien Dublin Evening Mail. Après un séjour dans l’administration dublinoise, il accepte en 1878 de prendre en charge la gestion du Lyceum Theatre de Londres que dirige le célèbre acteur Henry Irving. Cette association devenue légendaire dans l’histoire du théâtre anglais durera vingt-sept ans. Passionné d’occultisme et d’ésotérisme — il fut membre de l’ordre hermétique de la Golden Dawn in the Outer, en compagnie d’Arthur Machen, Algernoon Blackwood, W. B. Yeats et bien d’autres écrivains — il écrit pendant ses rares moments de loisirs quelques nouvelles fantastiques et plusieurs romans d’aventures, puis en 1887, il publie Dracula, qui remporte immédiatement un succès considérable.