Chroniques rebelles
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La Question de Laurent Heynemann d’après le livre d’Henri Alleg
Projection-rencontre avec Henri Alleg
Article mis en ligne le 26 février 2009
dernière modification le 6 mars 2009

par CP

« Il y a maintenant plus de trois mois que j’ai été arrêté. J’ai côtoyé, durant ce temps, tant de douleurs et tant d’humiliations que je n’oserais plus parler encore de ces journées et de ces nuits de supplices si je ne savais que cela peut être utile, que faire connaître la vérité c’est aussi une manière d’aider au cessez- le-feu et à la paix. Des nuits entières, durant un mois, j’ai entendu hurler des hommes que l’on torturait, et leurs cris résonnent pour toujours dans ma mémoire. J’ai vu des prisonniers jetés à coup de matraque d’un étage à l’autre et qui, hébétés par la torture et les coups, ne savaient plus que murmurer en arabe les premières paroles d’une ancienne prière. »

Henri Alleg, La Question (1958)

Dans le cadre de son « Université populaire et buissonnière », le
département « Arts et technologies » de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée organise une

Projection-rencontre avec Henri ALLEG autour de LA QUESTION le mardi 3 mars à 14h30 La projection du film La Question (1976, 112 mn) de Laurent Heynemann sera suivie d’un débat avec Henri Alleg.

Dans son livre-témoignage La Question, Henri Alleg, directeur du journal Alger Républicain interdit et passé dans la clandestinité, raconte son arrestation par les parachutistes, sa séquestration et les
séances de torture qu’il a subies en pleine guerre d’Algérie.

« La première édition de La Question d’Henri Alleg fut achevée d’imprimer le 12 février 1958. Des journaux qui avaient signalé l’importance du texte furent saisis. Quatre semaines plus tard, le jeudi 27 mars 1958 dans l’après-midi, les hommes du commissaire divisionnaire Mathieu, agissant sur
commission rogatoire du commandant Giraud, juge d’instruction auprès du tribunal des forces armées de Paris, saisirent une partie de la septième réédition de La Question. Le récit d’Alleg a été perçu aussitôt comme emblématique par sa brièveté même, son style nu, sa sécheresse de procès-verbal qui dénonçait nommément les tortionnaires sous des initiales qui ne trompaient personne. Sa tension interne de cri maîtrisé a rendu celui-ci d’autant plus insupportable : l’horreur était dite sur le ton des classiques. La Question fut un météorite dont l’impact fit tressaillir des consciences bien au-delà des " chers professeurs ", des intellectuels et des militants. À l’instar de J’accuse, ce livre minuscule a cheminé longtemps. »

Jean-Pierre Rioux, « La Torture au coeur de la République »

Lieu : Amphi A1 - Bâtiment IFI (Institut Francilien d’Ingénierie)

Université Paris-Est Marne-la-Vallée

2, allée du Promontoire - 93160 Noisy-le-Grand

Accès : RER A Noisy-Champs, sortie « Quartier du Champy » (en queue de train en provenance de Paris).

À 5 minutes à pied de la station de RER.

http://www.univ-mlv.fr/fr/index.php?rub=presentation&srub=planumlv