Chroniques rebelles
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Un an d’occupation de la Bourse du travail de Paris par les sans-papier-e-s
samedi 23 mai 2009
Article mis en ligne le 25 mai 2009
dernière modification le 5 juillet 2009

par CP

«  Ils nous veulent isolés et couchés… Soyons debout et soudés !  »

Témoignages

Avec Anne, Maïmouna, Diaby et May pour témoigner du mouvement des sans-papier-e-s de la Bourse du Travail de la rue Charlot à Paris.

« La CSP 75 réunit quatre collectifs parisiens de sans-papiers. Elle existe formellement sous ce nom depuis l’occupation de la basilique de Saint-Denis, en 2002, et de fait depuis Saint-Bernard en 1996.

Elle a adhéré au mouvement de grèves des sans-papiers dès le début, notamment en participant aux piquets de différents sites occupés ; participation dans la droite ligne d’une longue pratique de collaboration avec la CGT.

Plusieurs de ses adhérents ont la carte de ce syndicat ; la grande majorité sont des travailleurs sans-papiers isolés, subissant de ce fait le pire joug patronal mais confiants dans le soutien syndical à leurs revendications de régularisation. »

La coordination de sans-papiers 75

Témoignages de sans-papières du 93 par May.

La politique sécuritaire s’emballe et s’en prend aux enfants, nos droits s’amenuisent dans une société capitaliste en crise, comme si nous étions responsables de la « crise ».

La crise et la sécurité, voilà deux slogans qui marchent et justifient les dérives autoritaires, le mépris des plus faibles, et suscitent des relents xénophobes des plus nauséabonds.

L’attente de régularisation des sans-papiers de la Coordination 75 et des sans-papiers en général se prolonge. Malgré quelques régularisations de temps à autre, la solution collective est repoussée.

Et jusqu’à quand ?

Les sans-papier-e-s sont toujours en lutte à la Bourse du travail de Paris. Le 2 mai dernier marquait un année d’occupation des lieux.

Que signifie cette attente de régularisation ?
Ils et elles vivent depuis longtemps en France et y travaillent, mais les autorités leur refusent des papiers.
Au nom du droit ?
De la crise ?
De la peur de l’autre ?

On accueille en France des dictateurs, mais on rejette des immigré-e-s qui travaillent ici, parfois depuis des années. Discrimination à géométrie variable ? Politique des quotas ?

«  Ils nous veulent isolés et couchés… Soyons debout et soudés !  » disent les sans-papier-e-s qui, depuis un an, occupent la Bourse du Travail.

Depuis un an, ils et elles défilent dans toutes les manifestations…

Alors, qui refuse cette régularisation et quelles sont les raisons pour rejeter les dossiers ?

1300 dossiers en attente et 18 nationalités différentes…

« Voici mille dossiers de travailleurs sans-papiers isolés, nous aussi on participe aux piquets de grève, on a les mêmes droits que les grévistes ; faites-en le dépôt collectif comme des mille dossiers de travailleurs sans-papiers non isolés ! »

La réponse de la part de la CGt a été négative concernant les travailleurs/ses isolé-e-s, d’où la détermination du collectif :

Le mouvement des sans-papiers ne pourra se faire désormais que par les sans-papiers eux-mêmes.

Chaque semaine, le collectif se rend à la préfecture pour revendiquer les droits à une régularisation qu’ils et elles attendent, pour certains et certaines, de puis de longues années.

Leur situation de précarité les met évidemment à la merci de tous les abus possibles concernant les conditions de travail et de rémunération.

Les autorités se renvoyant la décision, une solution collective est chaque fois retardée.

À suivre…

Photos de l’exposition du 2 au 16 mai à la Bourse du Travail par Sergio à l’exception des photos de manifestations et radio (Janvier et Mai 2009/CP)

http://quotidiensanspapiers.free.fr/

http://parisseveille.info/

http://teleliberte.net/

24 JUIN 2009 :

Expulsion des sans-papier-e-s de la bourse du travail, rue Charlot, à Paris

Les sans-papier-e-s qui occupaient la bourse depuis le 02 mai 2008 se sont fait expulser manu militari par… « la milice » de la CGT. Cagoulés et armés de barres de fer et bombes lacrymogènes, les syndicalistes ont attaqué les femmes, les enfants et les hommes restés à la bourse pendant que la majorité de leur camarade était en cortège hebdomadaire devant la préfecture de Paris pour réclamer leur régularisation. Il y a des blessés dont le petit Mohamed, 3 ans à l’hôpital, et d’autres…

La police a fait évacuer les affaires, par les personnes à raison de dix par dix … Pendant qu’ils parquaient les manifestants revenus et les citoyens scandalisés venus soutenir les expulsé-e-s… Nous avons été matraqués pour nous faire reculer, avancer…Encercler. Les cartes de presse ne nous ont pas permis de rentrer dans la bourse et les policiers ont matraqué ceux qui filmaient les personnes malmenées.

Aucune information ne circule dans les médias. Rien sur cet événement ni sur ce qui se déroule à Calais ou des manifestants de toute l’Europe ont été maltraités par la police française. Pire qu’a Strasbourg disent ceux qui ont pu recevoir des informations…

Nous nous devons réagir… demander des comptes à des syndicats complices d’un pouvoir autoritaire, violent et raciste !

Bourse du Travail : prends ta tarte, camarade !

Voir articles et reportages, rares témoignages de ce qui se passe en bas de vous. Article, photos, audio sur le site de Article 11 :

http://www.article11.info/spip/spip.php?article473

Articles du Site du Quotidien des Sans-Papiers :

http://parisseveille.info/expulsion-des-sans-papiers-de-la,1905.html

Infos envoyée par May.