Chroniques rebelles
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Sri Lanka : dossier et débat.
Samedi 30 mai 2009
Article mis en ligne le 1er juin 2009

par CP

Avec Nirmala Rajasingham, Paul Éric Meyer, Sarah et Émilie. [1]

Pour tenter de comprendre la complexité de la situation sri lankaise, les enjeux politiques et sociaux, il est nécessaire non seulement de revenir sur les derniers événements, mais aussi sur l’histoire du pays, sur la formation de la population qui le compose — une mosaïque de peuples — et bien entendu sur les responsabilités des puissances coloniales.

Lorsque nous avons décidé de faire cette émission, le Nord du pays était en proie aux combats entre les forces gouvernementales sri lankaises et les derniers combattants LTTE (Mouvement des Tigres de libération de l’Eelam Tamoul). La situation était terrible pour les civils pris entre deux feux. Toute une population était prise en otage.

(6 mai 2009).
« Une centaine de milliers d’habitants [a] pu s’échapper depuis la mi-avril de la nasse où ils étaient enfermés ; ils ont rejoint, dans des conditions sanitaires dramatiques, les zones tenues par les troupes gouvernementales. Beaucoup ont traversé la lagune qui séparait la bande côtière où ils étaient entassés de la terre ferme, après avoir franchi les tranchées et les levées de terre édifiées à la hâte par les LTTE pour arrêter l’avance des troupes gouvernementales et empêcher les civils de s’enfuir. Beaucoup ont été victimes des bombardements de l’armée, des tirs des Tigres et de la situation sanitaire et alimentaire désastreuse. Il reste environ 2 000 personnes dans les hôpitaux, sur les 12 400 blessés et leurs familles que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a évacués depuis la zone des combats. »
Paul Éric Meyer, "Massacres au Sri Lanka, triomphe de Colombo".

Sur place, pas de témoins extérieurs ; en effet ni les journalistes indépendants, ni les ONG n’étaient autorisés à pénétrer à l’intérieur de la zone des combats. Et les informations qui nous parvenaient soulevaient évidemment des questions sur la manipulation des médias à but de propagande, des deux côtés.

Après la défaite des LTTE de l’intérieur et la fin des combats, nombreuses sont les questions qui perdurent sur la suite de ce drame humain, notamment sur les possibilités de réconciliation dans un pays qui a vécu plusieurs décennies de guerre civile et la répression de l’État.

Quel est l’avenir immédiat des populations déplacées du Nord et quelles sont les solutions proposées ?

Le droit au retour dans leur région est-il possible ?

Quelles sont les conditions sanitaires dans les camps de réfugiés ?

Le risque de repli communautaire est-il important, par exemple pour les Tamouls musulmans ? Mais aussi pour les Sri Lankais chrétiens, les Burghers, les Malais, les Tamouls des plantations qui ne se sentent pas représentés par ce gouvernement qui prône l’identité cinghalaise bouddhiste ?

Quelle sera l’attitude des Tigres de la diaspora ? Car il semble qu’un décalage règne entre les analyses sur la situation, selon qu’elles parviennent de l’intérieur ou de l’extérieur de Sri Lanka.

Autre enjeu majeur : le soutien de la Chine au gouvernement sri lankais actuel. Est-il basé sur des accords d’échange concernant le Nord du pays ? Ou bien repose-t-il sur la situation stratégique de l’île ?

S’ajoute à cela la crise économique mondiale et une situation économique nationale mise à l’arrière-plan par le gouvernement dans sa logique de guerre. Logique de geurre dont les conséquences sont à l’évidence une difficulté supplémentaire pour unifier la population de Sri Lanka.

Les informations et les analyses soulignent la situation cruciale et dramatique de la population sri lankaise car, une fois encore, comme dans d’autres pays où sévissent des guerres de pouvoir, les civils sont les principales victimes, à court et à long terme.

http://blog.mondediplo.net/2009-05-05-Massacres-au-Sri-Lanka-triomphe-de-Colombo

Sri Lanka Democracy Forum :

 [2]

University Teachers for Human Rights (Jaffna) :

www.uthr.org

CPA (Centre for Policy Alternatives, Colombo) :

www.cpalanka.org