Chroniques rebelles
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Jacques Faïtlovitch et les tribus perdues, film de Maurice & Sarah Dorès et Tricolores. Une histoire visuelle de la droite et de l’extrême droite en France de Zvonimir Novak (L’Échappée)
Samedi 14 janvier 2012
Article mis en ligne le 15 janvier 2012
dernière modification le 19 janvier 2012

par CP

Jacques Faïtlovitch et les tribus perdues. Film documentaire de Maurice et Sarah Dorès (2011 - France - 59 minutes). Images : Meni Elias, Sarah Dorès, Dominique Masson. Son : Clément Neubrunn. Montage : Fabrice Gay. Production/Diffusion : Les Films Esdés.

Et

Tricolores
Une histoire visuelle de la droite et de l’extrême droite en France

Zvonimir Novak (L’échappée)

Avec Sarah Dores et Zvonimir Novak

Jacques Faïtlovitch et les tribus perdues

Film documentaire de Maurice et Sarah Dorès

En deuxième heure d’émission nous reviendrons sur cette histoire visuelle de la droite et de l’extrême droite en France remarquablement racontée en images, signes, tracts et affiches par Zvonimir Novak…
Car lors d’une première émission, nous avons à peine abordé, à travers la
lutte des signes, les combats politiques qui sous-tendent l’enjeu de la course au pouvoir dont nous sommes et seront pour quelques mois assailli-es et matraqué-es…

Incontournables en effet les images relookées de ces hommes et de ces femmes en route, ou plutôt au combat pour la place suprême, prêts et prêtes à tous les mensonges, toutes les promesses pour gogos, et selon les courbes de popularité factice, tous les discours moralisateurs, apaisants, ou offensifs, histoire de dévaloriser l’adversaire. Mais évidemment, personne n’évoque le fond… Ben quoi ? C’est ça une campagne présidentielle : des petites phrases imbéciles, des discours grandiloquents, des provocations qui ne critiquent pas la supercherie de la mise en scène — pas question de cracher dans la soupe ! —, des scoops bidons, des j’t’en-mets-plein-la-gueule — ça va faire monter les sondages ! —, tout un cirque convenu… pour finalement se retrouver devant une urne après des mois de matraquage, de mise en condition et de lobotomie journalières. Tout ça dans un concert médiatique très bien orchestré jusques dans les petits dérapages de campagne qui font le « buz » comme on dit.

Si c’est ça la démocratie ?! Elle ne ressemble guère à l’idée que nous nous en faisons ou alors j’ai loupé un épisode…

La démocratie directe, une utopie ! Certes, mais l’utopie fait avancer et ne fait pas de nous des abruti-es dans l’allégeance et la peur.

Donc la deuxième heure sera l’occasion de parler Tricolores et des idéologies qui sous-tendent le racisme, la xénophobie et le nationalisme à travers les images.

Et tout de suite, un film documentaire, Jacques Faïtlovitch et les tribus perdues de Maurice et Sarah Dorès, qui est projeté demain, dimanche à 18h, au cinéma La Clef, 34 Rue Daubenton, 75005.

C’est une histoire peu connue que celle des Falashas, originaires d’Éthiopie et de confession juive. Les Falashas sont découverts au début du XXe siècle par un orientaliste, Jacques Faïtlovitch, qui peut-être à la poursuite d’un mythe — celui de la rencontre du roi Salomon et la reine de Sabah —, va tenter de retrouver les « tribus perdues » pendant dix-huit mois. Il s’agit en fait de minorités pauvres du nord de l’Éthiopie, essentiellement paysannes, et qui sont largement discriminées. Il consacrera alors sa vie à la reconnaissance des Falashas et voyagera notamment aux Etats-Unis afin de lever des fonds pour la construction d’écoles.

Le monde apprend ainsi que des juifs noirs vivent en Éthiopie : les Falashas, et cela donne une autre vision de l’histoire africaine et de note histoire commune.
Comme le disait Hélène Lee dans les Chroniques rebelles à propos de son film documentaire, le Premier Rasta, cette découverte aura des répercussions dans l’effervescence qui règne dans l’entre-deux guerres mondiales. «  Un grand mouvement s’organise alors à New York avec des noirs qui s’improvisent juifs, qui récupèrent la liturgie, apprennent la langue, créent des synagogues noires au grand dam des autres juifs qui n’apprécient pas cette histoire et ne sont pas convaincus que les Falashas soient juifs. […] Ces gens auront beaucoup d’importance dans tout le mouvement rasta et garveyite ».

Mais ça, c’est une autre histoire…

Projection au cinéma La Clef du film documentaire de Maurice & Sarah Dorès

Jacques Faïtlovitch et les tribus perdues

34 rue Daubenton 75005 Paris - Métro Censier-Daubenton

Dimanche 15 janvier 2012 à 18 h

Tricolores

Une histoire visuelle de la droite et de l’extrême droite en France

de Zvonimir Novak (L’Échappée)

Ce livre est un vrai pavé dans la mare de la propagande et des idées préconçues. Oui, la droite et l’extrême droite s’occupent de l’image, de leur image, et pas seulement avec Jeanne d’Arc, la pauvre, mise à toutes les sauces du nationalisme. Y’avait vraiment de quoi entendre des voix !

L’imagerie nationaliste, raciste, ça marche ! La Marseillaise n’est pas la seule à vanter le sang impur abreuvant les sillons et à enthousiasmer les foules, enfin certaines… Tricolores. Une histoire visuelle de la droite et de l’extrême droite en France de Zvonimir Novak donne à voir la permanence d’une propagande graphique, depuis 1880, dans les mouvements de droite, d’extrême droite, fascistes et néonazis.

Et pour cela, suivons un ordre chronologique et commençons avec la Première Guerre mondiale, la « der-des-der », celle de la fleur au fusil, avec la tentative de retour des religieux, puis la propagande des petits papiers, la montée des ligues, les années 1930. Enfin la IVe république avec l’imagerie gaulliste du RPF et André Malraux, celle démocrate chrétienne du MRP, la guerre froide avec Paix et liberté, le Poujadisme, et bien sûr le FN.

Tricolores. Une histoire visuelle de la droite et de l’extrême droite en France livre une analyse des mouvements, à travers les symboles utilisés, les codes et les images de propagande, et permet ainsi de comprendre la portée de ces images comme autant de « figurations, [de] représentations mentales des combattants de la politique. »

Impossible de faire le tour d’une production graphique aussi ample et dense, de traquer derrière toutes ces images l’idéologie des courants politiques qui se nourrissent de xénophobie, de nationalisme, de populisme, de racisme ou d’antisémitisme. Il y en trop, mais vous pouvez retrouver Zvonimir Novak et son livre, Tricolores. Une histoire visuelle de la droite et de l’extrême droite en France, cet après-midi, à Publico, 145 rue Amelot, 75011 Paris.

Tricolores. Une histoire visuelle de la droite et de l’extrême droite en France est un ouvrage passionnant et d’une actualité brûlante.