Chroniques rebelles
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Joyce Kornbluh (L’Insomniaque)
Wobblies & Hobbos. Les Industrial Workers of the World : agitateurs itinérants aux États-unis (1905-1919)
Samedi 18 août 2012
Article mis en ligne le 23 juillet 2012
dernière modification le 16 juillet 2012

par CP

En traduisant et en publiant Wobblies & Hobbos. Les Industrial Workers of the World : agitateurs itinérants aux États-unis (1905-1919) de Joyce Kornbluh, les éditions de L’Insomniaque permettent, l’approche et la connaissance d’un mouvement révolutionnaire essentiel, d’un point de vue historique étatsunien bien sûr, mais pas seulement. Car pour les luttes menées aujourd’hui contre le système capitaliste partout dans le monde, cette expérience d’un mouvement qui s’est dressé contre le système et la brutalité des patrons est exemplaire.

La création des IWW en 1905 se situe à l’apogée de trois décennies d’industrialisation et de luttes politiques et syndicales. Avec les IWW, l’État et la classe capitaliste sont, pour la première fois, confrontés à une organisation qui avait la possibilité de créer un véritable mouvement de masse risquant d’ébranler les fondements de la société. Par ses pratiques révolutionnaires, son refus des chefs et l’inventivité de ses actions, le mouvement des IWW a représenté une menace pour la classe dirigeante étatsunienne, et celle-ci a guetté l’occasion de le détruire.


Entre 1919 à 1921, les lois d’exception permirent la répression du militantisme et du syndicalisme révolutionnaire aux États-Unis. On peut dire qu’elles annoncèrent le maccarthysme des années 1940 et 1950, pour n’évoquer qu’une période réactionnaire de l’histoire des Etats-Unis, comme d’ailleurs le Patriot Act en vigueur aujourd’hui.

L’expérience des IWW illustre les contradictions que confronte un mouvement révolutionnaire luttant au sein d’une société dotée d’institutions dites
« démocratiques », c’est-à-dire d’un système de gouvernement représentatif fondé sur le principe d’égalité devant la loi. 
Une partie importante de la stratégie révolutionnaire a été de montrer le décalage entre les lois et la justice sociale. 
Le fait de tester les libertés garanties par la Constitution fut, pour les IWW, le meilleur moyen de prouver que ces droits constitutionnels idéalisés n’étaient que la couverture d’un système conçu pour défendre les privilèges des uns et maintenir l’exploitation des autres — c’est-à-dire de la majorité.