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Le cinéma de John Schlesinger. La nouvelle vague britannique
Samedi 12 janvier 2013
Article mis en ligne le 17 janvier 2013
dernière modification le 19 février 2013

par CP

Sortie d’un coffret de 3 DVD avec ses premiers films

A Kind of Loving (Un amour pas comme les autres)

Billy Liar (Billy Le Menteur)

Darling

Tamasa distribution vient d’éditer en DVD un coffret qui comporte les 3 premiers films anglais de John Schlesinger (La Trilogie Anglaise), accompagné d’un étonnant documentaire, Terminus, qu’il a réalisé en 1961.

A Kind of Loving (Un amour pas comme les autres), Billy Le Menteur et Darling, trois films qu’il faut replacer dans le contexte du cinéma anglais du début des années 1960. Ces trois films font partie de la nouvelle vague britannique, finalement assez peu connue en France, et Tamasa distribution vient d’éditer en DVD un coffret qui comporte ces trois films de John Schlesinger — la trilogie anglaise, en copies restaurées — accompagnés d’un documentaire admirable et passionnant, Terminus, réalisé en 1961.

A Kind of Loving (Un amour pas comme les autres) avec Alan Bates et June Ritchie (1962). C’est le premier long métrage de fiction de John Schlesinger qui date de 1962. Une histoire classique, ancrée dans la réalité sociale. Un jeune homme, Vic Brown — c’est un col blanc issu de la classe ouvrière — est attiré par Ingrid qui travaille dans la même entreprise que lui. Ils deviennent amants sans que Vic y voit autre chose qu’une aventure. Lorsqu’Ingrid lui apprend qu’elle est enceinte, il décide néanmoins d’épouser la jeune fille. Cependant, ni l’un ni l’autre n’a les moyens de financer la location d’un appartement et le jeune couple vit chez la mère d’Ingrid, ce qui débouche rapidement sur des tensions.

Ce film a reçu l’Ours d’Or à Berlin et est inédit en France.

Autre film, Billy Liar (Billy Le Menteur) avec Tom Courtenay et, pour la première fois à l’écran, Julie Christie (1963). Le film est situé dans une ville du nord de l’Angleterre.

Billy Fisher travaille dans une entreprise de pompes funèbres et vit toujours chez ses parents. Alors il rêve… Il rêve pour échapper à l’ennui et à la pesanteur de cette vie étriquée, remarquablement décrite dans le film. Il construit un monde imaginaire dont il est le centre et le héros. Rêves, mensonges, il en oublie la réalité et promet les fiançailles et le mariage à plusieurs jeunes filles, d’où l’idée de partir avec Liz qui lui propose de l’accompagner à Londres.

Dans ces deux films sont montrés sans artifices les rapports de classe, l’enfermement dans le conformisme, l’absence d’alternative dans cette époque de l’après-guerre, la résignation… Tout cela dans un noir et blanc superbe.

Troisième film, Darling, avec Julie Christie et Dirk Bogarde.

Dans ce film de 1965, Julie Christie y tient le rôle principal d’une femme capricieuse, Diana Scott, lancée comme modèle par son amant qui est reporter de télévision. Robert Gold est joué par Bogarde. Tous deux sont mariés, mais décident de vivre ensemble. Mais l’idylle est de courte durée. Très vite lassée, Diana abandonne son amant pour un homme d’affaires. De studios photo en tournage de films publicitaires, elle rencontre un prince italien et s’imagine alors avoir atteint un but, le sommet de l’ascension sociale… Mais le vide et l’ennui demeurent…

Le film a obtenu l’Oscar du meilleur scénario et Julie Christie celui de meilleure actrice.

Ce troisième film, Darling, bouscule délibérément les tabous par son approche anti conformiste du sexe et des rapports homme/femme. De quoi se demander si la représentation d’une femme qui décide d’inverser le rapport de domination patriarcal, comme d’exprimer ouvertement son désir, même si cela n’aboutit qu’à une nouvelle forme d’aliénation, n’annonce pas la volonté d’émancipation des années 1970.

Entretien avec Marc Olry (Lostfilms) et Philippe (Tamasa)

Parmi les prochaines sorties Tamasa Distribution

LostFilmsdistribution.com/

LOST FILMS est une société de distribution de films de patrimoine qui propose depuis 2009 de faire découvrir en copies neuves des films rares, méconnus ou perdus, de les mettre en lumière pour qu’ils puissent de nouveau rencontrer un nouveau public dans les salles de cinéma.

La rumeur (The Children’s Hour - 1961) de William Wyler avec Audrey Hepburn a réuni plus de 12000 spectateurs, a rencontré un bel accueil critique et a été programmé dans plus de 80 salles à travers la France.

Du silence et des ombres (To Kill A Mockingbird - 1962) de Robert Mulligan avec Gregory Peck, d’après le célèbre roman de Harper Lee Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur.

Après La Rumeur, Lost Films a proposé de découvrir un autre film de William Wyler avec Audrey Hepburn : Comment voler un million de dollars (How to steal a million - 1966) une comédie avec Peter O’Toole, tournée à Paris.

Lost Films, après trois films hollywoodiens rares, propose de faire découvrir un classique européen, grec de Michael Cacoyannis (réalisateur de Zorba le Grec) avec Mélina Mercouri dans son premier rôle au cinéma : Stella, femme libre (1955). Invisible depuis sa première sortie française et non édité en dvd.