Chroniques rebelles
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Samedi 21 septembre 2013
Le passé du futur est toujours présent et Le rêveur captif
Avec Alain Joubert et Barthélémy Schwartz
Article mis en ligne le 22 septembre 2013
dernière modification le 2 octobre 2013

par CP

Le passé du futur est toujours présent

1978, faits et gestes de quarante-huit jours oubliés

Alain Joubert (Ab irato)

Illustrations Barthélémy Schwartz

Le passé du futur est toujours présent. Des textes au fil des jours que l’on grapille comme ça, en feuilletant les pages. Des textes drôles, poétiques, ironiques, sur la société au quotidien… Une suite d’anecdotes, de textes loufoques et déconcertants, à la limite du réel, qui pointent l’absurde, l’ignoré, le loupé, l’imaginé… C’est la petite histoire souvent passée à la trappe, ou qui file si vite que, par inadvertance, par inattention ou par fatigue, on l’ignore et on l’oublie.

1978, faits et gestes de quarante-huit jours oubliés, sorte de jeux de pistes qui nous ramène… à aujourd’hui… Le passé du futur est toujours présent. Un titre en plein dans le mille. On remonte le temps et on ne sait plus si l’on est, aujourd’hui, hier ou demain.

Alain Joubert a participé au groupe surréaliste à partir des années 1950 [1]. On s’en serait douté avec son goût de jouer avec le temps pour « débusquer » un « futur immédiat aux vertus improbables ».
Vous me suivez ? «  Ce “futur” est maintenant du “passé” ; c’est par conséquent dans le but de restituer un “présent” toujours vif » qu’Alain Joubert nous propose ces quelques pages…

Journal, almanach, récits au jour le jour, inspirés de la réalité, du rêve ou totalement imaginés… Qui sait ? D’ailleurs la réponse est-elle importante ? Alain Joubert nous le dira.

Il sait bien raconter les histoires, personnelles, celles des autres également, ou plutôt en regard des autres. Le cinéma est aussi présent, témoin de la connaissance impressionnante de l’auteur et de sa passion pour le septième art. Les mots créent des images évocatrices, des ambiances, qui génèrent, grâce aux illustrations de Barthélémy Schwartz, une alchimie des récits et des fantasmagories…

Le passé du futur est toujours présent fait penser à des saynètes, inattendues, exemple :

« L’appartement qui vient d’absorber sa proie est entièrement anamorphosé et toute personne qui y pénètre cesse aussitôt d’exister dans sa forme habituelle. Disloquée, elle n’a plus de présence physique qu’en un seul point de l’espace où elle est alors perçue normalement.

La question est : qui occupe ce point de l’espace ? »

Le passé du futur est toujours présent évoque également des feuilletons d’un autre genre, ou bien des scripts de courts métrages, qui surprennent à chaque coin de page ou d’illustration… On rit, on est dérouté, impressionné, troublé, amusé… Le passé du futur est toujours présent d’Alain Joubert est en quelque sorte un ovni de l’édition et certainement un plaisir de l’œil.

Le Passé du futur est toujours présent est le cinquième titre de la collection « Abiratures » dédiée à l’approche poétique.

Alain Joubert, Eve et Barthélémy des éditions Ab irato

Coup d’œil sur les éditions Ab irato



Le Rêveur captif

Barthélémy Schwartz (L’Apocalypse)

Le Rêveur captif est un livre particulier réalisé par un auteur au parcours atypique. Principal animateur de la revue Dorénavant entre 1985 et 1990, Barthélémy Schwartz y inventait une nouvelle forme d’(ultra) critique, fustigeant l’idéologie bédé et le storyboard de la production BD dominante, au profit de recherches sur une bande dessinée poétique qui exprimerait plutôt qu’elle ne raconterait.

Après avoir délaissé la bande dessinée pendant 16 ans, il renoue avec ce langage à l’occasion d’un dialogue avec JC Menu dans L’Eprouvette, Schwartz propose avec Le Rêveur Captif une “cartographie” des rêves obsessionnels de sa jeunesse, et panorama de souvenirs et de réflexions sur la bande dessinée. Fidèle à ses références d’avant-garde, notamment surréalistes et situationnistes, et grâce à une technique mixte mêlant dessin, photographie et effets graphiques, Barthélémy Schwartz nous livre une expérimentation des plus fructueuses sur le langage du 9e Art et sur son apport atypique : “Je passais pour un martien dans le monde sage et policé de la bande dessinée”.

http://www.lapo.fr/004-le-reveur-captif

http://barthelemybs.wordpress.com/