Chroniques rebelles
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Samedi 3 octobre 2015
Qui a tué Ali Ziri ? Film documentaire de Luc Decaster. Histoires de la plaine, film documentaire de Christine Seghezzi. La fête est finie, film documentaire de Nicolas Burlaud. 37ème Festival international du cinéma méditerranéen. CQFD
Article mis en ligne le 7 octobre 2015
dernière modification le 14 décembre 2015

par CP

Qui a tué Ali Ziri ?

Luc Decaster

Sortie nationale le 7 octobre

« Dans un pays [écrit Maurice Rajfus] où la police parle bien plus de ses droits que de ses devoirs, quel espace de liberté peut bien subsister pour les citoyens ? Ces droits revendiqués par les policiers ne peuvent que signifier, parallèlement, le renoncement à la critique quant à la qualité de leurs activités. Lorsque la parole du policier ne peut être réfutée, c’est toute la liberté d’expression qui 
se trouve mise en cause. »

Manifestation 2011 (CP)

Distribué par Zeugma films, le film documentaire de Luc Decaster — Qui a tué Ali Ziri ? — sort sur les écrans le 7 octobre. Durant cinq années, Luc Decaster a suivi l’affaire Ali Ziri, passée presque totalement à la trappe des médias. Le film témoigne d’une réalité accablante pour la police et la justice, en même temps qu’il décrit la lutte déterminée d’un collectif de quartier — Vérité et Justice pour Ali Ziri — pour connaître des faits intervenus dans la nuit du 11 juin 2009.

Le 11 juin 2009, au sortir d’une fête de mariage, Areski Kerfali, 61 ans, et son ami, Ali Ziri, 69 ans, sont, lors d’un contrôle routier, interpellés par la police nationale d’Argenteuil. L’interpellation tourne rapidement à la brutalité raciste à l’encontre des deux retraités, qui sont emmenés au commissariat où ils sont passés à tabac. Les deux hommes sont finalement transportés à l’hôpital et Ali Ziri, dans le coma, décède deux jours plus tard.

Qui a tué Ali Ziri ? Le film commence par une marche silencieuse avec la banderole du collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri. Si l’exigence de vérité et de justice est un long chemin semé de dénis, de provocations, de condamnations absurdes, malgré tout demeure inébranlable la volonté du collectif. Le film de Luc Decaster raconte la lutte de la famille Ziri, de ses ami-es, du collectif, une lutte exemplaire vécue sur le terrain qui pose des questions graves sur le deux poids deux meures régissant la justice française lorsqu’il s’agit de violences policières.

Luc Decaster

Entretien avec le réalisateur.

Histoires de la plaine de Christine Seghezzi

Parce que les films comme celui de Luc Decaster doivent être montrés
pour informer, parce que la création cinématographique nécessite un
budget, non seulement pour le tournage, mais aussi pour la post production et la distribution, nous rediffusons l’entretien de Christine Seghezzi, remonté pour l’occasion avec d’autres extraits sonores du film.

Nous avons choisi de soutenir le film documentaire de Christine Seghezzi, Histoires de la plaine, sur les ravages du soja transgénique au cœur de la pampa, en Argentine.

Une vision actuelle qui évoque en filigrane la continuation de l’histoire du pays, depuis l’éradication des Indiens et la dictature militaire, jusqu’à la destruction d’une terre au nom d’une logique économique à court terme.

Les liens pour en savoir plus et pour soutenir Histoires de la plaine de Christine Seghezzi :

https://www.facebook.com/histoiresdelaplaine

Partenariat participatif :

http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/histoires-de-la-plaine—2

Et

Un troisième film documentaire dans la série création et engagement :

La fête est finie de Nicolas Burlaud

« À partir du moment où Marseille a commencé à être à la mode, on a compris que la mairie et la chambre de commerce voulaient transformer la ville en marchandise dans une logique de rente de situation. On savait qu’on allait s’acheminer vers la multiplication de méga-évènements livrés clefs en main. Il y a d’abord eu la candidature pour l’America’s Cup qui devait se faire en 2007 avec tout un battage médiatique relayé au niveau des écoles, des clubs de supporters, des associations...

À ce moment là il y a quand même eu un peu des protestations, parce l’America’s Cup ça a vraiment le caractère d’une petite sauterie entre milliardaires ! Mais bon, on a réussi à pas avoir l’America’s Cup... Capitale de la Culture, on allait tôt ou tard y passer.

Et là, évidemment, quand le mot Culture est lâché, c’est foutu ! Culture, c’est un mot qui est investi d’une aura presque religieuse, seuls des fascistes s’en prendraient à la culture. » Alèssi Dell’Umbria

La fête est finie sera sur les écrans le 4 novembre. C’est un film enquête absolument passionnant sur, pour citer Jean-Pierre Garnier, « les différentes facettes d’un processus global de dé-civilisation urbaine fait de dislocation territoriale, de désintégration sociale et d’aliénation culturelle. Ce à quoi on assiste, c‘est à une restructuration néo-libérale et sécuritaire du tissu urbain, en cours dans presque toutes les villes européennes, pour expulser et
disperser au loin les couches populaires.
 »

La fête est finie de Nicolas Burlaud : Un brûlot sans fard ni concessions et une réalisation superbe !

Sort sur les écrans le 7 octobre prochain le film documentaire d’Ana Dumistrescu : Même pas peur, sur la signification et les conséquences des attentats de janvier 2015, de même que sur l’utilisation politicienne qui a instrumentalisé la mobilisation populaire.

Sortie le 7 octobre prochain, mais nous en reparlerons certainement sur Radio Libertaire.

À ce propos, il faut signaler la publication, par les éditions de l’Insomniaque, d’une compilation des réactions aux attentats dans la presse et sur Internet, Janvier 2015 : La France éteint les Lumières. Une épiphanie à l’envers.

CINEMED 2015 37ème festival international du cinéma méditerranéen du 24 octobre au 1er novembre à Montpellier

Neuf jours de cinéma méditerranéen, plus de 100 films inédits, des copies restaurées, des longs et des courts métrages, des films documentaires, mais aussi des rencontres… De découvertes en redécouvertes, ce sont neuf jours d’effervescence cinématographique avec, en prime, une diversité exceptionnelle.

Le 37ème festival international du cinéma méditerranéen accueillera à Montpellier trois cinéastes prestigieux, Carlos Saura et son nouveau film, Argentina, Tony Gatlif qui présentera Geronimo

, et Miguel Gomez, réalisateur de Tabou et, plus récemment, des Mille et une nuits — 3 films, L’Inquiet, Le Désolé et L’Enchanté — qui évoquera la création cinématographique au Portugal avec la nouvelle génération de cinéastes qui y travaillent.

L’année dernière, hormis le film magnifique de George Ovashvili, La Terre éphémère, qui avait raflé quasiment tous les prix de la compétition des longs métrages, le festival international du cinéma méditerranéen avait programmé deux films documentaires syriens : la Chambre syrienne d’Hazem Alhamwi qui retrace la résistance à la dictature à travers l’œuvre d’un peintre, et Our Terrible Country de Mohammad Ali Atassi et Ziad Homsi. Tourné sur le terrain, Our Terrible Country montre parfaitement la complexité de la situation, à travers le périple en Syrie jusqu’en Turquie de Yasin Haj Saleh, célèbre intellectuel dissident. Yasin Haj Saleh est l’auteur de Récits d’une Syrie oubliée – Sortir la mémoire des prisons (Les Prairies ordinaires).

Le film de Mohammad Ali Atassi et Ziad Homsi, Our Terrible Country, n’a pas eu l’écho qu’il méritait par rapport au témoignage qu’il représente. Il faut dire que le film ne collait peut-être pas à la représentation faite ici de la guerre en Syrie. Rarement en effet est évoquée la résistance d’une partie de la population syrienne, prise en étau entre les forces gouvernementales et Daesh.

Le nouveau CQFD qui est depuis hier dans les kiosques consacre un supplément de 12 pages sur la Syrie. Plusieurs reportages et, notamment une rencontre avec Yasin Haj Saleh titrée : « De cette expérience de souffrance, nous pouvons extraire un sens d’émancipation ». Yasin Haj Saleh revient sur son expérience de la prison, sur la révolution, l’exil, mais aussi sur l’importance de la question culturelle syrienne pour lutter contre l’oubli et la barbarie.

CQFD : Syrie, révolution volée & exil

À l’heure où Bachar al-Assad, responsable de la tragédie syrienne, est remis en selle par l’ensemble de la communauté internationale sur fond de réal-politique, CQFD a souhaité donner la parole aux révolutionnaires civils syriens, qui ont vu leurs espoirs de changement balayés par des jeux géostratégiques et la militarisation du conflit. Ils nous rappellent que leur lutte continue à travers l’auto-organisation des zones rebelles et le soutien aux populations civiles qui subissent toujours les attaques de l’armée – comme le 16 août, à Douma, où 96 personnes ont trouvé la mort suite au bombardement d’un marché populaire.