Chroniques rebelles
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Samedi 18 juin 2016
Franchir la mer Récit d’une traversée de la Méditerranée avec des réfugiés syriens de Wolfgang Bauer. Chroniques d’exil et d’hospitalité Vies de migrants, ici et ailleurs} de Olivier Favier
Article mis en ligne le 19 juin 2016
dernière modification le 24 juin 2016

par CP

Franchir la mer Récit d’une traversée de la Méditerranée avec des réfugiés syriens Wolfgang Bauer (LUX)

Wolfgang Bauer est le tout premier journaliste à s’être infiltré dans un groupe de réfugiés afin de témoigner directement de l’épreuve inimaginable que constituent la traversée de la Méditerranée et l’entrée en Europe. Avec des Syriens qui tentaient de traverser d’Égypte en Italie, il a vu et subi la cruauté des passeurs, l’absurde et l’aléatoire, la violence des représentants de l’ordre, la proximité de la mort.

Le bateau sur lequel s’embarque le journaliste avec son photographe et les réfugiés est intercepté avant d’arriver en Europe. Tout le monde est arrêté et Bauer est séparé des réfugiés, mais il s’assure que ceux-ci pourront le recontacter s’ils en ont besoin. Et certains d’entre eux feront appel à lui quelque semaines plus tard pour qu’il les aide à passer d’Italie en Allemagne. Ce qu’il fera... avant de se faire arrêter une fois de plus.

Une succession d’obstacles qui mènera Bauer d’une cachette au Caire à une cellule en Autriche en passant par un bateau de fortune en Méditerranée. Embûches qui ne feront que consolider sa détermination à soutenir les réfugiés dans leur périlleux exil.

Chroniques d’exil et d’hospitalité Vies de migrants, ici et ailleurs Olivier Favier (le passager clandestin)

Durant trois ans, Olivier Favier a réuni des entretiens, des reportages, des portraits, des analyses sur le phénomène de la migration d’hommes et de femmes qui risquent leur vie pour fuir la guerre pour les un-es, des conditions de vie insupportables pour les autres. En décrivant à la fois les périples, les traversées, les lois européennes, les conditions d’accueil à Calais et ailleurs, Olivier Favier a voulu rendre compte des raisons et des rêves, des souffrances et du courage de ces hommes et ces femmes.

Les migrant-es lui ont raconté leur vie et leur exil, dans une rue de Calais, sur une péniche à Conflans, dans l’annexe de l’église Saint-Bernard à Paris ou dans un bar clandestin de Rosarno. Au fil de ces récits, on traverse l’Himalaya à pied, le Sahara accroché à un pick-up, la Méditerranée en furie à bord de canots de fortune. On découvre, médusé, comment des êtres humains ont dû défier la mort, et souvent à plusieurs reprises, dans le seul espoir d’une vie meilleure.

Dans Paris, sixième ville la plus riche du monde, en septembre 2014 un campement de fortune s’est érigé au milieu d’un boulevard, dans l’indifférence presque générale. En mars 2016, aux portes de l’Angleterre, Olivier Favier a rédigé ses dernières chroniques au moment où la moitié d’un bidonville de plusieurs milliers d’habitants était rasée au sol par les autorités.

Il a constaté pendant ces trois années passées aux côtés des migrant-es, combien accueillir dignement des êtres humains qui ont fui la guerre, la dictature, la misère, n’était pas une évidence communément partagée. Un regard lucide et sans concession sur les migrations et les conditions d’accueil en France de ceux et celles qui ont tout quitté dans l’espoir d’une vie nouvelle.

Entretien avec Olivier Favier, Leïla Pélissier et des extraits de l’interview de Wolfgang Bauer qui sera diffusé le samedi 23 juillet.

«  La Méditerranée est le berceau de l’Europe, elle est devenue entre-temps le théâtre de son plus grand échec. »

Les frontières européennes sont des « zones de mort ». Selon les ONG, depuis 1988, 20 000 personnes seraient mortes aux frontières extérieures de l’Union européenne. En 2014, le nombre des victimes a dépassé 3 500. 90 % des migrant.es ont emprunté la voie maritime en Méditerranée. L’immigration détectée s’est accrue de huit fois en Italie, de deux fois en Grèce et de 50 % aux frontières espagnoles. Ce sont les conflits et l’instabilité politique qui poussent, depuis 2011, les populations du Moyen-Orient, du Maghreb, de l’Asie centrale et de l’Afrique à tenter le passage méditerranéen malgré les risques et la politique migratoire restrictive et répressive des États européens.

Deux livres récents sont essentiels et se complètent pour prendre la mesure de la gravité des situations que vivent les migrant.es : avant de partir, pendant le périple vers une Europe de plus en plus forteresse et après l’arrivée dans cette Europe mythique pour beaucoup de migrant.es. Deux livres donc : Franchir la mer. Récit d’une traversée de la Méditerranée avec des réfugiés syriens de Wolfgang Bauer, traduit de l’allemand par Leïla Pelissier (éditions LUX) et Chroniques d’exil et d’hospitalité. Vies de migrants, ici et ailleurs d’Olivier Favier (éditions du Passager clandestin).

Lorsqu’il s’agit de vie et de mort, d’échapper à la guerre et à la misère, il est impossible d’arrêter des gens désespérés. Si l’actuelle politique migratoire européenne consiste en général à renforcer les frontières, à construire des murs, des barrières, à faire le choix du repli et de l’inhumanité, il faudra en assumer les conséquences et l’horreur : l’accroissement du nombre de morts et de la violence des passeurs, la peur et la haine.

Peut-on imaginer ici, en Europe, le fait de se voir refuser la liberté de circulation ? Peut-on imaginer l’idée d’un apartheid global ? À force de déni, il faudra bien utiliser les véritables mot du rejet ! Innombrables sont les questions générées par ces deux livres, qu’il s’agisse de la responsabilité politique ou de la responsabilité collective. Il n’est plus possible de dire qu’on ne savait pas. Le récit de Wolfgang Bauer, les témoignages, les portraits et les chroniques d’Olivier Favier donnent une idée précise de l’ampleur du désastre humanitaire qui se déroule au quotidien, non seulement en mer Méditerranée et dans les pays qui la bordent, mais aussi dans toute l’Europe, à Calais, à Paris…

Accueillir dignement des êtres humains qui ont fui la guerre, la dictature, la misère n’est visiblement pas une priorité pour les autorités et les politiques. Comme Wolfgang Bauer, Olivier Favier porte un regard lucide sur les migrations, de même qu’il met en lumière les conditions indignes d’accueil en France de migrant.es et les efforts pour faits pour les rendre invisibles.

« Si depuis vingt ans la méditerranée s’est changée en un cimetière du rêve, la conscience européenne, elle, n’a pas fini de s’y noyer. »

Pétition pour regroupement familial des migrants mineurs
https://www.change.org/p/r%C3%A9unissez-les-mineurs-isol%C3%A9s-de-calais-avec-leurs-familles-au-royaume-uni-reunissezles

Également

https://www.powerfoule.org/campaigns/r%C3%A9fugi%C3%A9s/calais/laissez-passer-laide-humanitaire-pour-les-r%C3%A9fugi%C3%A9s-de-calais

BAAM
https://baamasso.org/fr/

RESOME
http://www.resome.org/

Livres : Haydée Sabéran, Ceux qui passent et Léonard Vincent, Les Erythréens.

Voir aussi :
http://dormirajamais.org/



La Manufacture des Abbesses présente

PEGGY PICKIT VOIT LA FACE DE DIEU

Les jeudis, vendredis et samedis à 19h du 2 au 25 juin 2016

Une comédie sarcastique de Roland Schimmelpfennig

Deux couples se retrouvent après six ans, l’un revient d’une mission humanitaire en Afrique, l’autre est plutôt bobo bien pensant. Incommunicabilité totale, échanges impossibles et hypocrites, les moments de sincérité sont dans les apartés off qui ponctuent une scénographie simple et efficace.

Un désastre que cette soirée où l’on boit par ennui et où la vacuité, le désenchantement planent comme l’ombre du SIDA sans qu’il en soit directement question.

Deux poupées – Annie-Abeni est en bois ; Peggy Pickit est en plastique – représentent deux enfants, absentes, mais semblent les seules à ne pas marcher dans la combine de l’arrangement des adultes. C’est aussi une parabole de la créativité en Europe et en Afrique.

À voir jusqu’au 25 juin !



Gardarèm lo Larzac

Quarante ans après la lutte historique, entre 1971 et 1981, contre l’extension du camp militaire du Larzac, le gouvernement revient à la charge en annonçant l’installation de la légion étrangère sur le même terrain.

L’arrivée de la 13e demi-brigade de la légion étrangère sur le camp militaire du Larzac a fait l’effet d’une bombe. Cette fois le projet n’est pas l’extension du camp, mais un accroissement des effectifs qui sont aujourd’hui de 172 militaires. Le ministère de la Défense prévoit que 460 légionnaires s’installeront sur le site avant l’été 2016 et 1 200 jusqu’en 2018.

L’annonce du « débarquement » de la légion étrangère dans un lieu emblématique de la contestation antimilitariste est une provocation de l’État. Dans le contexte des luttes contre la prolifération des grands projets inutiles et la multiplication des zones à défendre (ZAD), on peut y voir une manœuvre politique du gouvernement pour mettre au pas ses opposant.es.

Pas question d’une remilitarisation du Larzac ! Même si les élu.es locaux considèrent l’arrivée de la légion comme une aubaine économique et soutiennent que le projet ne prévoit pas une extension du camp militaire.

Depuis août 2015, le collectif Gardem Lo Larzac rassemble des opposant.es au projet, des habitant.es du Larzac, de Millau et de Saint-Affrique, d’agriculteur.es, plusieurs générations de militant.es. Le collectif exige l’abandon du projet qui, à terme, menace l’avenir civil du Larzac.

SAMEDI 18 JUIN 2016 Journée antimilitariste LARZAC DEBOUT
Rassemblement festif à La Blaquière pour le désarmement, la paix,
la démilitarisation de la Terre... et du camp du Larzac !
 12h Pique-nique solidaire
- 14h-18h : Rando-conférences dans le Camp militaire du Larzac (état policier / état d’urgence, militarisation du monde, résistances, luttes...), fanfare et performances artistiques...
 18h-20h30 : Apéro/repas + création sur le Larzac d’un Observatoire de la Militarisation de nos Sociétés
 20h30... : Soirée festive secrète sur le Larzac avec concert, projections...
Le Samedi 18 juin 2016, TOUTES et TOUS DEBOUT au Larzac !